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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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ses deux mains pareilles à des serres.
    — Nordbrikt ! Qu’est-ce que ces garces peuvent vous offrir que je sois incapable de vous donner ? lança-t-il, les yeux soudain brillants et parfaitement conscients. À nous deux, nous conquerrons la terre depuis les Colonnes d’Hercule jusqu’aux Portes de Dionysos. On vous appellera le Macédonien, comme Alexandre. Vous aurez cent royaumes tributaires et mille Maria. Vous avez prouvé votre mérite. Je vous ai mis à l’épreuve, Nordbrikt, et vous êtes le seul homme capable de conduire Rome à ces victoires. Gouvernez avec moi, Nordbrikt, vous serez l’autocrate, et moi le césar. Mon Père dans le ciel est d’accord.
    Haraldr saisit les épaules de Michel, et l’empereur recula, effrayé.
    — Où est Maria ?
    Michel s’écroula à genoux.
    — Ô mon Père, gémit-il en frappant la terre de ses poings. Ô mon Père, Vous m’avez abandonné. Saint-Esprit, frappez mes ennemis !
    Il arracha des touffes d’herbe et lança des poignées de poussière dans le vide. Il continua de gémir ; son visage imberbe de gamin était livide de détresse et ses larmes formaient des traces poussiéreuses sur son visage.
    — Mon Père, pourquoi m’avez-Vous abandonné ? sanglota-t-il, puis il cria : Je ne peux pas leur pardonner, ni Vous non plus ! Ne me mentez pas ! Ne me mentez pas ! Vous m’avez toujours menti, n’est-ce pas ? Vous êtes Satan. Vous êtes Satan. Vous m’avez trompé.
    La foule se resserra autour d’eux. Constantin fut bousculé vers Haraldr.
    — Ô, Seigneur, ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, sanglota Constantin.
    — Écorchez-les ! Tranchez-leur la gorge ! Mort au tyran ! À mort ! À mort ! lança la foule au milieu des insultes.
    Haraldr se rappela le rêve de Maria dans tous ses détails. Elle possédait le don, mais le destin ne lui obéissait pas toujours.
    Le soleil venait de se coucher et la poussière tourbillonnante conservait encore des reflets de cuivre.
    — Vous devez agir tout de suite, cria Psellos, sinon la meute va se déchaîner. Il ne faut pas que cette folie s’accomplisse, sinon Rome entière périra dans le tourbillon.
    Halldor tendit les fers affûtés et se tourna vers Haraldr, le visage contracté.
    — Psellos a raison, vous devez agir de suite si vous désirez leur sauver la vie.
    Constantin saisit le bras de Haraldr d’une poigne ferme ; son visage était résolu.
    — Ordonnez à ces hommes de s’écarter, je vous prie, lança-t-il d’un ton autoritaire. Je vais vous montrer comment un homme de ma condition supporte ses malheurs.
    Haraldr écarta le peuple et Constantin s’assit sur l’herbe grillée, poussiéreuse. Haraldr fit signe à Halldor et à Ulfr de l’allonger par terre et de lui tenir les bras et les jambes, car s’il remuait les blessures risquaient d’être plus graves. Constantin se tourna vers Haraldr et ses yeux crachèrent pour la dernière fois la rage qu’il ressentait.
    — Regardez-moi ! Si vous me voyez bouger d’une ligne, alors vous pourrez me clouer au sol.
    Haraldr fit signe à Halldor et à Ulfr de s’écarter, et Constantin s’allongea. Haraldr supplia les dieux de lui pardonner puis s’agenouilla au-dessus de lui. Le corps de Constantin se convulsa, puis devint immobile. Il n’implora pas miséricorde. L’empereur à ses côtés haletait comme un veau près de l’autel du sacrifice, lançait des paroles sans suite, se frappait les poings. Il se mit à se griffer le visage.
    Haraldr fit très vite. Il tira l’œil droit d’un côté de l’orbite, donna un coup sec avec la pointe fine, et la vue s’écoula en un sérum opalin. Il perça ensuite l’œil gauche et se releva. Constantin se releva en même temps que lui et Psellos prit le bras de l’aveugle.
    — Je n’ai pas peur du noir, lança Constantin à ses ténèbres.
    — Je vous en supplie, Nordbrikt, épargnez-moi. Satan m’a menti. Il m’a dit qu’il était le Pantocrator. Je les ai laissées en vie. Il voulait que je les tue, mais je les ai laissées en vie, hurla Michel. Satan m’a souillé. Le vrai Pantocrator me purifiera.
    Il prit les genoux de Haraldr dans ses bras et s’accrocha à lui, tremblant de rage démente.
    — Mon père ! Il faut que le Pantocrator me purifie, il faut que je vive pour être purifié. Il faut que mes Mères me purifient. Mère, ô Mère, ô Mère, ô saint Père ! Laissez-moi vivre pour que je sois purifié.
    Les supplications de Michel

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