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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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pour raison de service. Ne pas déranger. »
    Walther l’apercevait quelques minutes par jour lorsqu’il passait en courant devant son bureau.
    – Service, Walther, service ! disait en riant le général.
    L’adjoint comprenait : Ebba von Stirlitz. Le lieutenant-général Schroll, chef de. l’Intendance, avait fourni une zibeline confisquée au cours d’une perquisition SS. La fourrure devait, comme bien d’autres, être livrée à l’armée pour servir de doublure d’hiver aux soldats du front de l’Est. Les plus belles pièces étaient tout de suite prélevées par les hauts gradés pour leurs femmes ou leurs maîtresses ; le second choix revenait aux troupes d’occupation en Pologne, et pas une fourrure n’arrivait aux occupants des tranchées.
    Le général de l’Intendance tenait essentiellement à être bien vu des chef des affaires judiciaires. « Il faut avoir des relations », disait-il toujours en riant comme une vieille dame.
    – Votre travail doit être très intéressant, cher collègue ?
    – Oui, il y a toujours quelque chose d’intéressant, répondait von Grabach en se curant les dents avec un cure-dent d’argent
    Il était confortablement assis au fond d’un large fauteuil de cuir dans le bureau de l’intendant. Le plus élégant bureau de Berlin. Ici, on ne lésinait sur rien. Ils buvaient du cognac dans des verres en cristal taillé ; les cendriers étaient de vieux Meissen.
    – Tout à fait juste, gazouillait le général de l’Intendance qui prit une longue gorgée de cognac – le cognac réquisitionné en France pour les hôpitaux. – Je vous le dis comme je le pense. Hier, j’ai envoyé un voleur de feldwebel à Spandau. – Il frottait son menton pointu. – Pas de pitié ! J’espère que le conseil de guerre saura faire un exemple parmi les habitués des détournements. Une peine de mort serait excellente.
    – Je peux vous promettre, mon cher Schroll que le type assez répugnant pour voler nos héros sera pendu. J’y veillerai. Il y a quelques jours, un de mes collaborateurs est revenu avec trois jours de retard d’une permission. Inadmissible. Le service est le service et passe avant tout. Le service est ma vie. Là aussi je ferai un exemple pour démontrer que notre pays n’a pas besoin de ce genre de parasites. Je l’ai fait rechercher immédiatement par la gendarmerie militaire. Soupçon de désertion, et selon le paragraphe 1 133, n° 9, la peine de mort peut être requise. Où serions-nous si on laissait s’établir ce genre de choses ? Il y a des bataillons entiers qui en prendraient à leur aise !
    – Vous avez mile fois raison. A mon sens, le code militaire est trop indulgent. Que de fois ne voit-on pas une peine de mort commuée en une vie de paresseux, dans un bataillon disciplinaire !
    – Dans mon service, les grâces sont rarissimes, affirma von Grabach. En ce moment, par exemple, nous avons une histoire de refus d’obéissance ; un jeune capitaine d’infanterie de bonne famille, avec d’excellentes relations, qui nous cause de l’embarras. L’affaire sera jugée dans trois semaines. Eh bien, j’ai déjà fait imprimer les additifs rouges qui seront collés sur les placards de service.
    – Avant que la cause soit jugée ? s’étonna le général de l’Intendance.
    – Nous le faisons souvent. Le conseil de guerre juge dans le sens désiré et ce novice sera fusillé malgré ses hautes relations politiques. Personne, absolument personne, mettez-vous bien cela dans la tête, général Schroll, ne peut m’influencer. Seuls, peut-être, le Führer et Heinrich Himmler, mais eux ne sont pas pour les réductions de peine, je vous l’assure ! Je suis fier de cette distinction. – Il montra la croix qui pendait à son cou. – On me l’a donnée parce que mes services condamnent presque toujours à mort. Le Feldmarschall m’a dit : « La guerre exige la dureté, et il faut récompenser la dureté. » N’importe quel idiot peut être envoyé au front, mais montrez-moi quelqu’un qui, de but en blanc, puisse prendre mon service ? Il faut, pour commencer, une formation culturelle, ensuite de la psychologie, l’expérience de toute une vie.
    – Parfaitement juste. Notre travail n’a rien de facile. Pour le moment, je suis sur les boulets. Le médecin m’octroie six semaines de repos à Baden-Baden. Vous n’auriez pas quelques bonnes adresses là-bas ?
    Von Grabach eut un rire significatif et suivit des yeux

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