Avec Eux...
amis intimes, des personnalités supposées inaccessibles. Il y avait aussi beaucoup de modèles, de journalistes, dâécrivains. Câest toujours le salon où il faut être : merci, Daniel !
Ces moments à la fois simples et flamboyants ont jalonné mon existence. Je considère cela comme une vraie chance dâavoir eu cette opportunité. Ces rencontres sont toutes incroyables, mais parmi tous ces moments, la chose qui mâa peut-être le plus impressionnée a été de plonger en mer Rouge avec le petit-fils dâAnouar el-Sadate.
24. Une femme de tête
Parmi les nombreux chefs dâÃtat et ministres que jâai rencontrés, lorsque Philippe Douste-Blazy était ministre des Affaires étrangères, il y a eu une femme pour laquelle jâai une admiration totale, la Sheikha Mozah bint Nasser al-Missned, lâépouse de lâémir du Qatar (plus précisément la seconde de ses trois épouses). Cette femme est un véritable chef dâÃtat pour moi. Elle a une vista à peu près sur tout, elle est très active au sein du groupe média de télévision, de presse et de sport Al-Jazeera, créé par la famille régnante du Qatar. Câest la chaîne la plus écoutée du monde arabe, qui a une influence incroyable sur son opinion. Câest elle qui décide à peu près de tout ce qui concerne la culture, la politique et les rencontres avec les chefs dâÃtat. Jâai eu une relation avec elle extrêmement personnelle, privée. Elle est magnifique. Câest une femme sublime, dâune beauté incroyable, câest à la fois une princesse arabe, un mannequin, une Naomi Campbell de lâArabie heureuse, si je puis dire. Elle est dâune élégance absolue, et dâun raffinement total. Elle nâaccorde pas ses faveurs à tout le monde, donc jâétais très honorée de la relation quâelle a bien voulu nouer avec moi, à lâépoque où jâétais la compagne de Philippe Douste-Blazy. Lors dumariage de sa fille, par exemple, elle nâa invité que très peu dâOccidentaux, et surtout très peu de femmes occidentales. Elle a invité Mme de Villepin (qui est une de ses amies), et elle mâa invitée, moi.
Dans ma chambre dâhôtel, il y avait autant de cadeaux quâon en reçoit pour son propre mariage en Occident ! Câétait quelque chose dâassez fabuleux : il y avait des quantités de parfums, de vêtements emballés dans des aumônières en soie, disposés partout dans la chambre. Je pensais : « Mais ce nâest pas moi la mariée, on a dû se tromper de chambre ! »
Jâen ris aujourdâhui, mais les cadeaux étaient véritablement somptueux : des montres de luxe, des parfums précieux⦠Quant à la cérémonie par elle-même, je nâai jamais assisté à un tel mariage : inondé de fleurs, inondé de parfums⦠Jâai été prise en charge par des femmes qui sâoccupaient de moi tout le temps, qui me coiffaient, qui me maquillaient, qui mâhabillaientâ¦
On a dansé toute la nuit dans un palais à air conditionné, à lâatmosphère presque glacée, de manière à ce que les femmes puissent porter leurs fourrures. Cela aussi fait partie des choses qui mâont fait sourire. Dans ces pays au climat brûlant, à quoi servirait-il dâavoir une fourrure puisquâon ne peut jamais la porter ? Alors on réfrigère les palais au maximum, afin que les femmes puissent se parer de leurs emplettes occidentales. Bon, là bien sûr, on est loin de lâécologie⦠La climatisation dans le désert, les fourrures animales⦠Je ne porte jamais de fourrure moi-même, câest un de mes principes inaliénables, mais les princesses nâavaient pas ce genre de réserves. Leurs étoles étaient magnifiques, portées sur des robes également magnifiques. Où quâon portât les yeux, il pleuvait des diamants, il pleuvait de lâor, des fleurs, des parfums, tout cela dans un univers des Mille etUne Nuits, hors du temps, inimaginable, en décalage total avec dâautres voyages qui me revenaient à lâesprit, où tout nâétait que misère et souffrance. Le Soudan, par exemple, qui était
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