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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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mémoire est merveilleuse, monsieur Brandt, vous pourriez peut-être me dire ce que j’ai ajouté ? Je ne me souviens de rien.
    L’adjoint ne vit pas le danger et continua de plus belle.
    – Oh ! Mon général a eu un mot vraiment très drôle. Nous en avons tous ri. Mon général a demandé : «  Qu’est-ce qu’un paradoxe ? » Comme personne ne répondait, mon général a dit : « C’est s’établir pour son plaisir dans le III e Reich. »
    – Voyez-vous ça ? murmura le général en se frottant le menton avec une énergie accrue.
    – Ensuite, il y a eu des chansons, reprit Brandt, entre autres une très drôle aussi bien que pas orthodoxe du tout !
    a Seigneur, ôtez-nous la parole, a Subversive dans le IIP Reich, « Otez-nous la vue et l’ouïe, a Subversives dans le IIP Reich ! »
    – Nous étions ivres, mon cher Brandt ! Aucun officier allemand sain d’esprit ne chanterait de telles horreurs !
    – Nous étions très ivres, affirma l’adjoint. L’Oberfeldwebel Kaiser était ivre lui aussi.
    – Bref, tout le monde ivre mort, assura le général. Dites-moi, cher Brandt, qui était l’instigateur de toutes ces idioties ?
    – Mais… vous, mon général, dit très bas l’adjoint Vous avez même affirmé que le peuple allemand était divisé en deux groupes : l’un qui se battait, l’autre qui profite  de celui qui se battait.
    – C’est tout de même effrayant ce qu’on peut dire quand on est ivre, gémit le général. Mais prenons tout cela en riant, mon cher Brandt, nous ne sommes que des humains.
    L’adjoint eut un rire complice ; il était bien d’accord avec le général.
    – Parlons un peu de cet Oberfeldwebel, enchaîna Schroll en offrant à Brandt un de ses longs cigares. Une personne qui n’a pas le sens de l’humour s’intéresse beaucoup à lui. Aussi, qu’il débarrasse le plancher en vitesse et aussi loin que possible. Arrangez-vous avec les papiers, tout doit disparaître.
    L’adjoint se raidit :
    – Mon général, c’est impossible ! C’est même incorrect. Tous les papiers du personnel sont enregistrés ; on ne peut absolument pas faire disparaître des papiers ! Les papiers sont très importants, mon général. Où en serions-nous si nous ne tenions pas aux papiers ?
    Cette fois, le général perdit patience. Il se mit à bredouiller de rage.
    – Au diable votre correction et vos papiers ! Faites ce que j’ordonne ou je vous expédie dans un bataillon de marche !
    Brandt se mit à trembler. Il n’avait jamais vu le général dans cet état. Etait-ce un ton à employer entre messieurs ? Il n’y avait que la soldatesque pour parler ainsi
    – Ce damné Oberfeldwebel aura disparu comme brouillard au soleil avant une heure ! Vous avez compris, Stabsintendant ?
    – Oui, mon général, à vos ordres. J’envoie l’homme dans une section d’infanterie en Grèce. J’y connais quelqu’un.
    – Crétin ! hurla le général. Vous l’envoyez au front de l’Est, dans une unité quelconque à grand numéro. La Finlande, que diable ! Vous ne comprenez pas que l’homme doit disparaître ? Il est dangereux pour nous. Quant à ses papiers… – Le général baissa la voix et se pencha vers l’adjoint pâle comme la mort. – Dans la cheminée, en fumée !
    Brandt resta sans voix ; les événements dépassaient sa cervelle de comptable. Dieu du ciel ! Ça sentait la falsification de documents ! La traîtrise ! Son univers s’écroulait. Où s’était-il donc fourvoyé ? Il frissonna.
    Dès qu’il eut quitté la pièce, le général envoya chercher son officier d’ordonnance, jeune lieutenant d’infanterie très brave qui avait perdu une jambe au front. Schroll le fit asseoir.
    – Mettez-vous à l’aise, Brücker. Cigare ? – Il faisait les cent pas en réfléchissant tout en se frappant la paume de la main avec une règle. – Brücker, c’est bien difficile de naviguer en ce bas monde en évitant les écueils.
    Le lieutenant fumait en silence et réfléchissait lui aussi :  Qu’est-ce que tu mijotes, traître ? Moi, tu ne peux guère m’atteindre, j’ai un frère chez le SS Heinrich, mais lui peut te faire expédier en campagne avant que tu aies le temps de dire ouf. Crache le morceau, salopard ! »
    Le général sourit et fit deux pas dans la direction de son officier d’ordonnance.
    – J’ai comme adjoint un paresseux, pas du tout ce qu’il nous faut.
    – Un imbécile, dit sèchement

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