Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Dickens
Vom Netzwerk:
convenue.
    – Monsieur Tappertit, je vous prie, dit
M. Chester, cette pièce compliquée de serrurerie que vous
m'avez fait la faveur d'apporter avec vous a-t-elle quelque
connexion immédiate avec l'affaire que nous avons à
discuter ?
    – Elle n'en a aucune, monsieur, répliqua
l'apprenti. C'est que j'allais la poser à la porte d'un magasin
dans Thames-Street.
    – Peut-être, en ce cas, dit
M. Chester, comme elle a un parfum d'huile grasse un peu plus
fort que je n'ai l'habitude d'en rafraîchir ma chambre à coucher,
voudrez-vous bien m'obliger de la déposer dehors à la
porte ?
    – Certainement, monsieur, dit
M. Tappertit, se hâtant d'acquiescer à ce désir.
    – Vous m'excuserez de cette observation,
j'espère ?
    – Ne vous en excusez pas, monsieur, je
vous prie. Et maintenant, s'il vous plaît, à notre
affaire. »
    Durant tout le cours de ce dialogue,
M. Chester n'avait rien laissé paraître sur sa figure que son
sourire de sérénité et de politesse inaltérable. Sim Tappertit, qui
avait de lui-même une opinion beaucoup trop bonne pour soupçonner
que n'importe qui pût s'amuser à ses dépens, s'imagina reconnaître
là quelque chose du respect qui lui était dû, et fit de cette
conduite courtoise d'un étranger à son égard une comparaison qui
n'était point du tout favorable à celle du digne serrurier, son
patron.
    – D'après ce qui se passe chez nous, dit
M. Tappertit, je suis instruit, monsieur, d'un commerce que
votre fils entretient avec une jeune demoiselle contre vos
inclinations. Votre fils ne s'est pas bien conduit avec moi,
monsieur.
    « Monsieur Tappertit, dit l'autre, vous
me peinez au delà de toute expression.
    – Je vous remercie, monsieur, répliqua
l'apprenti. Je suis aise de vous entendre parler ainsi. Il est très
fier, monsieur votre fils, très hautain.
    – J'en ai peur, dit M. Chester.
Savez-vous que je le craignais un peu déjà ? mais votre
témoignage ne me permet plus d'en douter.
    – Raconter les corvées serviles que j'ai
eu à faire pour votre fils, monsieur, dit M. Tappertit ;
les chaises que j'ai eu à lui donner, les voitures que j'ai eu à
aller lui chercher, les nombreuses besognes dégradantes, et sans la
moindre connexion avec mon contrat d'apprentissage, que j'ai eu à
subir pour lui, remplirait une Bible de famille. D'ailleurs,
monsieur, ce n'est lui-même au bout du compte qu'un jeune homme, et
je ne considère pas : « Merci, Sim » comme une
formule convenable de politesse en ces occasions.
    – Monsieur Tappertit, vous avez une
sagesse au-dessus de votre âge. Continuez, je vous prie.
    – Je vous remercie de votre bonne
opinion, monsieur, dit Sim, très flatté, et je tâcherai de la
justifier. Maintenant, monsieur, à cause de ce grief (et peut-être
encore pour une ou deux raisons qu'il est inutile de vous déduire),
je suis de votre côté. Et voici ce que je vous dis : tant que
nos gens iront et viendront, çà et là, en long et en large, à ce
vieux joyeux Maypole là-bas, avec des lettres, des commissions
mille choses qu'on porte, qu'on va chercher, vous ne sauriez
empêcher votre fils d'entretenir commerce avec cette jeune
demoiselle par délégué, quand tous les Horse-Guards [24] le surveilleraient nuit et jour, en
grand uniforme, depuis le premier jusqu'au dernier. »
    M. Tappertit s'arrêta pour prendre
haleine après cette hypothèse ; puis il reprit son élan.
    « Maintenant, monsieur, j'arrive au point
capital. Vous demanderez comment empêcher cela ? je vais vous
dire comment. Si un honnête, civil, et souriant gentleman, tel que
vous…
    – Monsieur Tappertit, réellement…
    – Non, non, je parle sérieusement,
répliqua l'apprenti, je parle sérieusement, ma parole d'honneur. Si
un honnête, civil, et souriant gentleman, tel que vous, consentait
à causer seulement pendant dix minutes avec notre vieille femme,
Mme Varden, et à la flatter un brin, elle vous serait acquise
à jamais. Et nous obtiendrons cet autre résultat que sa fille Dolly
(ici une rougeur subite se répandit sur la figure de M, Tappertit)
n'aurait plus la permission de servir dorénavant
d'intermédiaire ; mais rien ne l'en empêchera, tant que nous
n'aurons pas la mère pour nous. Songez-y bien.
    – Monsieur Tappertit, votre connaissance
de la nature humaine…
    – Attendez une minute, dit Sim, en
croisant ses bras avec un calme effrayant. J'arrive à présent au
point le plus capital. Monsieur, il y a un

Weitere Kostenlose Bücher