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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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t’es mis en tête inutilement
d’étudier les mots. »
    Mon père s’éclaircit la voix avant de déclarer : « Peu
m’importe d’ajouter un « tzin » à notre nom, mais la honte et
l’impolitesse m’inquiètent davantage. Refuser une proposition de la part d’un
noble, surtout s’il s’agit de l’honneur que Pactli nous fera en demandant la
main de Tzitzi, serait une insulte et nous ne nous relèverions pas de cette
disgrâce. Il nous faudrait quitter l’île. »
    Pour la première fois, Tzitzi ouvrit la bouche et dit d’une voix
ferme :
    « Non, pas vous, c’est moi qui partirai. Si ce dégénéré de Pactli…
Ne me frappe pas, mère. Je suis grande maintenant et je pourrais te le rendre.
    — Tu es ma fille et tu es ici dans ma maison, cria ma mère.
    — Allons, mes enfants, qu’est-ce qu’il vous arrive ? supplia
mon père.
    — Je ne dirai qu’une seule chose, poursuivit Tzitzi, si Pactli
demande ma main et que vous acceptez, vous ne me reverrez plus jamais ni les
uns ni les autres. Je quitterai Xaltocán pour toujours. Si je ne peux pas
emprunter ou voler un acali, je partirai à la nage. Si je n’arrive pas jusqu’à
la terre ferme, je me noierai. Ni Pactli ni personne d’autre ne me touchera
jamais, à part l’homme que j’aurai choisi moi-même.
    — Il n’y a pas, dans tout Xaltocán, une fille plus ingrate, plus
désobéissante et plus impudente que toi », écuma ma mère.
    Cette fois, ce fut mon père qui la fit taire en déclarant sur un ton
solennel ; « Tzitzitlini, si tes paroles indignes avaient passé les
murs de la maison, je ne pourrais ni te pardonner, ni t’éviter un juste
châtiment. Tu serais déshabillée, battue et on te raserait la tête. Si ce
n’était pas moi qui le faisais, nos voisins s’en chargeraient pour donner un
exemple à leurs enfants.
    — Je suis désolée, père, dit-elle d’une voix égale. Il faut que tu
choisisses entre une fille indigne et pas de fille du tout.
    — Je remercie les dieux de ne pas avoir à faire un choix tout de
suite. Comme ta mère l’a fait remarquer, il s’écoulera des années avant que
Pactli soit en âge de se marier. Aussi n’en parlons plus pour le moment. Ce
n’est pas la peine de se mettre en colère. Il peut se passer bien des choses
d’ici là. »
    Notre père avait raison : bien des choses pouvaient arriver. Je ne
savais pas si Tzitzi avait vraiment dit ce qu’elle pensait et je n’eus pas
l’occasion de le lui demander, ni ce soir-là ni le lendemain. Nous osions à
peine échanger des regards anxieux et désespérés de temps à autre. Mais qu’elle
eût l’intention ou non de tenir sa promesse, l’avenir semblait bien sombre. Si
elle fuyait Pactli, je la perdrais. Si elle se résignait et l’épousait, je la
perdrais aussi. Si elle entrait dans son lit, elle saurait bien le convaincre
de sa virginité, mais si ma conduite amenait Pactli à penser qu’elle avait
connu un autre homme avant lui – et moi, par-dessus le marché – sa fureur
serait sans bornes et sa vengeance effroyable. Quelle que fût l’horrible
manière qu’il aurait choisie pour nous tuer, Tzitzi et moi serions perdus l’un
pour l’autre.
    Ayya , il s’en passa des choses ! Ceci,
par exemple : le lendemain soir, quand j’arrivai à la Maison de
l’Edification de la Force, je vis mon nom et celui de Pactli sur la liste de
Gourmand de Sang, comme par une ironie du sort. Quand notre équipe arriva
auprès des arbres qui servaient de poste de garde, Don des Dieux y était déjà,
nue, allongée et prête. Au grand étonnement de Pactli et des autres, j’arrachai
mon pagne et me jetai sur elle.
    J’accomplis cet acte de la façon la plus maladroite possible afin que
mes camarades pensent que je le faisais pour la première fois et la pauvre
catin en éprouva certainement aussi peu de plaisir que moi. Quand j’estimai que
cela avait assez duré, je me préparai à me dégager, mais le dégoût eut raison
de moi et je me mis à vomir sur sa figure et sur son corps dénudé. Les autres
se roulèrent de rire par terre. La malheureuse Don des Dieux se sentit
insultée, elle rassembla ses vêtements qu’elle serra autour d’elle, elle
s’enfuit en courant et ne revint plus jamais.
     
    ***
     
    Peu de temps après cet incident, quatre autres faits se produisirent
l’un après l’autre, si mes souvenirs sont exacts.
    D’abord, notre Uey tlatoani, Axayacatl, mourut dans sa prime jeunesse,
des

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