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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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dans le même cas ; secondement, que
c'est une action brave et glorieuse (voilà comme je l'appelle),
d'avoir porté à ce gredin-là un coup qui l'a descendu de son
cheval, et sous leurs yeux.
    – Quel gredin ? sous les yeux de
qui ?
    – Quel gredin, monsieur ! dit Joe.
Un gredin qui ne vous veut guère de bien et qui a bien en lui
l'étoffe de vingt gredins, ou plutôt de vingt diables. Ce n'est pas
d'aujourd'hui que je le connais. S'il avait été une fois dans la
maison, il vous aurait bien trouvé, lui, n'importe où. Les autres
n'ont pas de rancune particulière contre vous, et, tant qu'ils ne
vous verront pas, ils ne songeront qu'à boire à mort. Mais nous
perdons là notre temps. Êtes-vous prêt ?
    – Oui, dit Édouard. Éteignez la torche,
Joe, et en avant. Surtout du silence, et vous serez un bon
garçon.
    – Silence ou pas, murmura Joe en jetant
la torche allumée par terre et en l'écrasant avec son pied, en même
temps qu'il prenait M. Haredale par la main ; c'est
égal : c'était toujours une action brave et glorieuse… ça y
est. »
    M. Haredale et le digne négociant étaient
trop étonnés et trop pressés pour faire d'autres questions :
ils suivirent donc leurs guides en silence. Seulement, d'après deux
mots de chuchotement entre eux et le brave marchand sur le moyen le
plus sûr de sortir de là, il apprit qu'ils étaient entrés par la
porte de derrière, grâce à la connivence de John Grueby, qui
faisait le guet dehors avec la clef dans sa poche et qu'ils avaient
mis dans leur confidence. Comme il y avait justement une bande
d'insurgés qui arrivaient de ce côté au moment où ils venaient
d'entrer, John avait refermé la porte à double tour, et était allé
chercher des soldats pour couper la retraite à ces malfaiteurs.
    Cependant, comme la porte de devant était
enfoncée, et que cette petite troupe, impatiente de se ruer sur les
liquides, n'avait pas envie de perdre son temps à en enfoncer une
autre, elle avait fait le tour et était entrée par Holborn avec les
autres, laissant tout à fait libre et déserte l'étroite ruelle sur
laquelle donnait le derrière de la maison. Ainsi donc, quand
M. Haredale et ses compagnons eurent rampé par le passage
qu'avait indiqué le négociant (ce n'était qu'une espèce de trappe
mobile pour passer les tonneaux), et qu'ils eurent réussi, avec
quelque difficulté, à déchaîner et lever la porte du fond, ils
débouchèrent dans la rue sans avoir été observés ni interrompus par
personne. Joe, qui n'avait pas lâché M. Haredale, et Édouard,
qui tenait bon aussi avec le négociant, se dépêchèrent de filer par
les rues d'un pas rapide ; se jetant seulement, par occasion,
à l'écart, pour laisser passer quelques fugitifs, ou pour ne pas
embarrasser la marche de quelques soldats qui arrivaient derrière
eux au pas de course, et dont les questions, quand ils s'arrêtèrent
pour leur en faire, furent tout de suite satisfaites par un mot de
réponse que Joe leur glissa à l'oreille.

Chapitre 26
     
    Pendant que Newgate brûlait, la nuit
précédente, Barnabé et son père, après avoir passé de main en main
à travers la foule, s'arrêtèrent dans Smithfield, derrière la
populace, à contempler les flammes comme des gens qui venaient de
se réveiller en sursaut. Il s'écoula quelques moments avant qu'ils
pussent reconnaître distinctement où ils étaient, et comment ils y
étaient venus, oubliant, pendant qu'ils restaient là spectateurs
inactifs et nonchalants de l'incendie, qu'ils avaient dans les
mains des outils qu'on leur avait donnés pour se délivrer eux-mêmes
de leurs fers.
    Barnabé, tout enchaîné qu'il était, n'aurait
rien eu de plus pressé, s'il avait suivi son instinct, ou qu'il eût
été seul, que de revenir se mettre aux côtés de Hugh, que son
intelligence bornée lui représentait en ce moment comme brillant
d'un nouveau lustre, depuis qu'il voyait en lui son libérateur et
son plus fidèle ami. Mais la terreur que son père éprouvait à
rester dans les rues se communiqua bientôt à son esprit, quand il
eut compris toute l'étendue de ces craintes, et lui inspira le même
empressement à chercher ailleurs leur salut.
    Dans un coin du marché, au milieu des stalles
à bétail, Barnabé s'agenouilla, et se mit à briser les fers de son
père, en s'arrêtant de temps en temps pour lui passer sur la figure
une main caressante, ou pour le regarder avec un sourire. Lorsqu'il
l'eut vu se dresser,

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