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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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installer mes hommes, ranger nos marchandises et
me préparer un repas. J’étais en train de fumer un poquietl après avoir mangé,
quand Béu Ribé entra dans la pièce. Elle l’aurait sans doute traversée sans
s’arrêter, si je ne l’avais attrapée par le poignet.
    « Je ne me fais pas d’illusion, Béu. Je sais que tu ne m’aimes
guère et que cette affaire avec les soldats n’a rien arrangé et…»
    Elle me coupa brusquement la parole en levant encore plus haut ses
sourcils ailés. « Aimer, ne pas aimer ; tout ça, c’est des sentiments.
Quel droit ai-je d’éprouver un sentiment quelconque vis-à-vis de toi, le mari
de ma sœur ?
    — Très bien, lui dis-je avec impatience. Méprise-moi. Ignore-moi.
Mais me laisseras-tu repartir sans un message pour Zyanya ?
    — Tu n’auras qu’à lui dire que j’ai été violée par un soldat
mexica. »
    La stupéfaction me fit lâcher son poignet. Je tentai de dire quelque
chose, mais elle se mit à rire et me déclara :
    « Je t’en prie, ne me dis pas que tu es désolé. Je crois que je
peux prétendre encore être vierge, car il était particulièrement maladroit. En
voulant m’avilir, il n’a fait que me confirmer dans l’opinion détestable que
j’ai de ces arrogants Mexica.
    — Comment s’appelle-t-il ? lui demandai-je, lorsque je fus
remis de ma stupeur. S’il n’a pas été encore exécuté, je vais m’occuper de lui.
    — Tu crois qu’il s’est présenté ? me répondit-elle en
ricanant. A mon avis, ce n’était pas un simple soldat, mais je ne connais pas
tous vos insignes militaires et de plus, ma chambre était sombre. Par contre,
je sais bien quel est le costume qu’il m’a fait endosser. Il m’a obligée à me
passer de la suie sur la figure et à me mettre l’habit moisi de l’assistante
d’un temple.
    — Comment ? balbutiai-je.
    — Notre conversation a été très réduite, mais j’ai compris que ma
seule virginité ne suffisait pas à provoquer son désir. Je me suis rendu compte
qu’il n’arrivait à s’exciter qu’en faisant semblant de violer le sacré et
l’intouchable.
    — Je n’ai jamais entendu une telle…
    — Ne cherche pas à trouver des excuses à ton compatriote et ne te
crois pas obligé, non plus, de me plaindre. Je viens de te dire qu’il n’était
pas capable de violer une femme. Son – je crois que vous appelez ça un tepuli –
son tepuli était tout mou et ratatiné. La pénétration…
    — Béu, je t’en prie. Ce n’est certainement pas drôle pour toi de
parler de ça.
    — Pas plus que de le faire, répliqua-t-elle froidement, comme si
elle évoquait une chose arrivée à quelqu’un d’autre. Il me semble que c’est la
moindre des choses qu’une femme qui a la réputation d’avoir été violée, le soit
pour de bon. Il n’est arrivé qu’à faire pénétrer la tête, ou le bulbe, je ne
sais pas comment ça s’appelle, de son tepuli défaillant et il avait beau
s’essouffler et grogner, il n’est pas parvenu à l’y maintenir. A la fin, son
sperme a coulé entre mes jambes. Je ne sais pas s’il existe des degrés dans la
virginité, mais je crois pouvoir dire que je suis encore vierge. J’ai eu
l’impression qu’il était encore plus honteux et plus mortifié que moi. Il n’a
même pas osé me regarder en face pendant que je me déshabillais pour lui rendre
ces affreux vêtements qu’il a remportés avec lui.
    — Ça ne ressemble pas…
    — Au mâle mexica, comme Zaa Nayàzû ? » Puis sa voix
devint un simple murmure. « Dis-moi la vérité, Zaa, est-ce que ma petite
sœur est heureuse dans son lit conjugal ?
    — Béu, je t’en prie. C’est indécent. »
    Elle jura alors : «  Gi zyabà ! Peut-il y avoir
quelque chose d’indécent de la part d’une femme déjà déshonorée ? Si tu ne
veux pas me le dire, alors montre-le-moi. Prouve-moi que tu es un mari capable.
Oh, ne détourne pas la tête. Souviens-toi que je t’ai déjà vu à l’œuvre. Mais
ma mère n’a jamais dit si c’avait été bien ou non. J’aimerais bien le savoir
maintenant et par expérience personnelle. Viens dans ma chambre. Pourquoi avoir
des scrupules vis-à-vis d’une femme qui a déjà servi ? Pas beaucoup, c’est
vrai, mais…»
    Fermement, je changeai de sujet. « J’ai dit à Zyanya que je te
ramènerais à Tenochtitlán si tu courais un danger. Nous avons une grande
maison. Je te pose cette question, Béu : si tu trouves ta situation

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