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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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enfants.
    — Je ne crois nullement que ta vie soit en danger, ni que tes capacités aient diminué. Le danger à cet égard n’est pas la vérité, que nous connaissons, mais ce que les autres perçoivent. N’imagine pas un instant que cette maladie qui t’a temporairement affligé est passée inaperçue. Elle a alimenté des rumeurs.
    — Je paraîtrai bientôt devant mes enfants pour apaiser leur angoisse et faire taire ces bruits.
    — Je pense qu’il se passera du temps avant que nous puissions, en toute confiance, accorder à tes enfants le privilège de te voir. Que le Pantocrator pardonne la hardiesse de ma conjecture, mais si tes enfants étaient témoins d’une de tes… crises, les rumeurs se changeraient en une conflagration capable de consumer l’Empire romain tout entier.
    — Nous attendrons que j’aie reçu l’absolution. Saint Démétrios intercède de tout son pouvoir pour mon compte, je peux te l’assurer.
    Si seulement saint Démétrios, béni soit-il, était capable de faire des prosélytes dans les auberges et les bordels du Stoudion aussi efficacement qu’il intercède devant le tribunal céleste, nous n’aurions pas grand-chose à craindre.
    L’empereur parut se raidir, et pendant un instant Joannès craignit une autre crise. Il y en avait eu deux la veille ; après la seconde, Sa Majesté était restée inconsciente pendant plusieurs heures. Mais l’empereur répondit avec la même vivacité d’esprit que dans ses meilleurs jours.
    — Tu as reçu des rapports évoquant une insurrection ?
    — J’ai vu de mes yeux un arsenal dissimulé par des rebelles dans un vieil entrepôt, au nord du monastère studite. La quantité et la qualité des armes indiquent que ce groupe a des ressources que l’on n’associe généralement pas aux malheureuses épaves qui occupent ce quartier. Le risque est grand que cette… maladie contamine les ouvriers, les artisans et même les membres des corporations.
    — Mes enfants. Pourquoi mes enfants se retourneraient-ils contre moi ? demanda l’empereur d’une voix douloureuse.
    Joannès enveloppa de son énorme bras les épaules soudain tremblantes de son frère.
    — Ce n’est pas par manque d’amour pour leur Père, crois-moi. Mais rares sont ceux qui peuvent en ce moment résister aux rumeurs. Certains prétendent que tu es déjà mort, et la majorité te croit mourant. Dans leur désespoir et leur chagrin, ils se demandent pourquoi leur Père n’a pas, comme tout bon père, songé à l’avenir de ses enfants après son départ. Ils pensent que tu t’es détourné d’eux sans laisser de successeur pour tes glorieuses et bienveillantes responsabilités. Et ils sont donc enclins, après une longue période de détresse, à envisager de placer leur propre successeur sur le trône. C’est naturel. Si tu faisais un geste vers eux, par exemple en nommant un successeur, je suis persuadé que cette insurrection prête à éclater se dessécherait comme une mauvaise herbe dont on arrache les racines de la terre.
    — Je suis incapable de laisser un héritier, répondit l’empereur, et ses yeux exprimèrent une tristesse profonde.
    — Bien entendu, tu ne peux pas désigner un basileus et auguste comme tu ferais si tu avais un enfant de tes propres reins. Mais pourquoi ne pas donner un césar aux enfants de ton empire ?
    — Est-ce l’aide que tu souhaiterais me voir accepter de notre famille charnelle ? Dans ce cas, tu dois savoir qu’il n’en est pas question. Stéphane détruirait tout ce que nous avons cherché à construire !
    — Je ne songeais pas à Stéphane.
    Leur beau-frère Stéphane était le parent mâle le plus proche possédant les organes reproducteurs requis pour occuper le trône.
    — Qui ? Constantin, Dieu merci, est… disqualifié.
    « Comme au moment décisif d’un interrogatoire dans le Néorion, on en est arrivé au moment où la réussite ou l’échec tient à un fil », songea Joannès.
    — Tu n’as pas encore fait la connaissance de ton neveu, Michel Kalaphatès. Je me suis mis en relation avec lui et ses qualités m’ont fait une forte impression. Il est intelligent, présentable, et c’est un soldat d’expérience. Le fait qu’il ne connaisse rien aux affaires d’État est sans conséquence, parce qu’il a seulement besoin d’offrir l’apparence d’un caractère princier. Nous n’avons pas besoin d’un homme d’État pour te remplacer ou même t’assister, seulement

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