Avec Eux...
choses sont liées, elles sont même inséparables. Lorsque jâétais directrice artistique de TF1 en particulier, les chanteurs faisaient partie en permanence de mon univers, puisque nous avions quatre émissions de variétés par semaine. Je mâintéressais beaucoup aux compositeurs, aux auteurs. Câest comme cela quâun jour je suis tombée sur une musique présentée par un producteur de films, par le plus grand des hasardsâ¦
Non, ce nâest pas exactement comme ça que ça sâest passé.
Nicolas Hulot revient du Brésil. Dans lâavion qui le ramène à Paris, il rencontre les deux producteurs dâun film documentaire sur le Nordeste. Nicolas leur dit que ce nâest pas à lui quâil faut confier ce type de projet, mais à Dominique Cantien. Les deux producteurs en question, Jean Karakos et Olivier Lorsac, viennent donc me voir et me font visionner leur film. Le film ne mâintéresse pas vraiment, je ne le trouve pas très bien fait. En revanche, il y a en musique de fond lâair qui est devenu la Lambada mais qui ne sâappelait pas encore comme cela. Câest une danse du Nordeste du Brésil, unemusique et une danse incroyablement sexy et je me dis : « Câest formidable, câest tubesque ! » Câest tellement tubesque que, en 2011, Jennifer Lopez et Pitbull lâont reprise dans un titre, On the Floor , qui est de nouveau un tube planétaire.
Convaincue que la musique est extraordinaire, je demande à lâécouter en dehors du documentaire, sur une piste à part. La musique nâest pas complètement mixée ni vraiment élaborée, mais je fais entrer en studio les deux producteurs, et je leur annonce quâon va en faire une chanson de lâété. Comme à lâépoque jâétais directrice artistique de TF1, je travaillais avec des gens qui avaient en charge Une Musique, câest-à -dire les éditions musicales de TF1. Je les informe que je suis tombée sur un morceau qui est, selon moi, un futur tube, et quâil faut que ce soit nous qui lâenregistrions.
Jâai donc fait travailler Karakos avec Sony Music, pour que nous en fassions la chanson de lâété, labélisée TF1. Câest quelque chose qui nâavait jamais été réalisé à cette échelle, avant cet été 1989. On trouve un chanteur, je fais chorégraphier la musique, on aménage des paroles, on crée un groupe pour lâoccasion que lâon nomme Kaoma. Cette chanson, sponsorisée par Orangina, est lancée le jour de la Fête de la musique, et du jour de son lancement jusquâà aujourdâhui, câest LA chanson planétaire. TF1 diffuse le clip deux cent cinquante fois durant lâété. Rien quâen France, elle sâest vendue à plus dâun million sept cent mille exemplaires ; et dans le monde, plus de dix millions de 45-tours ont été achetés. Câest une des chansons les plus achetées sur la terre, elle est toujours chantée, elle est toujours dansée, elle est dans le top 10 des chansons de karaoké. Puis il y a eu quelques problèmes entre les compositeurs originaux, un duo bolivien, et les producteurs français. à la suite dâun procès, les droits phénoménaux ont été rétrocédés aux véritables créateurs de la mélodie. Mais cela a été un vrai phénomèneâ¦
Ma plus grande satisfaction, câest dâavoir vu trois Vietnamiens éclater de rire devant une pauvre petite télé, alors que jâétais en tournage au Vietnam avec Nicolas Hulot, au fin fond de la baie dâAlong, dans un café où des rats couraient partout. Ils regardaient lâapprentissage de la danse de la Lambada  ! Je me suis dit alors : « Jâai plus que gagné, jâai fait le tour de la planète avec une chanson. » Cela mâa donné envie de rééditer lâopération tous les ans et on a instauré, avec TF1, ce quâon a appelé « Le Tube de lâété ».
Nous avons été abondamment copiés par la suite, tout le monde a voulu faire son tube de lâété, ça représentait un coup de marketing gigantesque, associant télévision, musique, marques de boissons ou autres produits liés à lâimage de lâété
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