Avec Eux...

Je connais ma faiblesse.
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    Au sein de l’unité de programmes que je dirigeais, mon rôle tacite était de dépister les talents. Tous les talents, pas seulement ceux destinés à passer sous les feux de la rampe.Stéphane Courbit par exemple, qui est désormais devenu un homme d’affaires incontournable dans ce pays, est au départ ce jeune homme de Montélimar, ami de Lulu de Charlie & Lulu, les deux présentateurs. Lulu est celui qui met toujours des pantalons trop courts, un déconneur fini, très intelligent et très brillant. Ces garçons débarquent à Paris avec une envie folle de faire de la télévision. Lulu intègre l’équipe de C’est encore mieux l’après-midi , et Stéphane Courbit devient l’un des collaborateurs privilégiés de Christophe Dechavanne. Son intelligence et sa capacité à gérer une émission de télévision étaient évidentes. Je ne parle pas d’idée en ce qui concerne Stéphane Courbit, mais de vista , de capacité à sentir ce qui va être à un moment donné un vrai talent. L’association Christophe Dechavanne-Stéphane Courbit aurait pu connaître un succès extraordinaire si elle avait duré plus longtemps. Mais Stéphane (qui est avant tout un homme d’affaires) a voulu créer une société avec Christophe dont il aurait été majoritaire. Christophe n’a pas voulu, donc Stéphane est parti. Et quand Stéphane s’en est allé, Christophe était la star à l’antenne…
    Ã‰tienne Mougeotte me demande : « Qu’est-ce que tu veux faire avec Stéphane ? » Je lui réponds que je suis convaincue qu’il a un tel talent qu’il faut le faire travailler sur des productions internes. Puisqu’on a Arthur, pourquoi pas les faire travailler ensemble ? Ils ont d’abord réfléchi dans un placard, à phosphorer, à cracher des idées. Stéphane travaillait aussi à côté, il est très vite devenu producteur d’une personne désormais importante, Mme Béatrice Schönberg, l’épouse de Jean-Louis Borloo. Il a produit une émission sur les femmes qui réussissent, entre autres sujets de ce genre, et il en gérait la production d’une main de maître. C’est quelqu’un qui a une vraie sensibilité mais qui ne la montre jamais. Il n’a pasd’états d’âme, il faut que cela fonctionne. C’est sûrement pour cela qu’il a à ce point réussi à la télé et à la présidence d’Endemol, dans les affaires, avec son groupe Banijay, avec son groupe BetClic, dans les achats d’hôtels à travers le monde… Courbit possède une société à Boston qui emploie six cents personnes, alors qu’il n’était, je le rappelle, qu’un jeune garçon de Montélimar. Un garçon très timide, avec une ambition qu’on ne pouvait absolument pas deviner, si ce n’est qu’on pouvait entrevoir sa capacité à devenir plus grand que lui-même. Il portait en lui plus grand que lui.
    C’est ce qui m’a intéressée, et ce qui m’intéresse dans toute personne que je croise. J’ai toujours cherché cela, quand je rencontrais une personne avec laquelle je pouvais faire un bout de chemin. Stéphane Courbit a ces qualités et il a prouvé qu’il en avait également dans d’autres domaines que j’ignorais. Il avait une qualité primordiale, c’est cette humilité qu’il n’a pas perdue en route malgré sa réussite. Et il avait l’amour des enfants. Il a adopté une petite fille au Vietnam, comme j’ai adopté moi-même au Cambodge, ce qui nous a encore rapprochés davantage.
    Finalement, cette génération que j’évoque, les Dechavanne, les Nagui, les Courbit et les Arthur, je pense que nous avons tous un point commun : c’est l’amour des enfants. Quand les écrans s’éteignent, que les discussions professionnelles se tarissent, on ne parle en fait que de nos enfants…

10. Mon tube de l’été
    Indépendamment de ma passion pour ce qu’on va appeler « l’objet télévision », ou plutôt la « matière télévision », je suis habitée par la musique et par les chanteurs. Ces