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Barnabé Rudge - Tome II

Barnabé Rudge - Tome II

Titel: Barnabé Rudge - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
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mis à l’ écart avancèrent à cheval avec l'officier au
milieu d'eux ; il y en eut un qui tira de sa poche la
proclamation et la lut : l'officier somma alors Barnabé de se
rendre.
    Au lieu de répondre, il alla se placer dans
l'embrasure de la porte devant laquelle il montait la garde, et
croisa la lance pour se défendre. Après un moment d'un profond
silence eut lieu la seconde sommation.
    Il n'y répondit pas davantage ; et alors
il eut fort à faire de promener ses yeux de tous côtés sur une
demi-douzaine d'adversaires qui vinrent immédiatement se poster en
face de lui, avant de jeter son dévolu sur celui qu'il devait
frapper le premier quand ils allaient se jeter sur lui. Il
rencontra les yeux de l'un d'eux dans le centre de la petite
troupe, et c'est celui-là qu'il résolut d'abattre, dût-il y perdre
la vie.
    Encore un silence de mort, puis la troisième
sommation.
    Le moment d'après il reculait dans l'écurie,
distribuant des coups à droite et à gauche comme un enragé. Deux de
ses ennemis étaient étendus à ses pieds. Celui qu'il avait choisi
pour première victime était tombé d'abord en effet : Barnabé
n'avait pas perdu la tête, car il en fit la remarque au milieu du
trouble et de l'animation de la lutte. Encore un coup… encore un
homme à bas puis à bas à son tour, terrassé, blessé à la poitrine
d'un coup de crosse (il l'avait vue tomber sur lui), inanimé…
prisonnier…
    Il fut rappelé à lui par un cri de surprise
que poussa l'officier. Il se retourna. Grip, après avoir travaillé
en secret toute l'après-midi avec un redoublement d'ardeur, pendant
que tout le monde était occupé d'autre chose, avait écarté la
paille du lit de Hugh, et retourné de son bec en fer la terre
fraîchement remuée. Il y avait là un trou qu'on avait négligemment
rempli jusqu'au bord, et qu'on avait seulement recouvert d'une
couche de terre. Des gobelets d'or, des cuillers d'or, des
flambeaux d'or, des guinées… quel trésor fut mis tout à coup à
découvert !
    Ils apportèrent un sac et des pelles,
déterrèrent tout ce qu'on avait caché là, et en retirèrent la
charge de deux hommes au moins. Quant à Barnabé, on lui mit les
menottes, on lui lia les bras, on le fouilla, on lui prit tout ce
qu'il avait. Personne ne lui adressa ni une question ni un
reproche, personne ne lui témoigna la moindre curiosité, les deux
soldats qu'il avait étourdis furent emportés par leurs compagnons
avec le même ordre insouciant qui avait présidé à tout le reste.
Finalement, on le laissa sous la garde de quatre soldats, la
baïonnette au bout du fusil, pendant que l'officier dirigea en
personne une perquisition générale dans la maison et dans les
bâtiments qui en dépendaient.
    Ce fut bientôt fait. Les soldats se
reformèrent en rangs dans la cour. « En avant,
marche ! » Barnabé est emmené sous escorte ; on lui
fait une place, « Serrez les rangs. » Et les voilà partis
avec leur prisonnier au centre.
    Quand une fois ils furent dans les rues, il
s'aperçut qu'il était en spectacle, et dans leur marche rapide il
pouvait voir tout le monde venir aux fenêtres quand il était passé,
et relever la croisée pour le regarder. De temps en temps il
apercevait une figure de curieux par-dessus la tête des gardes qui
l'entouraient, ou par-dessous leurs bras, ou sur le haut d'une
charrette, ou sur le siège d'un cocher ; mais c'est tout ce
qu'il pouvait distinguer au milieu de sa nombreuse escorte. Le
bruit même de la rue semblait dompté et garrotté comme lui, et
l'air qu'il respirait était fétide et chaud comme les bouffées
malsaines qui s'exhalent d'un four.
    « Une, deux ! une, deux ! la
tête droite ! les épaules effacées ! emboîtez le
pas ! » Tout cela avec tant d'ordre et de régularité,
sans que pas un d'eux le regardât ou parût se douter de sa
présence ! Il ne pouvait croire qu'il fût prisonnier, mais il
ne l'était que trop bien, il n'avait pas besoin qu'on le lui
dit : il sentait les menottes lui serrer les poignets, la
corde lui lier les bras au flanc, les fusils chargés à hauteur de
sa tête, avec ces pointes froides, brillantes, affilées, tournées
de son côté. Rien que de les regarder, lié et retenu comme il était
maintenant, c'en était assez pour lui glacer le sang dans les
veines.

Chapitre 16
     
    Ils ne mirent pas longtemps à regagner la
caserne, car l’officier qui commandait le détachement voulait
éviter de soulever le peuple par un

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