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Ben-Hur

Ben-Hur

Titel: Ben-Hur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lewis Wallace
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moins, tu m’as pardonné.
    Elle l’interrompit en se tournant vers Ben-Hur, auquel elle dit avec un gracieux signe de tête   :
    – Veux-tu prendre cette coupe et la remplir   ? mon père a soif.
    – Je suis prêt à te servir, répondit Ben-Hur.
    Comme il s’apprêtait à lui obéir, il se trouva en face de Messala. Le regard du Juif était plein de défi, celui du Romain exprimait la gaieté.
    – Ô étrangère, aussi cruelle que belle, reprit Messala, si Apollon ne t’a pas enlevée d’ici là, je te reverrai. Comme j’ignore ta patrie, je ne puis te recommander à ses dieux. J’en suis donc réduit à te recommander aux miens   !
    Il fit de la main un signe d’adieu et rejoignit son équipage. La jeune fille le suivit avec des yeux où se lisait quelque chose qui n’était pas du déplaisir, puis elle se pencha pour prendre l’eau qu’elle avait demandée. Quand son père se fut désaltéré, elle-même trempa ses lèvres dans la coupe, qu’elle tendit ensuite à Ben-Hur avec un geste gracieux.
    – Garde-la, nous t’en prions, lui dit-elle, je voudrais qu’elle fût pour toi pleine de bénédictions.
    Au moment où le chameau se remettait en route, le vieillard appela Ben-Hur, qui s’approcha respectueusement.
    – Tu as rendu aujourd’hui un grand service à un étranger   ! lui dit-il. Il n’y a qu’un seul Dieu et c’est en son nom que je te remercie. Je suis Balthasar, l’Égyptien. Le cheik Ilderim a dressé ses tentes là-bas, dans le grand jardin de palmiers, au-delà de Daphné, et nous sommes ses hôtes. Viens nous voir chez lui, tu y recevras un accueil dicté par la reconnaissance.
    La voix et les manières solennelles du vieillard avaient produit une profonde impression sur Ben-Hur. Tandis qu’il le regardait s’éloigner avec sa fille, il aperçut Messala qui s’en allait, comme il était venu, joyeux, indifférent, riant d’un rire moqueur.

CHAPITRE XIX
    Cet incident fit grandir Ben-Hur dans l’estime de Malluch, qui ne pouvait s’empêcher d’admirer le courage et l’adresse dont il venait de faire preuve. S’il pouvait amener le jeune homme à parler de ses affaires personnelles, le résultat de sa journée serait de nature à satisfaire Simonide.
    Pour le moment, tout ce qu’il avait appris de certain, c’est que l’homme qu’il avait reçu l’ordre de surveiller était un Juif, fils adoptif d’un Romain   ; mais il commençait à soupçonner une chose qui pouvait avoir de l’importance, à savoir qu’il existait une relation entre Messala et le fils du duumvir. Mais de quelle nature était-elle   ? C’est ce qu’il s’agissait de découvrir. Il se demandait comment il entamerait un sujet aussi délicat, quand Ben-Hur, lui-même, lui en fournit l’occasion. Prenant le bras de Malluch, il l’entraîna loin de la fontaine et de l’ermite.
    – Bon Malluch, lui dit-il tout à coup, un homme pourrait-il jamais oublier sa mère   ?
    À cette question imprévue, Malluch, pris par surprise, leva sur Ben-Hur un regard étonné. Deux taches rouges s’étendaient sur ses joues   ; quelque chose, ressemblant à des larmes retenues avec peine, brillait dans ses yeux, et l’Israélite répondit machinalement   :
    – Non, jamais   ! surtout s’il appartient à notre peuple.
    Un instant plus tard, il avait recouvré sa présence d’esprit et il ajouta   :
    – La première chose que j’ai apprise dans la synagogue c’est le Schéma, puis cette parole du fils de Sirach   : « Honore ton père de toute ton âme, et n’oublie pas les souffrances de ta mère. »
    – Ces paroles me rappellent mon enfance, Malluch, et me prouvent que tu es un vrai Juif.
    Ben-Hur, tout en parlant, serrait les plis de ses vêtements sur son cœur comme pour en étouffer les battements.
    – Mon père, lui dit-il, portait un nom honoré à Jérusalem, où il demeurait. Ma mère, à sa mort, était encore dans tout l’éclat de sa jeunesse et ce ne serait pas suffisant de dire que sa bonté égalait sa beauté   ; la sagesse éclatait sur ses lèvres, on louait ses bonnes œuvres, elle se riait du jour à venir. Nous étions, ma sœur et moi, toute sa famille et, pour ma part, j’étais si heureux auprès d’elle, que je ne trouvais rien à reprendre à cette sentence d’un vieux rabbi   : « Dieu ne pouvait être partout, c’est pourquoi il créa les mères. » Un jour il arriva qu’un Romain, haut placé, eut un accident comme il chevauchait le

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