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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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pas les yeux.
    — J’ai complètement oublié cet art, mon enfant, dit-elle à mi-voix.
    Elle releva lentement la tête et le fixa d’un regard bleu très dur.
    — Je trouve cette allusion de votre part vulgaire, lança-t-elle. J’ai été punie pour ce que j’avais commencé avec Romanos. Et vous avez été récompensé pour ce que je vous ai aidé à faire à Joannès. Si vous tenez à rester vulgaire, laissez-moi seule, mon enfant.
    — Vous avouez donc que vous avez empoisonné un empereur et mon oncle l’orphanotrophe, cria Michel.
    D’un geste du bras, il fit voler les fioles, les cornues et les aiguières de la table voisine.
    — La preuve est ici, lança-t-il, le visage écarlate, en brandissant les documents qu’il tenait à la main. J’ai la preuve que vous avez essayé d’empoisonner mon oncle le nobilissime. Vous avez empoisonné mon oncle l’empereur. Vous avez essayé de m’empoisonner, garce !
    — Vous n’allez pas bien, mon enfant, répondit Zoé d’une voix calme mais qui trahissait un soupçon de frayeur. Peut-être me suis-je montrée trop indulgente à l’égard de votre récente virilité.
    — Vous venez d’être accusée de trahison. Répondez à l’accusation, garce !
    — Vous êtes fou. Partez à l’instant, et si vous ne revenez pas demain me présenter des excuses, je demanderai à mon peuple de me proposer un nouveau conjoint. Un homme adulte qui pourra me servir d’époux et d’empereur.
    Michel renversa la longue table et poussa des cris incohérents au-dessus du vacarme des cornues qui se brisaient. Il se dirigea vers Zoé, lui saisit les bras et la secoua avec rage.
    — Espèce de garce traîtresse, tu ne peux pas m’enlever mon peuple. Mon peuple m’aime. Il ne t’aime plus. Il n’aime que moi. Que moi.
    — Vous allez bientôt découvrir que cet amour ne durera guère si je ne suis pas à vos côtés pour l’alimenter.
    Michel lâcha Zoé et contourna les débris du laboratoire de parfums en lançant des coups de pied dans les bols de métal et le verre brisé. Quand il reprit la parole, il semblait plus maître de lui.
    — Vous allez découvrir si c’est vous ou si c’est moi qu’aime le peuple de Rome.
    Puis il baissa la voix, comme s’il avait peur d’offenser quelqu’un dans la pièce.
    — Je vous chasse. Vous allez devenir nonne au couvent de Principio.
    Zoé lança un rire moqueur, à pleine gorge.
    — Et vous jouerez le vilain moinillon quand vous me rendrez visite dans ma cellule ?
    — Nos jeux sont finis, répondit Michel d’une voix glacée. Je vous chasse.
    — Croyez-vous que je vais simplement ordonner à ma barque de plaisance de me transporter à Principio ?
    — Un bateau vous attendra.
    — Je refuserai votre hospitalité.
    — Sinon je ferai tuer l’enfant de votre sœur.
    Les yeux de Zoé s’agrandirent et elle chancela, comme si les paroles de Michel l’avaient giflée. Michel, le regard glacé, confirma sa décision d’un signe de tête.
    — Elle est ma prisonnière.
    — Jamais son fiancé ne vous permettra de…
    — Il est mort.
    Zoé se signa, et sa peau sembla se vider de son sang. Même ses lèvres devinrent très pâles.
    — Jurez-moi que vous ne lui ferez pas de mal, chuchota-t-elle.
    Michel acquiesça.
    — Est-ce qu’elle est au courant ? demanda-t-il.
    — Non, répondit Zoé d’une voix à peine audible.
    — Bien. Cela rendra la chose plus facile.
    — Qu’avez-vous l’intention de lui faire ? demanda Zoé désespérée.
    — Je vous ai promis de ne pas lui faire de mal, répondit Michel en souriant. Il est temps maintenant de vous repentir de votre trahison, Mère. Votre bateau attend.
    * *
*
    — Bien entendu je me souviens de vous, mon enfant. Halldor le Varègue. Les dames de nos rues parlent encore de vous.
    L’Étoile bleue avait reçu Halldor dans sa petite maison de deux pièces. Son vieux mari était assis près d’elle et ses yeux laiteux semblaient chercher la présence de Halldor. Halldor expliqua à la femme aux cheveux d’argent ses soupçons concernant la disparition de Haraldr.
    — Cet empereur gamin ne m’a jamais plu, malgré tout le bien qu’en pensait notre ami Haraldr, répondit l’Étoile bleue après avoir réfléchi un instant. Il a tourné les têtes des artisans et des petits marchands, mais nous autres, au Stoudion, nous avons appris à nous méfier des promesses faites à l’Hippodrome. C’est un combinard très malin qui a su

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