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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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les
Français le croient aussi. Et à présent, Dieu Se révèle. Nous n’aurions point
dû venir.
    — Certes non, opina Mélisande.
    — Harfleur tombera, insista
Hook.
    — Probablement. Si les Français
n’envoient point de renfort, elle tombera, mais ensuite ? Que reste-t-il
de l’armée ?
    — Assez d’hommes.
    — Assez pour quoi ? sourit
faiblement le prêtre. Marcher sur Rouen et commencer un autre siège ? Nous
pourrons à peine nous défendre si les Français arrivent. Alors que
ferons-nous ? Nous entrerons dans Harfleur et rebâtirons ses murs, puis
nous ferons voile vers nos côtes. Nous avons échoué, Hook.
    Hook ne répondit pas. L’une des
dernières bombardes anglaises tira et la détonation résonna longuement dans
l’air tiède.
    — Nous ne pouvons pas
simplement repartir, dit-il après un moment.
    — Bien sûr que si, et nous le
ferons. Tout cet argent dépensé pour rien. Pour Harfleur, peut-être. Et combien
coûtera la reconstruction de ces murailles ?
    — Peut-être devrions-nous
renoncer au siège, avança tristement Hook.
    — Henry ne voudra jamais. Il
doit gagner ! Ainsi, il prouvera qu’il a la faveur de Dieu, et par
ailleurs abandonner le siège le ferait paraître faible. Son père a pris le
trône par la force et Henry redoute que d’autres n’en fassent autant s’il
montre faiblesse.
    — Mangez au lieu de parler, lui
enjoignit Mélisande.
    — J’ai assez mangé, mon enfant.
    — Vous devriez encore.
    — Je le ferai. Ce soir. Merci*.
    — Dieu vous épargne, mon père,
dit Hook.
    — Peut-être ne veut-Il point de
moi au Ciel ? sourit faiblement le père Christopher. Ou bien Il me donne
le temps de devenir un meilleur prêtre.
    — Vous l’êtes déjà, dit Hook avec
chaleur.
    — Je le dirai à saint Pierre
quand il me demandera si je mérite ma place au Ciel. Demandez à Nick Hook, lui
dirai-je. Et saint Pierre me demandera qui est Nick Hook. Oh, dirai-je, un
voleur, un brigand et probablement un assassin, mais interrogez-le tout de
même.
    — Je suis honnête, désormais,
mon père, sourit Nick.
    — Tu n’es point loin du royaume
des cieux, jeune Hook, mais espérons qu’il s’écoulera encore bien des jours
avant que nous y parvenions. Et qu’au moins la compagnie de sir Martin nous y
sera épargnée.
    — C’est un couard, ricana
Mélisande. Un poltron*.
    — Bien des hommes le sont, face
à sir John, répondit le prêtre.
    — Il n’a rien su
répondre ! dit Mélisande.
    Sir John avait emmené Hook et
Mélisande jusqu’à l’abri des hommes de lord Slayton. Il avait alors braillé que
quiconque désirait tuer Hook n’avait qu’à le faire sur-le-champ.
    — Venez prendre cette femme,
avait-il crié. Qui la veut ? (Les hommes de lord Slayton, alors en train
de nettoyer leurs armures, préparer le repas ou se reposer, s’étaient tous
retournés pour regarder la scène sans mot dire.) Venez la prendre, elle est
vôtre ! Vous pouvez la prendre l’un après l’autre, comme mâtins une
chienne ! Vous voulez la trousser ? Prenez-la ! (Aucun n’avait
bougé.) Vous pouvez la prendre, tous autant que vous êtes. Mais avant, vous
devrez occire mon vintenier ! (Personne n’osait croiser son regard.) Quel
homme a été payé pour te tuer ? avait demandé sir John à Hook.
    — Celui-ci, avait répondu Hook
en désignant Tom Perrill.
    — Alors viens ici, toi, et
tue-le. Je te donnerai cette femme, si tu le fais. (Perrill n’avait pas bougé.
Il se cachait à moitié derrière William Snoball qui, régisseur de lord Slayton,
jouissait d’une certaine autorité, mais n’osait pas pour autant affronter sir
John Cornewaille.) Une chose cependant, avait ajouté celui-ci en tirant son
épée. Il te faudra aussi me tuer avant que d’avoir cette femme. Alors viens et
affronte-moi !
    Personne n’avait bougé ni pipé mot.
Sir Martin les regardait, dissimulé derrière quelques hommes d’armes.
    — Est-ce ce prêtre ? avait
demandé sir John à Hook.
    — Si fait.
    — Mon nom est sir John
Cornewaille, avait beuglé sir John. Et certains de vous savent qui je suis.
Hook est mon homme. Il est sous ma protection, tout comme cette fille. Toi, le
prêtre, viens ici. (sir Martin n’avait pas bronché.) Tu viendras, ou j’irai te
chercher.
    Et sir Martin, sa longue face agitée
de tics, avait surgi de derrière les hommes d’armes, cherchant une issue du
regard, mais sir John lui avait aboyé

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