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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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je suis tout à fait prêt à discuter d’un service temporaire à votre personne et à vos fonctions. Mais ma force est associée à celle d’une autre personne, comme vous le savez. Et j’ignore en ce moment quel est son destin. Pouvez-vous m’aider ?
    Le regard de Théodora convainquit Haraldr que ses inquiétudes au sujet de Maria étaient partagées.
    — Je la cherche moi aussi. Je cherche aussi ma sœur. Je crois que les deux énigmes ont la même solution. Zoé et Maria connaissent toutes les deux des endroits de ce Palais dont on a oublié l’existence depuis des siècles.
    Théodora parcourut d’un regard mal à l’aise les représentants de son invraisemblable coalition.
    — Je crois, murmura-t-elle, que Maria essaie d’intervenir en ma faveur. J’espère que c’est le cas, parce que le succès de cette entreprise est encore peu assuré.
    Haraldr s’inclina, le cœur plein d’espoir. Mais l’idée que Maria s’était rendue auprès de Zoé, alors que Michel conservait Zoé en son pouvoir, n’était guère rassurante. Le destin avait fait cette journée trop longue. Il leva les yeux vers sa nouvelle Mère.
    — Majesté, je vous servirai jusqu’au moment où vous jugerez que cette entreprise n’est plus en difficulté.
    Il se retira et un membre de l’entourage d’Alexios l’accosta aussitôt.
    — Le père désire vous voir, dit le prêtre, jeune homme d’allure agressive qu’on aurait pris pour un officier sans ses vêtements sacerdotaux rouge et blanc.
    Il conduisit Haraldr à la galerie du premier étage puis le précéda dans le corridor revêtu de tapis somptueux jusqu’au bureau du patriarche. Malgré sa mélancolie oppressante, Haraldr ne put s’empêcher d’admirer la richesse des voûtes sous lesquelles travaillaient les plus simples des gratte-papier. Et ce jour-là, l’activité semblait extraordinairement fiévreuse. Les murs s’ornaient d’icônes recouvertes de pierreries, d’or et d’émaux. Les bureaux avaient des plateaux incrustés d’ivoire. Des mosaïques recouvraient les tympans des arches.
    Après avoir traversé une série d’antichambres et de salons aussi splendides que n’importe quel appartement de l’empereur, Haraldr fut reçu dans la salle à manger la plus élégante de la Nouvelle Rome. La pièce voussurée était octogonale avec un dôme d’or de trois étages au-dessus du sol de marbre. De splendides niches en plein cintre creusées dans les murs s’ornaient de reliefs de marbre blanc représentant des saints. Alexios était assis tout seul au bout d’une table recouverte d’une nappe rouge et or. Il avait enlevé son immense diadème mais portait sa tiare ordinaire incrustée de pierreries et rehaussée de fils d’or.
    Le patriarche fit signe à Haraldr de s’asseoir sur un siège doré sans dossier, en face de lui.
    — Je sais que vous aimez le poisson, dit-il. (Haraldr se demanda comment Alexios avait pu l’apprendre.) Puis-je vous en offrir ?
    Haraldr avait faim et il accepta, bien qu’Alexios le mît suffisamment mal à l’aise pour lui couper l’appétit en des circonstances différentes. Presque aussitôt, un serviteur posa devant lui une assiette d’argent qui s’ornait du monogramme du Christ Chi-Rho. Un deuxième serviteur servit le poisson présenté dans un grand plat d’or, et un troisième versa le garum d’une saucière d’argent. Haraldr dut se retenir pour ne pas enfourner le poisson entier dans sa bouche et l’avaler comme un ours.
    — Vous êtes chrétien ? demanda Alexios.
    Haraldr acquiesça.
    — Et à quoi ressemble votre Église, dans cette Norvège ?
    Haraldr sentit son pouls battre plus vite et comprit la mise en garde. La conversation exigerait de lui tous ses esprits.
    — C’est une Église chrétienne, mon père.
    — Mais ses évêques se sont soumis à l’autorité du siège de l’Ancienne Rome et pratiquent le credo latin, n’est-ce pas ?
    — Mon père, il vous faut comprendre que la foi chrétienne ne date que de quelques décennies dans mon pays, et qu’à mon départ de Norvège j’étais trop jeune pour savoir que la foi chrétienne avait plusieurs factions.
    Alexios fronça les sourcils.
    — Ce ne sont pas des factions, mon fils. Il n’existe qu’une seule Église, la Vraie Foi œcuménique, orthodoxe et catholique. Les autres sont des schismatiques qui nient la divinité du Christ.
    Alexios prit une bouchée de poisson qu’il mâcha avec précaution, puis

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