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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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d’approcher.
    — Puisque c’est un prêtre,
avait crié sir John, qu’il soit témoin de ce serment. Je jure par cette épée et
par les os de saint Credan que si l’on touche à un cheveu de la tête de Hook,
qu’il soit attaqué ou blessé ou tué, je viendrai à toi et je te truciderai.
    Sir Martin l’avait regardé comme
quelque monstre de foire, un mouton à cinq pattes ou une femme à barbe, puis il
avait levé les mains au ciel.
    — Pardonne-lui, Seigneur !
Pardonne-lui ! s’était-il exclamé.
    — Prêtre !
    — Chevalier ! avait
répondu sir Martin avait une surprenante véhémence. Le diable monte un cheval,
et le Christ un autre. Sais-tu ce que cela signifie ?
    — Je le sais, avait répondu sir
John en pointant son épée vers sa gorge. Que si l’un de vous, misérables
fientes de rats, si l’un de vous touche à Hook ou à cette femme, il en découdra
avec moi. Je vous éventrerai à mains nues et enverrai vos âmes merdeuses en
enfer !
    Le silence s’était fait. Sir John
avait rengainé son épée et foudroyé du regard sir Martin, qui s’était perdu
dans l’une de ses rêveries.
    — Allons, avait conclu sir
John. Voilà qui est réglé.
    — Merci, avait dit Mélisande,
soulagée.
    — Tu me remercies ? Mais
cela m’a amusé, ma fille.
    — Il y a sans doute pris goût,
dit le père Christopher quand ils lui racontèrent la scène, mais cela lui aurait
plu davantage si l’un d’eux avait voulu l’affronter. Il adore se battre.
    — Qui est saint Credan ?
demanda Hook.
    — C’était un Saxon, et quand
les Normands arrivèrent, ils jugèrent qu’il ne pouvait être un saint car
c’était un paysan comme toi, Hook. Aussi brûlèrent-ils ses ossements, mais ils
se changèrent en or. Sir John le vénère et j’ignore pourquoi. Il n’est pas
aussi simple qu’il aime à le faire croire.
    — C’est un homme de bien.
    — Certainement, mais qu’il ne
t’entende jamais le dire.
    — Et vous allez mieux, mon
père.
    — Grâce à Dieu et à ta femme,
Hook, oui, en effet. Et il serait temps que tu fasses d’elle une honnête femme.
    — Mais je le suis, dit
Mélisande.
    — Alors le moment est venu que
tu domptes maître Hook. Peut-être est-ce pour cela que Dieu m’a épargné. Pour
que je vous marie tous les deux. Nous le ferons, jeune Hook, avant que de
quitter la France.
    Et il semblait que ce serait pour
bientôt, car Harfleur restait invaincue, l’armée anglaise dépérissait et
l’année passait. On était déjà en septembre. Dans quelques semaines, les pluies
d’automne arriveraient, puis le froid, et la récolte serait à l’abri des
murailles, et la saison de la campagne toucherait à sa fin. Le temps était
compté.
    L’Angleterre était partie en guerre.
Et elle perdait.
     
     
    Ce soir-là, Thomas Evelgold jeta un
gros sac au pied de Hook. Hook sauta de côté, pensant qu’il allait l’écraser,
mais il était étonnamment léger et roula sur son épaule.
    — Étoupe, lâcha Evelgold en
guise d’explication.
    — Étoupe ?
    — Pour les flèches enflammées.
Une gerbe par archer. Sir John les veut prêtes avant minuit et que nous soyons
dans la tranchée avant l’aube. Belly fait bouillir la poix. (Belly était Andrew
Belcher, le régisseur de sir John chargé des cuisines et de
l’approvisionnement.) As-tu déjà fait de telles flèches ?
    — Jamais.
    — Use de pointes larges où tu
noueras une poignée d’étoupe, plonge-la dans la poix et vise en l’air. Il nous
en faut deux douzaines chacun.
    Evelgold alla distribuer d’autres
sacs pendant que Hook tirait des poignées d’étoupe graisseuse, de simples
morceaux de laine de mouton brute. Une puce en sauta et se faufila sous sa
manche.
    Il divisa l’étoupe en dix-sept
portions égales et chacun de ses archers en fit vingt-quatre poignées, une pour
chaque flèche. Quand ils les eurent nouées, ils allèrent l’un après l’autre les
tremper dans le chaudron bouillant de Belly puis les posèrent tête en haut
contre des tonneaux, le temps que la poix se fige.
    — Qu’y a-t-il à l’aube ?
demanda Hook à Evelgold.
    — Puisque les Français nous ont
attaqués ce matin, nous leur rendrons la pareille demain. As-tu perdu d’autres
hommes aujourd’hui ?
    — Cobett et Fletch. Matson ne
tiendra guère encore.
    — Des braves, grommela
Evelgold. Et qui meurent pour quoi ? Quand la poix sera sèche, effile-la
un peu : elle s’enflamme mieux ainsi.
    Le

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