Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
chance ?
    — Une chance très sérieuse. Je ne crois pas que la reine soit
assez folle pour assassiner un prince mexicatl. A mon avis, elle va s’amuser de
lui pendant un moment, peut-être même un long moment, puis elle le renverra
chez lui en lui fermant la bouche avec un serment.
    — C’est vrai, murmura pensivement Chimali. Elle aime peut-être le
danger, mais pas jusqu’au suicide. » Il se retourna vers Tlatli.
« Pendant qu’il sera là, on aura le temps de terminer les statues et
ensuite, on donnera comme excuse qu’un travail urgent nous attend ailleurs.
Viens, dit-il en avalant les dernières gouttes de son chocolat, nous allons
travailler nuit et jour pour achever ce qui est en train et prendre congé avant
que la reine ne se lasse de notre prince. » Et sur cette note d’espoir,
ils se précipitèrent tous deux hors de chez moi.
    Je ne leur avais pas menti, mais j’avais négligé de leur dévoiler un
détail. J’étais sincère en disant que Chalchi-huinenetl reculerait devant le
meurtre d’un invité princier. C’était une chose très possible. Aussi, pour
cette raison et pour cet invité particulier, j’avais glissé un petit changement
dans la formulation habituelle de l’invitation. Comme nous disons, chez nous,
de quelqu’un qui mérite un châtiment : « Il serait détruit avec des
fleurs. »
    Sans doute, les dieux sont au courant de toutes nos machinations et ils
en connaissent l’aboutissement avant même que nous les ayons mises en route.
Les dieux sont facétieux et ils aiment à se mêler des plans des hommes. En
général, ils se plaisent à les compliquer, comme ils embrouilleraient le filet
d’un oiseleur. Il est très rare que les dieux interviennent dans un but
généreux, mais je crois que cette fois-là, ils avaient examiné mon plan en se
disant entre eux : « Ce noir dessein échafaudé par Nuage Noir est
d’un très grand cynisme. Rendons-le encore plus cynique. »
    La nuit suivante, je me collai contre la porte de ma chambre, jusqu’au
moment où j’entendis Pitza arriver avec l’invité et pénétrer dans l’appartement
de la reine. J’entrebâillai alors ma porte pour mieux entendre et je
m’attendais à entendre l’exclamation indignée de Poupée de Jade quand elle
comparerait la figure de brute de Pactli avec le portrait idéalisé que j’en
avais fait. Mais je ne pensais pas qu’elle pousserait un tel cri de réelle
stupéfaction, ni qu’elle se mettrait à hurler hystériquement :
« Qualcuie ! viens ici tout de suite ! »
    Il me semblait que c’était une réaction disproportionnée, même de la
part de quelqu’un qui se trouvait tout à coup en présence du répugnant Seigneur
Joie. Je sortis de ma chambre pour trouver un garde armé d’une lance, sur le
seuil et un autre devant la porte de la reine. Ils redressèrent tous deux
respectueusement leur lance et n’essayèrent pas de m’empêcher de passer.
    La jeune reine était là. Son visage était laid, tordu et presque blanc
de fureur. Puis, peu à peu, il s’empourpra et elle se mit à crier :
« Que signifie cette comédie, fils de chienne. Crois-tu pouvoir te
permettre tes sales plaisanteries avec moi ? » Et elle continua dans
ce registre en hurlant toujours. Je regardai Pitza et l’homme qu’elle avait
amené et, en dépit de tout, je ne pus m’empêcher d’éclater d’un rire incontrôlé.
J’avais oublié que les gouttes qu’elle se mettait dans les yeux lui
brouillaient la-vue. Elle avait dû traverser en courant toutes les pièces de
ses appartements pour venir à la rencontre de ce Seigneur Joie, si impatiemment
attendu et elle était tombée dans les bras de ce visiteur, avant même de
pouvoir le distinguer clairement. Pour moi aussi, la présence de cet homme
était une surprise monumentale, mais je ris au lieu de crier car j’avais sur
elle l’avantage d’avoir reconnu le vieux bossu ratatiné, couleur cacao.
    J’avais formulé ma lettre à Pactli de telle manière qu’il ne puisse pas
arriver inaperçu. Mais je ne comprenais pas comment le vieux vagabond avait
pris sa place et ce n’était pas le moment de poser des questions et de toute
façon, je ne pouvais pas m’arrêter de rire.
    « Déloyal ! Impardonnable ! Méprisable ! »,
hurlait la reine, couvrant mes éclats de rire, tandis que Pitza essayait de
disparaître dans les tentures les plus proches et que le vieillard agitait ma
lettre en disant : « Mais c’est bien votre

Weitere Kostenlose Bücher