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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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avant que les troupes zapoteca aient pu
intervenir – ce qui aurait abouti sur-le-champ à une petite guerre – Ahuizotl
parvint à rappeler ses troupes à l’ordre et promit que dès leur retour à
Tenochtitlán, il donnerait à tous les yaoquizque, sur son trésor personnel, une
somme bien plus considérable que ce qu’ils pouvaient espérer tirer du pillage.
Les soldats savaient qu’Ahuizotl était un homme de parole et ce fut suffisant
pour faire cesser la mutinerie. L’Orateur Vénéré versa également à Kosi Yuela
et au bishósu de Tehuantepec une confortable indemnité pour les dégâts qui
avaient été commis par son armée.
    Ces nouvelles du pays natal de Zyanya nous alarmèrent beaucoup tous les
deux. Aucun des messagers qui en revenaient ne put nous dire si Béu Ribé et son
auberge s’étaient trouvées sur le chemin des pillards. J’attendis le retour
d’Ahuizotl et de ses troupes pour essayer de me renseigner auprès des
officiers, mais il ne me fut pas possible d’apprendre s’il était arrivé malheur
à Lune en Attente.
    « Je suis très inquiète à son sujet, Zaa, me dit un jour ma femme.
    — Je pense qu’on ne peut avoir aucun renseignement, sauf à
Tehuantepec même.
    — Je pourrais rester ici à surveiller la construction de la
maison, si tu voulais bien…
    — Tu n’as pas besoin de me le demander. De toute façon, j’avais
fait le projet de retourner là-bas. »
    Elle resta bouche bée. « Ah, bon. Mais pourquoi ?
    — Une affaire en suspens. Elle aurait pu attendre encore un peu,
mais puisqu’on ne sait pas ce qu’est devenue Béu, je vais partir tout de
suite. »
    Zyanya eut vite fait de comprendre. « Tu vas retourner vers la
montagne qui marche dans la mer. Il ne faut pas y aller, mon amour. Ces
barbares ont déjà failli te tuer une fois. »
    Je posai tendrement un doigt sur ses lèvres. « Je vais dans le Sud
pour avoir des nouvelles de ta sœur et c’est la vérité. C’est l’unique vérité
pour tous ceux qui te demanderont où je suis. Ahuizotl surtout ne doit pas
entendre parler d’une autre cause à mon voyage. »
    Elle hocha la tête d’un air malheureux : « Maintenant, je
vais me faire du souci pour deux êtres chers.
    — Celui qui est devant toi reviendra sain et sauf, et je vais
m’occuper de Béu. Si on lui a fait du mal, j’y remédierai. Si elle préfère, je
la ramènerai ici avec moi et je rapporterai en même temps d’autres choses
précieuses. »
    Le sort de Béu Ribé était, bien sûr, mon souci principal et ma première
raison de retourner en Huaxyacac. Mais vous devez bien vous douter, révérends
scribes, que je voulais aussi mettre à exécution un projet que j’avais
soigneusement élaboré. Lorsque j’avais suggéré à l’Orateur Vénéré d’attaquer
les Étrangers et de les obliger à remettre toute la pourpre qu’ils récoltaient,
je ne lui avais pas parlé de l’immense réserve entreposée dans la grotte du
Dieu de la Mer. D’après les enquêtes que j’avais pu faire auprès des officiers,
j’avais conclu que même dans leur défaite, les Étrangers n’avait pas dévoilé
son existence et qu’ils n’avaient pas laissé échapper un seul mot à son sujet.
Mais moi, j’étais au courant et je m’étais arrangé pour qu’Ahuizotl soumette
suffisamment les Zyù pour que je puisse aller y récupérer le fabuleux magot à
mon profit.
    J’aurais aimé emmener Cozcatl mais il était occupé, lui aussi, à
terminer la maison qu’il avait héritée de Gourmand de Sang. Je lui demandais
simplement la permission d’emprunter quelques pièces de l’équipement du vieux
guerrier. Ensuite, je partis à la recherche de sept de ses anciens compagnons
d’armes. Ils étaient plus jeunes que lui mais cependant plus âgés que moi.
    C’étaient de solides gaillards et après leur avoir fait jurer le
secret, je leur expliquai mes intentions et ils acceptèrent de tenter
l’aventure avec moi.
    Zyanya aida à répandre la version que j’allais chercher des nouvelles
de sa sœur et que, puisque je partais en voyage, j’en profiterais pour faire
aussi une expédition commerciale. Aussi, quand nous prîmes, tous les huit, la
direction du sud en empruntant la digue de Coyoacán, nous ne suscitâmes aucun
commentaire et aucune curiosité. Pourtant, si quelqu’un s’était donné le mal de
nous regarder d’un peu plus près, il aurait pu s’étonner des cicatrices, des
nez cassés, des oreilles boursouflées

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