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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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sujet de votre Mère.
    — Oui. Où est l’impératrice ? J’ai l’intention de lui demander…
    Michel battit des mains.
    — C’est le cadeau que je vous offre, ma petite épousée. Je l’ai chassée. Maintenant, c’est vous ma Mère.
    Il leva les mains doucement et dit :
    — Vous coucherez avec moi toutes les nuits et vous m’appellerez « mon époux ».
    Il baissa de nouveau les mains et se remit à danser.
    — Vous serez ma pute ! Ma Madeleine non repentie. Savez-vous qu’il a connu charnellement la Madeleine ? Ce n’est pas rapporté dans les Saintes Écritures, mais il l’a connue. Il m’a parlé d’elle. De sa peau chaude. Une pute comme vous.
    Maria regarda fixement Michel pendant un instant.
    — J’ai envie de sentir votre lance tout de suite, mon époux, chuchota-t-elle. Déshabillez-moi.
    Michel la regarda, bouche bée.
    — Déshabillez-moi. Ne vous a-t-on pas dit que dans la chaleur du désir j’abandonne toute raison ? lança-t-elle en lui tournant le dos pour lui montrer les lacets de son scaramangium. Ne vous a-t-on pas dit que je peux brûler votre cœur si vous ne le blottissez pas contre ma poitrine nue enflammée ?
    Michel tendit des doigts qui tremblaient et se mit à tirer sur les lacets de soie.
    — Embrasse-moi dans le cou, chuchota Maria.
    Michel hésita un long moment, comme s’il croyait vraiment qu’elle avait la peau en feu. Enfin, il se rapprocha. Maria glissa la main à l’intérieur de sa manche ample. Puis elle se retourna brusquement, lança un coup de genou dans l’aine de Michel, projeta tout son poids contre lui et bascula avec lui à terre. Elle se redressa et plaça la pointe de son poignard contre le cou de Michel. Il hurla de douleur et son sang jaillit sur les dalles hexagonales.
    — Il n’est pas mort, cria-t-elle au visage de l’empereur. Il n’est pas mort. Où est-il ? Dites-moi où il est.
    Les gardes enfoncèrent la porte et elle entrevit du coin de l’œil le mouvement qu’ils firent à leur entrée. Elle enfonça le poignard davantage dans le cou raide, crispé de Michel.
    — Il est au Néorion, hurla Michel.
    Au même instant les gardes petchenègues se saisirent de Maria et la jetèrent sur le marbre.
    — Ne la tuez pas ! tonna l’empereur.
    Il se releva en chancelant, la main sur son cou blessé. Du sang coula entre ses doigts et glissa sur les aigles d’or de ses épaules.
    — Il ne faut pas tuer ma femme, ma reine, lança-t-il aux gardes d’une voix éteinte, c’est notre Mère.
    Il s’avança vers Maria. Elle était à genoux, les nattes défaites, le regard braqué sur Michel et ses quatre gardes.
    — Je ne vous ai pas menti, mon amour, dit Michel. La brute aux cheveux blonds qui a essayé de vous arracher à mes bras se trouve maintenant au Néorion. Mais il ne pourra jamais vous voir, vous toucher, vous parler, ni forcer une fois de plus sa sale virilité dans votre corps.
    Maria s’écroula sur le sol et ses yeux se révulsèrent. On ne voyait plus qu’un mince croissant d’iris bleu.
    L’énorme statue de Constantin le Grand, au milieu du Forum, attendait en vain les premiers rayons de soleil sur sa tête de bronze ; la journée resterait probablement couverte, la pluie menaçait. Très bien, se dit le nouveau préfet de la ville, Stéphanos Anastasios, en entrant dans le vaste ovale entouré de colonnes. Prévoyant le temps, la foule était peu nombreuse et le préfet s’en réjouit. Il y avait déjà des queues devant les boîtes de bois pleines de fioles et de pots des marchands de remèdes ; les gens tombés malades pendant la nuit venaient dès la première heure. Sous les arcades, les boutiquiers avaient commencé à arranger leurs étalages ; on apercevait les couleurs vives de leurs marchandises ici et là, derrière les colonnes. Les professeurs pauvres, assis à côté de leurs livres, attendaient des disciples ou plus probablement une bonne discussion pour passer la journée. Par bonheur, aucun des fauteurs de troubles habituels n’était arrivé ; en général, ils ne débitaient leurs harangues qu’en fin de matinée. Deux marins vénitiens en tunique courte se promenaient le nez au vent autour de la grande colonne.
    D’un coup d’éperon, le préfet mit son cheval blanc au petit trot sur les pavés du Forum. Il s’arrêta au-dessous de la statue, mit pied à terre et déroula rapidement le texte de couleur pourpre. Un groupe d’ouvriers qui se dirigeaient vers les quais

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