Avec Eux...
attentivement le tatoueur tandis que lâétoile prend forme sur le poignet de mon compagnon.
Quel souvenir inoubliable⦠Ce moment a été un véritable rapprochement entre Philippe et Johnny, pourtant en apparence aux antipodes lâun de lâautre. Une belle complicité est née entre eux. Quelques heures plus tard, aux alentours de cinq heures du matin, nous sommes rentrés à notre hôtel, le Bel Air. Par la suite, nous nous sommes souvent revus. Johnny est venu au ministère et nous avons dîné de nombreuses fois chez eux, à Marnes-la-Coquette.
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Lâarrivée de Jade fut un autre bonheur que nous avons partagé. Le cuisinier du Quai dâOrsay avait créé pour lâoccasion une sublime glace à la dragée, du nom de lâenfant. Nous lâavons apportée à Laeticia et Johnny dans une bonbonne en argent. Pour lâoccasion, mon chauffeur, un fan inconditionnel de Johnny, qui connaît par cÅur toutes ses chansons et les écoute à fond dans la voiture, a pu entrer chez son idole, découvrir son studio, ses guitares et même entendre un duo inédit enregistré avec Liza Minnelli. Il a terminé par unephoto avec Johnny dans le jardin, pendant que Jade et Jada nageaient dans la piscine. Je crois que jâai fait le plus grand plaisir de sa vie à cet homme qui toute la journée conduisait les autresâ¦
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La dernière fois que jâai vu Johnny relève du pur hasard. Câétait la veille de son opération. Jada sortait de son cours de danse, et je lâemmenais déjeuner au Tong Yen, le restaurant des stars, qui se trouve en bas de chez moi. Jây croise Johnny en compagnie de Laurent Pétin, le dernier compagnon de Romy Schneider, et de son épouse, Michèle Halberstadt. Lorsquâil mâaperçoit, il mâinvite à les rejoindre et prend Jada sur ses genoux. Son portable sonne. Câest Laura, sa fille, qui lâappelle de Suisse : « Alors, ma fille, comment vas-tu ? Ne te fais pas de souci pour moi, je nâai pas peur : je vais être opéré par le plus grand médecin, le frère de ton amoureux, je ne crains rien. » Lorsque nous nous sommes quittés, je lui ai souhaité bon courage, il mâa répondu : « Ne tâinquiète pas, câest une formalité. »
On connaît la suiteâ¦
II
Le vaste monde dâ Ushuaïa
13. Nicolas Hulot et Ushuaïa
Jâai rencontré Nicolas Hulot dans un ascenseur, ce qui jâen conviens nâest pas le plus glamour des transports que jâai partagés avec lui ! Câétait dans les années de TF1 première génération, avant la privatisation. Je travaillais sur les variétés et, par conséquent, je nâavais rien à voir avec ce quâil faisait de son côté, même si à lâépoque il anime un jeu sur TF1, un jeu nul, qui nâavait par ailleurs rien à voir avec la nature. Je le rencontre donc dans lâascenseur, il me demande si je vais bien et sur quoi je travaille. Je lui réponds que je mâoccupe des jeux.
â On est dans le même bateau, alors ! me dit-il.
â Vous, vous ne devez pas rester sur ces jeux, lui dis-je. Vous valez tellement plus que cela.
Il avait publié un livre magnifique, en 1978, Ces enfants qui souffrent , sur les enfants victimes des guerres à travers le monde. Jâai toujours ce livre, quasi introuvable aujourdâhui, sinon dâoccasion sur Internet. Câest étonnant, dâailleurs, parce que toute ma bibliothèque a été volée lors de mon déménagement, sauf trois livres, dont celui-ci. Pourquoi ? Je nâen sais rien, je lâai retrouvé au fond de mes cartons. Nicolas avait pris des photos incroyables dâenfants dans des situations de guerre.à la base, il était photoreporter de guerre, il a « couvert » le tremblement de terre au Guatemala en 1976, la guerre dâindépendance en Rhodésie en 1977, la fin de lâapartheid en Afrique du Sud⦠Il était un des premiers photographes présents sur lâexécution de Jacques Mesrine, mais il a refusé de faire lâimage, il avait déjà ses convictions et son éthique bien ancrées. Il avait perdu son père à quinze ans, et découvert à dix-neuf le cadavre de son frère qui
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