Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
la fumée de son cigare :
    – Quels cigares vous avez, mon cher Schroll ! Je ne serais pas fâché d’en avoir quelques caisses.
    – Vous en aurez cinq demain, promit Schroll.
    – Merveilleux ! Je vous enverrai ma femme de chambre russe avec une liste de bonnes adresses.
    Le général Schroll se pencha confidentiellement vers son hôte.
    – Avez-vous eu vent des terribles nouvelles qui courent à Berlin ? L’armée du Caucase serait en débandade ? Si c’est vrai, la victoire paraît bien compromise.
    Le général von Grabach se redressa d’un seul coup.
    – Je n’en crois pas mes oreilles ! Douteriez-vous de la victoire ?
    – Jamais ! cria l’autre. Une pensée pareille ne saurait me toucher même en rêve ! Nous avons justement au bureau un Oberfeldwebel qui a eu des paroles défaitistes. Je vais m’en débarrasser. L’homme nie naturellement, lâche comme tous ces gens-là. Moi, je vois rouge quand j’entends des paroles défaitistes.
    Le général von Grabach souffla de gros nuages de fumée et regarda attentivement le bout de son cigare.
    – Cet homme dont vous parlez est sûrement en bonnes mains ?
    Schroll devint rouge. Il murmura des mots incompréhensibles, puis il fit la première chose qui lui passa par la tête, c’est-à-dire qu’il saisit le téléphone avec un sourire las.
    – Vous m’excuserez, mon cher collègue, je viens de me souvenir d’une affaire importante. – Il demanda le bureau des fournitures spéciales et il s’ensuivit une courte conversation avec le chef du dépôt. – Cher Oberstintendant Schmidt, soyez gentil. Envoyez-moi huit caisses de longs cigares et un panier de sût bouteilles de champagne. Les étiquettes dorées que nous venons de recevoir. Merci, merci, mon ami. Votre permission est arrangée.
    Il rit doucement, raccrocha et frappa sur l’épaule de son collègue de la justice :
    – Les cigares sont en route. Je venais de penser à une livraison de champagne que nous venons de recevoir de France. Votre cru favori.
    Ils se serrèrent amicalement la main. Arrivé à la porte, von Grabach se retourna.
    – Faites-moi parvenir un rapport sur votre cochon de défaitiste. Nous l’expédierons dans la quinzaine. Le Quartier général nous envoie justement des instructions très sévères concernant les propagateurs de mauvaises nouvelles.
    Le général de l’Intendance avait chaud. Il se mit à arpenter la pièce en faisant cliqueter ses éperons.
    – Salaud, pensa-t-il, salaud répugnant ! Tu veux ma peau.
    Il prit un cigare, le cassa, le rejeta, en prit un autre. E se versa un grand verre de cognac, le but, en prit un autre. Comment sortir de là ? Qui pouvait-on sacrifier ? Voyons, est-ce que récemment, au cours d’une fête… Schroll se redressa, il tenait son idée. Son adjoint, un Stabsintendant qui était avant la guerre comptable dans une banque de province, fut mandé sur l’heure.
    – Brandt, dit le général, vous souvenez-vous de cet Oberfeldwebel qui parlait toujours des replis stratégiques ?
    L’adjoint réfléchit un instant, puis son pâle visage de rond-de-cuir s’éclaira.
    – Oui, mon général, je m’en souviens.
    – Il faut l’arrêter immédiatement, commanda le général.
    L’adjoint resta la bouche ouverte :
    – L’arrêter ? Et pourquoi ?
    – Paroles défaitistes ! cria le général qui se montait. A quoi pensez-vous ? Ce genre d’individu ne doit pas être laissé en liberté.
    L’adjoint tenta de protester :
    – Mais, mon général, nous étions tous d’accord ! Les replis stratégiques l’étaient peut-être un peu trop !
    – C’est possible que vous ayez eu cette opinion, monsieur Brandt, mais pas moi. Propagande de Londres et de Moscou pour affaiblir la foi des troupes en l’infaillibilité du Führer. On veut nous faire douter de la victoire.
    Le gratte-papiers qu’était Brandt se hérissa. H avait une très bonne mémoire et se souvenait fort bien des paroles du général. Il se décida à rafraîchir la mémoire de son chef.
    – Mon général, dit-il du ton d’un comptable qui signale une fâcheuse erreur, si mon général le permet, je lui rappellerai qu’il a approuvé lui-même les replis stratégiques des généraux de Staline avant la stabilisation solide du front. Puis, le général s’est joint à nous en racontant des histoires drôles.
    Schroll plissa nerveusement les paupières et se frotta le menton qu’il avait doux et pointu.
    – Votre

Weitere Kostenlose Bücher