Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
des
innombrables tribus des Chichimeca, Peuple Chien. Plus tard, je devais
m’apercevoir que les Tarahumara n’avaient jamais entendu parler des Mexica, de
notre société civilisée, de notre science, de notre puissance et de nos terres
lointaines et que, de toute façon, ils s’en seraient fort peu souciés. Ils
mènent une vie paisible dans leur repaire montagneux et, ne manquant de rien,
ils ne cherchent à entrer en contact avec personne et s’aventurent rarement en
dehors de leur territoire. Ils ne connaissent donc pas les autres peuples, sauf
ceux des pays voisins d’où leur viennent parfois une horde de pillards, ou de
simples voyageurs comme moi.
    Au nord de leur pays, vivent les redoutables Yaki et il aurait fallu
être fou pour chercher à établir des contacts avec eux. J’avais entendu parler
de cette peuplade par le vieux pochtecatl scalpé. Tes-disora m’en apprit
davantage quand je fus capable de comprendre son langage : « Les Yaki
sont plus cruels que les bêtes les plus féroces. En guise de pagne, ils portent
les cheveux de ceux qu’ils ont scalpés, avant de les massacrer et de les
dévorer. S’ils tuent leur victime d’abord, ils jugent que sa chevelure n’est
pas digne d’être conservée. Ils ne gardent pas les cheveux des femmes qu’ils se
contentent de manger après les avoir violées, jusqu’à ce qu’elles soient
complètement éventrées. »
    Au sud, vivaient des tribus plus pacifiques qui ont le même dialecte et
les mêmes coutumes que les Tarahu-mara. La côte ouest est habitée par des
pêcheurs qui ne pénètrent presque jamais dans l’intérieur des terres. Toutes
ces peuplades sont, sinon civilisées, du moins propres sur leur personne et
dans leurs vêtements. Les seuls qui soient vraiment sales et repoussants sont
les Chichimeca qui habitent dans les déserts de l’est.
    J’avais la peau aussi brûlée par le soleil que les Chichimeca et
j’étais presque nu. Aux yeux d’un Tarahumara, je ne pouvais être qu’un des
leurs, particulièrement entreprenant, sans doute, pour avoir osé affronter les
sommets. Je pense néanmoins que Tes-disora avait dû s’apercevoir, dès notre
première rencontre, que je ne sentais pas mauvais. En effet, grâce à l’eau
abondante des montagnes, j’avais pu me laver tous les jours, comme le font les
Tarahumara. Mais en dépit de mes manières policées et de mon insistance à
soutenir que j’étais un Mexicatl et à leur vanter la gloire de cette lointaine
nation, je ne suis jamais arrivé à les persuader que je n’étais pas un Chichimeca
fuyant son désert.
    Peu importe ce qu’ils croyaient, car les Tarahumara me firent bon
accueil. Je m’attardai assez longtemps chez eux, car leur façon de vivre me
surprenait et me plaisait. J’y fis un séjour assez prolongé pour arriver à
converser avec eux, avec force gestes de ma part et de la leur. Mais, lors de
ma première rencontre avec Tes-disora, tout se passa uniquement par gestes.
    Lorsque nous eûmes échangé nos noms, il mit sa main au-dessus de sa
tête – j’en déduisis qu’il me parlait d’un village – et il déclara,
« Guaguey-bo » en pointant son index vers le sud. Après m’avoir
montré Tonatiuh dans le ciel en l’appelant « Raiénari », c’est-à-dire
le Grand-Père Feu, il me fit comprendre que nous pourrions atteindre le village
après une marche de trois soleils. J’exécutai toutes sortes de gestes et de
grimaces pour lui exprimer ma gratitude pour son invitation et nous nous mîmes
en route. A ma grande surprise, il commença à partir au trot mais, voyant que
j’étais fatigué et peu désireux de courir, il ralentit et régla son allure sur
la mienne. De toute évidence, il devait toujours se déplacer au pas de course
pour franchir les gorges et les sommets, car malgré mes longues jambes, il nous
fallut cinq jours et non trois pour arriver à Guaguey-bo.
    Tes-disora me fit comprendre qu’il était chasseur. Je lui demandai
alors pourquoi il avait les mains vides. Où avait-il laissé ses armes ? En
souriant, il me fit signe de m’arrêter et de me tapir dans les broussailles. Au
bout d’un petit moment, il me poussa du coude et me montra une forme floue et
pommelée qui remuait dans les arbres. Avant que j’aie eu le temps de prendre
mon cristal, Tes-disora avait bondi hors de sa cachette comme s’il avait été
lui-même une flèche.
    Le bois était si touffu que même avec ma topaze, je ne parvenais pas à
suivre tout

Weitere Kostenlose Bücher