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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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ou m’avertir
qu’elle savait que j’étais de retour. Elle était occupée par les fêtes de
l’Ochpaniztli qui se déroulaient en ce moment à Texcoco comme partout ailleurs.
    Lorsque les festivités furent terminées, Tlatli et Chimali arrivèrent
au palais, comme prévu et Chalchi-huinenetl supervisa leur installation,
s’assura qu’il y avait de l’argile, des outils et des couleurs dans leur
atelier et leur donna toutes les instructions nécessaires concernant leurs
travaux. Je m’abstins volontairement d’être présent à leur arrivée. Lorsqu’un
jour ou deux après, nous nous rencontrâmes par hasard dans un jardin du palais,
je me contentai de leur faire un petit salut auquel ils répondirent par un grognement
méfiant. Par la suite, je les croisai souvent, étant donné que leur atelier
était situé dans le sous-sol de l’aile du palais réservée à Poupée de Jade,
mais je ne leur faisais qu’un petit signe de tête. Ils avaient déjà eu
plusieurs entrevues avec leur patronne et je me rendais compte que leur
enthousiasme s’était considérablement refroidi. Ils semblaient nerveux et mal à
l’aise. Je sentais qu’ils auraient aimé parler avec moi de la situation
précaire dans laquelle ils se trouvaient, mais ma froideur décourageait toutes
les entrées en matière.
    Personnellement, j’avais un travail qui m’absorbait beaucoup. Je
faisais un dessin pour le présenter à Poupée de Jade quand, enfin, elle me
ferait appeler et c’était une entreprise difficile que je m’étais assignée :
Un portrait représentant un jeune homme tout à fait irrésistible, mais qui
devait en même temps être l’image de quelqu’un qui existât vraiment. Je fis
plusieurs essais que je déchirai et quand je réussis enfin à obtenir une
esquisse satisfaisante, je passai encore plus de temps à la retravailler et à
la mettre au point jusqu’au moment où j’eus un dessin achevé qui, j’en étais
sûr, fascinerait la jeune reine.
    « Mais, il est mieux que beau, il est superbe »,
s’exclama-t-elle, quand je le lui donnai. Elle l’étudia avec attention et
murmura, « Si c’était une femme, elle s’appellerait Poupée de Jade. »
Elle ne pouvait pas faire de plus grand compliment. « Qui est-ce ?
    — Il s’appelle Joie, lui répondis-je.
    —  Ayyo , ça tombe bien. Où l’as-tu déniché ?
    — C’est le prince héritier de mon île natale, Madame, Paclitzin,
le fils de Tlauquécholtzin, le tecuhtli de Xaltocán.
    — Alors quand tu l’as revu, tu as pensé à moi et tu as fait son
portrait. Comme c’est gentil, Qualcuie ! Je te pardonne presque de m’avoir
abandonnée si longtemps. Tu vas aller me le chercher.
    — Je ne crois pas qu’il viendra à ma demande, il y a une vieille
rancune entre nous, Madame. Cependant…
    — Alors, tu ne fais pas ça pour lui, interrompit-elle. Je me
demande pourquoi tu te donnerais tant de mal pour moi. Il est vrai que je ne
t’ai jamais maltraité, mais tu n’as pas non plus de raisons d’avoir beaucoup
d’affection pour moi, – Alors pourquoi cette soudaine générosité ?
    — J’essaye d’aller au-devant de vos désirs et de vos ordres,
Madame. »
    Sans dire un mot, elle tira le cordon de la sonnette et donna ordre à
la servante de faire chercher Chimali et Tlatli. Ils se présentèrent, l’air
perturbé et Poupée de Jade poussa le dessin vers eux.
    « Vous aussi, vous êtes de Xaltocán. Reconnaissez-vous ce jeune homme ?
    — Pactli ! » s’exclama Tlatli, et Chimali s’écria :
« Mais oui, c’est Seigneur Joie, Madame, mais…»
    Je lui décochai un regard qui lui ferma la bouche, avant qu’il ait eu
le temps de dire : « Mais Seigneur Joie n’a pas l’air aussi
noble. » Je me moquais bien que Poupée de Jade ait remarqué mon manège.
    « Je vois », dit-elle durement, comme si elle avait compris.
« Vous pouvez partir, tous les deux. » Quand ils eurent quitté la
pièce, elle me dit : « Tu as parlé d’une rancune – quelque sordide
rivalité amoureuse, je parie, et le jeune noble l’a emporté. Aussi tu as
manigancé adroitement un rendez-vous pour lui, en sachant bien que ce serait le
dernier. »
    Je regardai ostensiblement les statues de maître Pixquitl qui se
trouvaient derrière elle, le messager Yeyac-Netztlin et le jardinier Xali-Otli
et je pris un ton de conspirateur pour lui dire : « Je préfère penser
que je nous rends service à tous les trois, à vous, Madame,

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