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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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Norvège, fils des dieux. Mais je veux que l’on se souvienne de moi comme le mentor du plus grand de tous les rois de Norvège, Haraldr Sigurdarson. Promets de revenir réclamer ton pays.
    — Je le jure sur mon âme.
    L’énormité du serment fit chanceler Haraldr et il se sentit entraîné vers un invisible destin.
    La main du jarl se desserra et Haraldr crut qu’il trépassait. Mais ses lèvres s’entrouvrirent légèrement et il continua :
    — Oui, je sais que tu tiendras ton serment. Odin me le dit en cet instant même. Mais il te faudra des richesses. Tu peux les obtenir des Griks. Et il te faudra des alliés. Probablement Iaroslav. L’argent l’achètera.
    De nouveau le jarl s’affaissa. Puis sa poigne devint plus dure, comme s’il voulait transférer à Haraldr toute la vie de son corps.
    — Souviens-toi de ce que tu as promis à ton frère le dernier jour de sa vie, dit-il dans un souffle. C’est plus important maintenant que jamais. Tu sais quelle prime on a mis sur ta tête, et combien d’hommes du Nord espèrent la gagner. Tu dois également veiller à ce que les Griks ne découvrent pas qui tu es. Ils croient en une prophétie selon laquelle une race blonde les détruira, et ils ont de bonnes raisons de penser qu’un chef du Nord pourrait rassembler une grande armée contre eux. Cela s’est déjà produit. Jamais ils n’autoriseront un roi du Nord à venir parmi eux, et encore moins à servir leur empereur. Et à présent tu as des hommes sous ta responsabilité. Si tu ne veilles pas à ton nom, tu risques de les condamner eux aussi. Je meurs sachant que tu es redevenu Haraldr Sigurdarson, et pour cette raison même, personne ne doit le savoir.
    Le jarl parut s’effondrer sous l’énorme effort de sa recommandation.
    — Je te promets comme j’ai promis à Olaf, murmura Haraldr.
    Le jarl Rognvald toussa. Du sang glissa sur ses lèvres. Ses dernières paroles furent comme des feuilles emportées par une brise d’été.
    — Au revoir, mon… fils… Nous nous reverrons sur les bancs…
    Ses lèvres pâles se figèrent et l’esprit s’envola de son visage.
    * *
*
    — Hakon ? Bah !
    Gleb cracha de rage dans l’eau noire. Haraldr se dirigea vers le tas de ses armes qu’il avait posées sur le pont. Son épée se trouvait à côté de son vieux plastron de cuirasse slave. Il la ceignit par-dessus Emma.
    — Prépare le canot, lança-t-il à un marin de Rus.
    — Non ! répliqua Gleb en secouant la tête. Nous avons encore trois cataractes à passer et le fort de Krarion avant d’atteindre l’île de Saint-Grégoire. Tu tueras Hakon, soit. Mais les cinq cents hommes qui l’accompagnent ? Pour l’instant, nous devons tous nous serrer les coudes.
    De nouveau il cracha et regarda au loin, vers la nuit.
    — Quand nous serons arrivés à l’île de Saint-Grégoire, nous songerons à un moyen de jeter Hakon en pâture aux pélicans.
    Quand Gleb se fut retiré, Haraldr prit la première veille et resta longtemps à la proue du bateau à regarder le Dniepr qui bougeait à peine, paisible et trompeur. Quel sens donner à cette journée qui avait vu la libération de son âme perdue et la perte de l’âme à laquelle il tenait le plus sur terre ? Déjà le jarl Rognvald siégeait sur les bancs avec les héros choisis par Odin, et levait sa corne d’hydromel avec Olaf et Sigurd Syr. Il fallait à présent que Haraldr, à son tour, mérite sa place à leurs côtés, au Walhalla…
    Il sursauta. Que se passait-il là-bas ? Des Petchenègues ? Ils ne s’aventureraient pas sur l’eau. Il chercha le point où il avait entendu un clapotis insolite à la surface du fleuve. Un simple poisson ?
    Un canot. La main de Haraldr se porta au pommeau de son épée.
    La forme se détacha sur le Dniepr noir. Deux hommes. D’après leur taille, des Varègues. Haraldr, lentement, sans bruit, tira son épée du fourreau graissé. De la main gauche, il ôta la dague de sa ceinture.
    Le canot toucha le bateau avec un léger grincement.
    — Toi, là-bas ! lança la voix étouffée. Nous voulons voir le jarl Rognvald et Haraldr Nordbrikt.
    — Qu’est-ce que vous leur voulez ?
    Mieux valait leur dissimuler le sort du jarl. Des salopards. Leur trahison, non l’attaque des Petchenègues, avait provoqué la défaite.
    — À qui parlons-nous ? demanda la voix en bas.
    — À un homme en qui le jarl Rognvald et Haraldr Nordbrikt ont aussi confiance qu’en eux-mêmes.
    — Tu le jures,

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