Avec Eux...
pneumothorax, etc.
Pendant ce temps les policiers ont fini par mettre la main sur son agresseur. Il sâagissait dâun malade mental dâorigine albanaise, qui avait poignardé Philippe parce que sa secrétaire à la mairie avait refusé de lui donner deux places pour un concert ! Jâai pris conscience pendant ces heures interminables du fait que la vie de ces hommes publics ne tient quâà un fil. Dans ces « permanences » quâassurent les mairies, les gens viennent demander une multitude de choses : cinquante euros pour finir le mois, des places pour un match de foot, une machine à laver, une inscription dans une école, un travailâ¦
Lâagresseur avait donc demandé trois ans auparavant des places de concert quâon ne lui avait pas accordées. Fou de rage, il sâen était pris à lâassistante de Philippe en essayant de forcer sa porte. Philippe avait dû se réfugier dans le sous-sol de la mairie. Depuis, le malade voulait se venger de lui, pour des motifs fumeux, mais qui alimentaient sa rage pathologique.
Philippe porte aujourdâhui dans sa chair la marque indélébile de ce violent épisode. Il ne se met plus jamais de dos dans un restaurant ou un lieu public. On lui a attribué un officier de sécurité à vie. La trace du couteau, dans son dos, est toujours là ⦠Nous nâen parlons jamais. Comme pour conjurer le sort.
Â
Pour lâheure, loin de ce terrible souvenir, nous sommes six amis dans un 4 à 4, qui ne se prennent pas au sérieux jusquâà ce que ces trois motos qui semblent nous pister accélèrent en pétaradant. Le paysage est assez hostile, la route escarpée et son revêtement boueux. Subrepticement, lacrainte sâempare de nous sans que nous osions lâévoquer à haute voix. Je comprends que nous prenons conscience à ce moment-là quâil faut être complètement fous pour être partis ainsi, sans sécurité et sans savoir précisément où nous allons. Dâailleurs le protocole lâinterdit. Lâangoisse monte dâun cran lorsque les trois motos continuent à nous suivre alors que nous bifurquons. Puis deux dâentre elles nous doublent, alors que la dernière reste derrière nous. Nous prenons véritablement peur. Il ne faut pas oublier que câest une période où lâETA multiplie les prises dâotages et les tueries.
Heureusement, la route que nous venons dâemprunter à travers la montagne rejoint un axe important, nous sommes enfin sortis des petits chemins sinueux. Et presque aussitôt nous apercevons un restaurant, ce qui est déjà une perspective rassurante. Ce nâest pas le petit bijou de gastronomie prévu, mais tant pis. Nous décidons dây faire halte. Lorsque nous stoppons net devant lâétablissement, les motos nous dépassent, mais elles sâarrêtent, comme pour nous surveiller, un peu plus loin. Sitôt à lâintérieur, nous appelons nos officiers de sécurité qui se hâtent de nous rejoindre. Notre escapade aura été de courte durée !
Les clients du restaurant viennent évidemment saluer nos chers ministres à tour de rôle. Peuvent-ils prendre des photos ? Quatre petits verres de manzanilla plus tard, les éclats de rire renaissent. Câétait⦠Une échappée belle ! Enfin, je veux dire⦠on y a échappé !
â Et demain, on pourrait aller aux fêtes de Bayonne ? Quâen pense la sécurité ?
26. Mon fou rire avec Bill Clinton
 aux funérailles de Boris Eltsine
Le 23 avril 2007, le monde entier apprend la mort du premier président de la Russie postcommuniste, Boris Eltsine, à lââge de soixante-seize ans, des suites dâun arrêt cardiaque. Philippe Douste-Blazy est missionné par le président de la République Jacques Chirac pour représenter la France aux funérailles nationales de Boris Eltsine, organisées à Moscou le 25 avril, en présence de son successeur Vladimir Poutine, de Mikhaïl Gorbatchev et dâun grand nombre de dignitaires étrangers et de chefs dâÃtat, dont les deux anciens présidents américains, Bill Clinton et George Bush père. Je lâaccompagne, comme très souvent, dans ce déplacement officiel.
Nous arrivons à la cathédrale du
Weitere Kostenlose Bücher