Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997
entière, diffusée tous les soirs de 19 h 50 à 19 h 55. L’émission mettait en scène des marionnettes représentant les hommes politiques français.
16 - À gauche, André Lajoinie est le candidat du Parti communiste, Pierre Juquin fait acte de candidature personnelle (il a été marginalisé, puis exclu du Parti communiste depuis 1985), Arlette Laguiller est, pour la troisième fois, la candidate trotskiste, et Antoine Waechter est le candidat écologiste.
17 - Résultats du 1 er tour : sur 31 millions de votants, François Mitterrand obtient 34,09 % ; Jacques Chirac : 19,94 % ; Raymond Barre : 16,54 %, et Jean-Marie Le Pen, 14,39 %. Avec 6,76 %, André Lajoinie ne peut prétendre lutter contre l’érosion du Parti communiste.
Les quatre « petits candidats », Antoine Waechter, Pierre Juquin, Arlette Laguiller et Pierre Boussel, oscillent entre 4 % et 0,5 %.
À titre d’exemple, les huit sondages Sofres effectués de novembre 1987 au 20 avril font varier les scores de François Mitterrand de 38 à 35 %, ceux de Jacques Chirac de 18 à 23,5 %, ceux de Raymond Barre passent de 24,5 en début de campagne à 17 % à la fin. Le score de Jean-Marie Le Pen, lui, oscille entre 10 et 12 %.
18 - Élie Vannier est directeur de l’information d’Antenne 2.
19 - Faux. Le décor, signé Pierre Piedge, de la SFP, avait été peint en bleu.
20 - Claude Contamine, président de FR3 avant l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, est redevenu président d’Antenne 2 à la fin de l’année 1986. Il restera à ce poste jusqu’en août 1989.
21 - Comme Claude Contamine, Roland Faure a été nommé président de Radio France en 1986. Il restera à ce poste jusqu’en 1989.
22 - Walid Gordji est un diplomate iranien à Paris. Il a été accusé à la fin de l’année 1986, au moment où une vague d’attentats a ensanglanté Paris, d’en avoir été le cerveau. Il est à l’origine du blocus de l’ambassade iranienne, mais n’a été déféré devant un juge d’instruction qu’aussitôt après avoir été échangé, et au moment de quitter, au vu et au su des autorités françaises, le territoire en novembre 1987.
23 - Parmi les autres répliques, cette phrase de Mitterrand sur l’État-RPR : « Vous avez de réelles qualités, vous n’avez pas celle de l’impartialité ni le sens de la justice dans la conduite de l’État. »
Autre échange cuisant : « Je ne négligerai pas, dit François Mitterrand, le concours de Monsieur le Premier ministre lorsqu’il sera redevenu un homme politique toujours actif, mais, je l’espère, éloigné de la direction de la politique française. » « Ne soyez pas si sûr de vous ! » s’énerve Chirac, sans ébranler l’apparente tranquillité de Mitterrand.
Sur la Nouvelle-Calédonie, le chômage, l’Europe, les deux hommes ne cessent de se combattre. Seul point de rencontre entre eux deux : Gorbatchev.
24 - Dans le courant de son intervention, François Mitterrand a rappelé le calcul fait sur les plateaux de télévision par Charles Pasqua. Au soir du 24 avril, le ministre de l’Intérieur du gouvernement Chirac avait tout simplement émis ce constat : « Il y a 51 % d’électeurs de droite. »
Ce qui sous-entendait qu’il mettait dans le même panier les électeurs de Jacques Chirac, ceux de Raymond Barre et ceux du FN...
25 - Cerise sur le gâteau : le vendredi 6 mai, alors que l’opération d’Ouvéa s’est terminée dans le sang, Matignon annonce la libération du capitaine Dominique Prieur, l’agent assigné à résidence sur un atoll polynésien à la suite de son implication dans l’affaire Greenpeace !
26 - Ancien journaliste communiste, Jean-Luc Mano est entré à TF1 en 1982. En 1988, il suit la campagne de François Mitterrand pour cette chaîne.
27 - Il s’agit du traité de Bruxelles signé en 1948 entre la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg qui a donné naissance à une Union occidentale.
28 - Jean-Paul Huchon, énarque (promotion Thomas More), administrateur civil, a été directeur de cabinet de Michel Rocard au Plan et à l’Agriculture. Devenu en 1986 directeur de la Caisse nationale du Crédit agricole, il a été remercié à la fin de l’année par le ministre des Finances, Édouard Balladur. De 1988 à 1991, il est directeur de cabinet du Premier ministre avant de lui succéder, en 1994, à la mairie de Conflans-Sainte-Honorine.
Guy
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