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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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soir !…
    Puis, la femme franchit lestement la porte et se perdit dans les rues noires de Monteforte.

XLIX – APRÈS LA BATAILLE
 
    Dans la Pianosa, le lendemain matin, le choc eut lieu entre l’armée de Borgia et les troupes alliées…
    Les résultats de la bataille furent indécis.
    L’important, pour César Borgia, était d’entrer librement dans le défilé qui menait aux portes de Monteforte, seule et unique route praticable pour une armée. Tout l’effort des alliés fut donc de défendre les abords du défilé d’Enfer.
    Et si César ne put, à cette première rencontre, s’emparer des positions qui l’eussent rendu maître du défilé, il fut du moins évident qu’il ne tarderait pas à obtenir ce résultat. À ses vingt mille soldats, les alliés n’en opposaient que douze mille. En outre, on savait que le fils du pape attendait des renforts.
    Au point du jour, au moment où le prince Manfredi donnait le signal de l’attaque, on vit apparaître une jeune femme vêtue de blanc qui, montée sur un cheval fougueux, parcourut au galop le front des troupes. C’était Primevère.
    Du bout de sa cravache, elle montrait l’armée de César qui se déployait en longues lignes onduleuses. Et une immense acclamation salua la jeune femme. Presque aussitôt, les rangs serrés s’ébranlèrent.
    Et bientôt, ce fut, dans la vaste plaine, le piétinement énorme des régiments en marche, la clameur mille fois répétée des chefs. Dans un rugissement féroce, dans un immense cliquetis que dominaient les cris d’horreur et de souffrance, la collision se fit.
    On se battit d’abord en bon ordre. Vers quatre heures l’armée de César n’avait ni avancé ni reculé. Peu à peu, l’ordre primitif s’était rompu : la bataille s’était morcelée en dix, en vingt petites batailles isolées.
    Vers quatre heures, César qui, depuis le matin, parcourait le champ de bataille, César, livide, sur un cheval noir qui avait des taches de sang jusqu’au poitrail, César, brandissant un estramaçon rouge jusqu’à la garde, résolut d’en finir. Il rassembla son régiment de Suisses et ses deux régiments de Piémontais. Devant lui, il envoya une nuée de cavaliers qui balayèrent le terrain comme une trombe. Alors il se mit en marche, droit sur le défilé.
    Dès lors, l’immense effort épars dans la plaine se concentra. Le prince Manfredi, avec deux ou trois régiments à demi décimés, se plaça devant César.
    Sur un geste de César, la mêlée se fit, terrible. Pendant une heure, il y eut dans les airs l’éblouissement d’éclairs innombrables. Chaque éclair était une lance, une épée, un estramaçon. Des coups sourds suivis de râles. Des insultes. Des cris de rage. Soudain une clameur plus forte s’éleva. Les troupes de Manfredi pliaient.
    Le prince, bardé d’acier, la tête nue, son casque ayant roulé à terre des taches de sang jusque sur sa barbe blanche, le prince poussa un cri de désespoir. Si César passait, c’en était fait de Monteforte.
    À ce moment, Borgia entendit comme un roulement de tonnerre qui faisait trembler la terre. Une centaine de cavaliers, la lance en arrêt fonçaient à fond de train sur ses régiments. Et, en tête, les dépassant de plusieurs longueurs de lance, un homme bondissait furieusement. Il n’était pas bardé d’acier, il n’avait qu’une cuirasse de cuir fauve. Il ne portait qu’une épée. C’était Ragastens.
    En arrivant sur les Suisses, au milieu desquels se trouvait César, Ragastens se mit à frapper son Capitan à coups d’éperon redoublés. C’était sa manœuvre, à lui.
    Capitan, fou de fureur, sautait, bondissait, envoyait de formidables ruades. Un large chemin vide se formait devant le chevalier. Des cris de terreur s’élevaient sur son passage. Et lui, cependant, fonçait sur César.
    Les Suisses se défendaient péniblement contre l’escadron que Ragastens avait entraîné et qui venait de les heurter de sa masse d’acier. Ragastens comprit que le sort de la bataille dépendait de cet instant. Sans s’arrêter, il fonça et, enfin, il atteignit César.
    – À vous, monseigneur ! cria-t-il.
    – Traître ! répondit César. Tu vas mourir !
    Il leva son estramaçon. Ce mouvement découvrit son épaule au défaut de l’armure, l’épée de Ragastens flamboya, la pointe s’enfonça dans l’épaule de César qui lâcha les rênes et tomba…
    La cohue des Suisses recula de toutes parts.
    Ragastens, dressé sur

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