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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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pourpres. Mais seuls nos invités pouvaient s’en rendre
compte, car elles étaient doublées, côté rue, avec des étoffes beaucoup moins
somptueuses.
    Souvent, nous recevions la visite d’amis de longue date : Cozcatl,
devenu maintenant maître Cozcatl ; des confrères de la Maison des Pochteca
et les vieux compagnons de Gourmand de Sang qui m’avaient aidé à prendre la
pourpre. Nous avions également fait de nombreuses connaissances parmi nos
voisins de Ixacualco et parmi la noblesse que nous rencontrions à la cour – en
particulier des femmes conquises par le charme de Zyanya. L’une d’entre elles
était la Première Dame de Tenochtitlán, c’est-à-dire la première épouse
d’Ahuizotl. Quand elle venait nous rendre visite, elle amenait souvent avec
elle son fils aîné, Cuauhtemoc, Aigle qui tombe, successeur le plus probable de
son père. Chez les Mexica, la succession au trône ne se faisait pas
automatiquement de père en fils, comme dans certaines nations. Néanmoins, la
candidature du fils aîné serait la première à être examinée par le Conseil,
puisque le Uey tlatoani n’avait pas de frère. C’est pourquoi Zyanya et moi,
nous témoignions à Cuauhtemoctzin et à sa mère la plus grande déférence.
    Parfois, nous avions la visite d’un messager militaire ou de
l’émissaire d’un pochtecatl revenant du sud, qui faisaient un détour par chez
nous pour nous apporter des nouvelles de Béu Ribé. Ces missives ne variaient
jamais : Béu Ribé était toujours célibataire, Tehuantepec était toujours
Tehuantepec et l’auberge continuait à prospérer en raison, surtout, des
échanges croissants avec le Xoconochco. Le caractère immuable de ces nouvelles
laconiques était un peu déprimant, car nous avions l’impression que si Béu ne
se mariait pas, c’était davantage par défaut de prétendants, que par
inclination.
    C’est dans ces occasions que je pensais à Motecuzoma, car j’étais
certain – bien que je n’en eusse jamais parlé à personne, pas même à Zyanya –
qu’il était cet officier mexica au comportement étrange qui avait gâché la vie
de Béu. J’aurais dû, sans doute, par esprit de famille ressentir de l’animosité
à l’égard du jeune Motecuzoma et le mépriser à cause de ce que Béu et Ahuizotl
m’avaient révélé sur lui. Cependant, ni moi ni personne n’aurait pu nier le
travail qu’il accomplissait pour tenir en main et faire prospérer le Xoconochco
pour le compte des Mexica.
    Il avait pratiquement établi sa garnison à la frontière du Quautemâlan.
Il surveilla personnellement la construction d’une imposante forteresse et il
ne fait pas de doute que les Quiche et les Lacandon durent voir s’élever ses
murs et assister aux rondes des patrouilles avec bien du dépit. Ces misérables
ne se hasardèrent plus jamais en dehors de leur jungle et se gardèrent
désormais de la moindre menace, bravade ou revendication à l’égard de ce
territoire. Ils retombèrent dans leur apathie et dans leur crasse et, pour
autant que je le sache, ils n’en sont toujours pas sortis.
    Les premiers soldats espagnols qui étaient arrivés au Xoconochco
avaient été surpris de trouver, si loin de Tenochtitlán, des peuples non
apparentés aux Mexica, et qui parlaient nahuatl. En effet, c’était la terre la
plus lointaine où l’on pût déclarer avec fierté : « Nous sommes ici
sur le sol mexica. » Et malgré son éloignement du Cœur du Monde Unique, ce
fut peut-être notre province la plus fidèle, en raison, sans doute, du nombre
considérable de Mexica qui allèrent s’installer dans le Xoconochco après son
annexion.
    Avant même que la forteresse de Motecuzoma soit terminée, de nouveaux
arrivants commencèrent à s’établir dans la région, à y construire des maisons,
des marchés, des auberges rudimentaires et même des endroits de plaisir.
C’étaient des Mexica, des Acolhua et des Tecpaneca en quête de possibilités et
d’horizons plus larges que ceux que leur offraient les terres surpeuplées de la
Triple Alliance. Lorsque la forteresse fut achevée, bien pourvue en hommes et
en armes, elle étendit son ombre rassurante sur une ville déjà importante qui
prit le nom nahuatl de Tapachula, l’Endroit du Corail, et bien que jamais elle
n’approchât l’ampleur et la splendeur de Tenochtitlán, elle est encore
l’agglomération la plus peuplée et la plus animée à l’est de l’isthme de
Tehuantepec.
    De nombreux colons venus

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