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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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fait bien. Des mains du secrétaire, sous-officier Schmidt, il reçut le courrier du jour, le feuilleta rapidement et trouva une lettre. Le reste fut repoussé avec indifférence. La lettre contenait une nouvelle série de photos pornographiques. Après avoir étudié l’intéressante collection, il commença son rapport sur la mort du Stabsfeldwebel. Le mot « assassiné » fut inscrit dans la rubrique « Cause de la mort ». Ce mot faisait bien sur le papier blanc. Au-dessous, il écrivit : « Enquête menée sous la direction du Hauptfeldwebel Dora. »
    Il suça son stylo et continua le rapport, très satisfait de lui-même. Ce document pouvait aller jusqu’au SS Reichsführer Heinrich Himmler, et il se vit déjà versé dans la Gestapo. Le jour où il arriverait en civil avec la plaque dorée dans sa poche, quels yeux n’ouvrirait pas Inge Maria ? Dorn souriait rien que d’y penser.
    Il fut interrompu au sein de ses agréables réflexions par deux gardes-chiourme qui amenaient un nouveau prisonnier. Dorn le reçut à sa manière habituelle.
    – Chien ! Mauvais Allemand ! Tu ne traîneras pas ici, crois-moi. Des gens de ton espèce on n’a pas envie d’allonger l’existence. – Il prit le dossier rose de Lindenberg et le montra au prisonnier hébété. – Tu vois, voilà un type qu’on fusille demain, un bandit qui a assassiné son feldwebel. Aujourd’hui c’est mardi ; dis-toi que tu ne verras pas dimanche matin, car samedi on te fait ton affaire. Je vais préparer tes papiers en express.
    Au même instant retentit, impérieuse, la sonnerie du téléphone. Dorn regarda méchamment l’appareil.
    – Encore une brute qui me dérange. Qu’est-ce que je vais lui passer !
    Il saisit l’écouteur et cria quelque chose grossièrement, mais ce fut la voix du commandant de la prison qui résonna dangereusement à ses oreilles.
    – Dites donc, qu’est-ce qu’il se passe dans votre section ? Il court des bruits bizarres ?
    La voix de Dorn s’effondra et il fit son rapport à mots couverts. Pour terminer, il signalait qu’il avait passé l’affaire à son chef de section, le major Divalordy.
    – Vous avez de la veine comme toujours, siffla la voix du commandant.
    Il y eut un déclic.
    Dès qu’il eut retrouvé son souffle, le Hauptfeldwebel empoigna le téléphone et commença à engueuler du haut en bas le personnel de la prison. La menace du front de l’Est fit tressaillir les murs eux-mêmes.
    – Flemmards ! Lourds de fesses ! Vous aillez voir ce que vous allez voir. – Il composa le numéro du poste de garde, tira au hasard mais fit mouche : – Voulez-vous avoir l’amabilité de retirer vos pieds de la table quand vous me parlez à moi, votre Hauptfeldwebel !
    Le commandant de la garde, sous-officier Heidebricht, qui avait réellement ses deux jambes confortablement étendues sur la table, eut un hoquet de stupeur.
    – Oui, mon commandant ! aboya-t-il.
    – Vous voyez ! hurla Dorn ravi de sa bonne chance. Un Hauptfeldwebel sait tout, voit tout, entend tout. Est-ce que vous vous imaginez au bordel, par hasard ?
    Il y eut dans le téléphone un déclic qui laissa te commandant de la garde terrifié. Il se rua dans la salle où somnolait le peloton de garde.
    – Qui m’a mouchardé ? Qui diable a pu me mouchard  ? Dorn ne peut pas voir à travers les murs. C’est impossible. Huit murs ! – Pour plus de sécurité, il déplaça la bouteille de vodka qui se trouvait dans l’armoire, puis il fit le contrôle des activités de ses hommes, mais personne n’avait matériellement pu se rendre chez Dorn. – Alors c’est un diable, se dit Heidebricht très inquiet, il faut faire attention !
    Ayant maudit tous ses subordonnés sans exception, Dorn avait pris le chemin des couloirs, une serviette pleine de papiers insignifiants sous le bras. C’était une contenance en cas de malheur, la rencontre d’un supérieur par exemple, ou pis que tout, celle du colonel. Il était d’une humeur massacrante, et dans cette disposition d’esprit, tomba sur quelques prisonniers qui lavaient mollement le plancher.
    – Chiens ! s’écria-t-il. Ma patience est à bout. Vous vous croyez dans un asile pour vieillards ?
    Un grand coup de pied dans le seau d’eau provoqua une inondation, puis Dorn continua son chemin, et de l’autre extrémité du couloir, il hurla :
    – Rebuts de l’humanité ! Assassiner, ça vous savez le faire, mais laver un plancher, plus

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