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Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1965-1977 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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giscardiens est un échec.
    « Giscard aura forcément le dernier mot, me dit-il, mais il faut savoir comment. Quel genre de gouvernement fera-t-il ? Il a affaire maintenant non pas au Parlement, mais aux Français. Il lui faut à la rentrée un gouvernement efficace, restreint, et pas le bazar ! »
    15 août
    Me suis-je trompée ? Chirac a-t-il repris sa décision ? Ai-je mal interprété les propos de Marie-France Garaud ? Pas un mot, dans les journaux ni ailleurs, sur l’éventuelle démission de Chirac.
    Il est vrai que Paris est désert.
    25 août
    La démission de Chirac est officielle.
    Françoise Giroud m’a donné in extenso les notes qu’elle a prises lors du dernier Conseil des ministres. Je les garde soigneusement. Les voici, retapées par elle sur sa petite machine à écrire verte dont je connais par cœur les caractères 32  :
    Déclaration Chirac :
    Le Pt de la République nous rejoindra dans quelques instants pour présider ce dernier Conseil.
    Vous êtes peut-être étonnés que j’abandonne de moi-même le poste éminent de P.M., etc., etc. Je vous dois des explications.
    Il y a 24 mois, contre l’avis de la plupart de mes amis, j’ai soutenu Valéry Giscard d’Estaing. Parce qu’il était le seul capable de nous éviter (les communistes).
    Pendant 24 mois, je l’ai servi fidèlement et loyalement.
    Ces derniers temps, j’ai demandé à plusieurs reprises les moyens nécessaires pour affronter une situation (économique) que je jugeais difficile.
    Je persiste à penser que le P.M. doit disposer de l’autorité sur les ministres du gouvernement et d’une certaine autonomie.
    Devant la situation parlementaire et le dynamisme de l’opposition, nous devons engager résolument le combat.
    Je n’ai pas obtenu les moyens et la liberté que je demandais.
    Le P.M n’a pas à porter de jugement sur l’action et les décisions du chef de l’État.
    Certains d’entre vous ont compliqué ma tâche par des déclarations (mettant en cause) la cohésion gouvernementale. Ils ont affaibli la majorité.
    À tous ceux qui m’ont aidé et soutenu, j’exprime ma gratitude, allant pour une fois contre le général de Gaulle, qui disait que tous ceux qui ont eu l’honneur de servir la France n’ont que faire des médailles et des remerciements.
    En fin de Conseil, VGE, après avoir raconté son voyage au Gabon (!) :
    « Je crois que vous vouliez nous dire quelque chose, M. le Premier ministre ? »
    J.C : « Oui, j’ai l’honneur de vous présenter la démission du gouvernement. »
    VGE explique alors qu’il a reçu, le 26 juillet, la lettre suivante ; il la lit et dit qu’elle sera rendue publique, ainsi que les autres (qu’il lit également).
    Texte lettre Chirac : « Au cours des derniers mois, je me suis permis de vous exprimer, etc., etc. (Nécessaire) renforcement non équivoque de l’autorité du Premier ministre. J’ai cru comprendre que ce n’était ni votre sentiment, ni votre intention. »
    Et indique que sa démission sera effective le 3 août, c’est-à-dire après son retour du Japon, voyage auquel VGE lui a demandé de ne pas renoncer.
    VGE : « J’ai répondu : Vous m’avez écrit, etc. Je prends acte de votre décision. Je ne pense pas qu’en l’absence de tout événement dramatique, il faille (se précipiter). Je vous prie donc d’en différer l’annonce. Je vous remercie de l’exceptionnelle activité que vous avez déployée dans votre haute fonction, et des efforts pour (rien de très aimable...) le bien de la France. »
    Le 27 33 , réponse de Jacques Chirac, s’inclinant.
    VGE : « Pourquoi ai-je accepté cette démission ? D’abord lorsque quelqu’un souhaite s’en aller, il faut accepter. Ensuite j’ai dit le 16 juin à la télévision qu’une nouvelle phase s’ouvrait à la rentrée, qu’une nouvelle action allait s’engager.
    « Enfin, j’ai observé le poids excessif qu’a fait peser le mouvement des partis sur l’action du gouvernement, en particulier dans les derniers temps de la session parlementaire.
    « Ce n’est pas possible.
    « Pourquoi avoir attendu ? Parce que le moment n’était pas propice (gens en vacances, etc.). Et puis, qu’un tel changement doit être minutieusement préparé, et c’est le cas, pour être rapidement effectué. Et ce sera fait.
    « Je vous remercie pour tout le travail accompli. Vous avez réalisé un travail de réforme très important (il énumère).
    « Je vous

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