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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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conséquences d’une blessure qu’il avait reçue au cours d’une bataille
contre les Purépecha. Son frère, Tizoc, Autre Visage, monta sur le trône de
Tenochtitlân.
    Vint le moment où je terminai ma scolarité en même temps que Tlatli et
Chimali. On me considérait maintenant comme « éduqué ».
    Il advint également qu’un soir, le gouverneur de notre île envoya un
messager chez nous pour me convoquer immédiatement au palais.
    Enfin, je fus séparé de Tzitzitlini, ma sœur et mon amour.
    Je vais vous raconter tous ces événements en détail et dans l’ordre.
    Les changements de chefs n’affectaient pas beaucoup la vie des
provinces. A Tenochtitlân même, on ne retint pas grand-chose du règne de Tizoc,
sauf qu’il continua les travaux de la Grande Pyramide du Cœur du Monde Unique,
comme l’avaient fait ses deux prédécesseurs. Cependant, Tizoc ajouta sa touche
personnelle à la place. Il fit tailler et sculpter la Pierre de la Bataille,
gros cylindre plat en pierre volcanique qui fut posé entre la pyramide
inachevée et le piédestal de la Pierre du Soleil, comme un énorme tas de
tortillas. Cette pierre était presque aussi haute qu’un homme et son diamètre
faisait environ six enjambées. Sur le pourtour, il y avait des bas-reliefs
représentant des guerriers Mexica avec Tizoc en bonne place au milieu d’eux,
combattant et soumettant les ennemis. Le sommet aplati de la pierre servait de
plate-forme pour les duels publics, auxquels, beaucoup plus tard et de façon
inattendue, j’aurais l’occasion de participer.
    Mais en ce temps-là, la chose la plus importante pour moi était la fin
de ma période scolaire. Comme je ne faisais pas partie de la noblesse, je
n’étais pas destiné à fréquenter un calmecac d’enseignement supérieur.
    Ce qui me remplit d’amertume encore davantage, fut que tandis que
j’avais soif d’en apprendre plus que ce que pouvait enseigner notre
telpochcaltin, mes amis Chimali et Tlatli qui se souciaient fort peu d’être
savants, furent choisis par des calmecac différents – tous deux à Tenochtitlân,
endroit où je rêvais d’aller. Au cours des années passées à la Maison de
l’Edification de la Force, ils s’étaient distingués comme joueurs de tlachtli
et comme apprentis guerriers. De plus, bien que les « grâces »
apprises par les deux garçons dans la Maison des Manières eussent pu faire
sourire un noble bien éduqué, ils avaient là aussi brillé en dessinant des
décors et des costumes originaux pour les cérémonies des jours de fête.
    « Quel dommage que tu ne puisses pas venir avec nous, la
Taupe », dit Tlatli, sincèrement chagriné, mais pas moins ravi de sa bonne
fortune. « Tu irais suivre pour nous les cours ennuyeux, ce qui nous
laisserait du temps pour notre travail d’atelier. »
    En plus de l’enseignement qu’ils recevaient des prêtres du calmecac,
ils seraient tous deux apprentis chez des artistes de Tenochtitlân ;
Tlatli chez un sculpteur et Chimali chez un peintre. Je savais qu’aucun d’eux
ne ferait cas des cours d’histoire, de lecture, d’écriture et de calcul, toutes
choses qui me tenaient tant à cœur. Avant de partir, Chimali me dit :
« Voilà un cadeau d’adieu pour toi, la Taupe, mes peintures, mes roseaux
et mes pinceaux. En ville, on m’en donnera d’autres ; ils pourront te
servir pour t’exercer à écrire. »
    En effet, je poursuivais toujours mon étude solitaire de l’écriture et
de la lecture, mais mon espoir d’arriver à connaître les mots me semblait de
plus en plus lointain et je considérais comme un rêve irréalisable mon départ à
Tenochtitlân. Mon père, lui aussi, désespérait de me voir devenir un jour un
vrai carrier. J’étais trop âgé maintenant pour l’emploi de gardien de puits.
Depuis quelque temps, je gagnais ma vie et contribuais aux dépenses de la
famille en travaillant comme garçon de ferme.
    Vous me direz qu’il n’y a rien à Xaltocán qui ressemble à une ferme. La
couche de terre arable n’est pas suffisante pour des cultures comme celle du
maïs. A Xaltocán, comme dans les autres communautés insulaires, on fait pousser
la majeure partie des légumes sur de grands chinampa qui ne cessent de
s’accroître et que vous appelez jardins flottants. Chaque chinampa est un
radeau fait de branches d’arbres entrelacées, amarré au bord du lac, puis
recouvert de nombreuses couches de terre riche apportée de la terre ferme. Au
fur et à

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