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Azincourt

Azincourt

Titel: Azincourt Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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poursuivis, et se battaient
d’arrache-pied pour tenter de faire reculer les hommes de sir John dans la
tranchée. Ils ignoraient que Hook se trouvait sur leur flanc.
    — Visez juste ! cria-t-il
en commençant à tirer.
    Ses deux premières flèches firent
mouche, et soudain l’ennemi prit la fuite, vaincu par cette attaque inattendue.
Un carreau siffla aux oreilles de Hook. Un deuxième souleva une gerbe de terre
tandis qu’un boulet tiré depuis les murailles d’Harfleur s’abattait juste
derrière la ligne des archers. D’autres carreaux continuèrent de voler avec un
chuintement : Hook en conclut que leurs empennages étaient tordus, sans
doute parce qu’ils avaient été mal rangés. Bien que mal ajustés, ils étaient
encore dangereusement proches. Il aperçut les arbalétriers qui tiraient depuis
la barbacane et leur décocha un trait.
    — Cessez le tir et gagnez la
tranchée ! cria-t-il à ses hommes.
    Chez les Français, c’était la
débandade, mais ils étaient parvenus à leurs fins : endommager les engins
de siège. Trois des bombardes, dont la Fille du roi, ne tireraient plus jamais,
et tout au long des tranchées les parapets avaient été détruits et des hommes
tués. À présent, depuis leurs remparts déchiquetés, les assiégés se riaient des
Anglais tandis que leur expédition victorieuse passait le fossé près de la
barbacane, suivie de volées de flèches.
    — Misérables, répétait sir
John. Ils nous ont surpris en plein sommeil.
    — La Sauvage est intacte,
déclara stoïquement Hook, mais le Rédempteur est abîmé.
    — Nous les briserons, ces
damnés !
    — Et aucun de nous ne fut
blessé.
    — Ils le seront, par le Christ,
jura sir John. (Il était furieux. Les Français avaient porté un dur coup à un
siège qui s’enlisait déjà. Il tressaillit en voyant un prisonnier qu’on amenait
et, l’espace d’un instant, donna l’impression de vouloir passer sa rage sur cet
homme sans défense, quand il aperçut Mélisande et s’en prit à elle.) Par le
sang du Christ, mais que fait-elle ici ? demanda-t-il à Hook. N’as-tu donc
rien dans la cervelle que tu ne puisses être un instant séparé de ta
femme ?
    — Ce n’est pas Nick qui m’a
demandé, dit la jeune fille, qui tenait toujours son arbalète bien que ne s’en
étant pas servie. Et il m’a dit de rentrer.
    La courtoisie de sir John envers les
femmes l’emporta sur sa colère. Il grommela vaguement une excuse, tandis que
Mélisande se lançait en faisant de grands gestes dans une explication qui
raviva sa fureur.
    — Pourquoi ne m’as-tu pas dit
qu’un maudit prêtre avait menacé ta femme ? demanda-t-il à Nick.
    — Je mène moi-même mes combats.
    — Non ! s’écria sir John
en lui frappant l’épaule de sa main gantée. Tu mènes mes combats, c’est ce pour
quoi je te paie. Mais en retour, je mène les tiens. Le comprends-tu ? Nous
sommes une compagnie ! (Il avait martelé ces mots si fort que tout le
monde se retourna dans la tranchée.) Celui qui menace l’un de nous nous menace
tous ! Ta gueuse devrait pouvoir se promener nue parmi l’armée sans
qu’aucun homme n’ose la toucher parce qu’elle est nôtre ! Par le Christ,
je tuerai ce misérable pour cela ! Je lui arracherai la gorge et je
jetterai aux chiens son vit racorni. Personne ne menace l’un de nous !
Personne !
    Ses véritables ennemis retournés à
l’abri de leurs remparts, sir John cherchait querelle. Et Hook venait de lui en
offrir une.
     
     
    Hook regarda Mélisande verser à la
cuiller du miel dans la bouche du père Christopher. Le prêtre était assis
contre un tonneau de harengs fumés venu d’Angleterre. Il était squelettique et
faible comme un fétu, mais vivant.
    — Cobbett est mort, dit Hook.
Tout comme Robert Fletcher.
    — Le pauvre Robert, dit le père
Christopher. Et son frère ?
    — Toujours en vie, mais malade.
    — Qui d’autre ?
    — Pearson est mort, ainsi que
Hull, Borrow et John Taylor.
    — Dieu ait pitié de tous,
dit-il en se signant. Et les hommes d’armes ? (Hook énuméra les noms.)
Dieu s’est détourné de nous, se lamenta le prêtre. Ton saint te parle-t-il
encore ?
    — Plus maintenant, avoua Hook.
    Le père Christopher soupira et ferma
un instant les yeux.
    — Nous avons péché.
    — On nous disait que Dieu était
à nos côtés, dit Hook, buté.
    — Nous l’avons cru, oh !
oui, et nous sommes venus avec cette assurance dans nos cœurs, mais

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