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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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sacré de l’endroit, et cela quatre mille ans avant notre ère, c’est-à-dire
à une époque où aucun Celte, et probablement aucun Indo-Européen (de
civilisation et non de race) ne se trouvaient sur le continent européen. Car, dans
le cadre des sociétés dites primitives, et qui ne sont en réalité qu’à un stade
archaïque par rapport à la nôtre, l’idée de sanctuaire amène nécessairement
celle de point central, de « capitale », même si cette capitale peut
se révéler plus théorique et symbolique que réellement politique.
    Or Locmariaquer est indéniablement, et à tous les sens du
terme, une « capitale », un point central, comme peut l’être le site
de Tara en Irlande, ou encore Delphes pour les peuples grecs. À l’aube de l’histoire,
c’est-à-dire en 56 avant J. -C, c’est le port principal des Vénètes en guerre
contre César, et dont provient la flotte qui franchit le goulet
du Morbihan, entre Port-Navalo et la pointe de Kerpenhir pour rencontrer la
flotte romaine. Après la défaite des Vénètes et la romanisation du pays, Locmariaquer,
sans doute appelée Dariorigum ou Darioritum, va se charger de constructions
romaines dont il subsiste quelques fragments, en particulier des installations
portuaires et un amphithéâtre. Mais le centre de gravité va se déplacer sur
Vannes, au fond du golfe, qui va devenir la nouvelle capitale de la cité
gallo-romaine puis de la cité gallo-franque, avant de tomber aux mains des
Bretons, au VII e  siècle de
notre ère. Le lieu est stratégique, au bout d’une presqu’île longeant la
rivière d’Auray dont les eaux profondes permettent la navigation des bateaux de
gros tonnage. On comprend fort bien comment les Vénètes – et leurs
prédécesseurs – ont pu profiter des avantages de la position : ils
possédaient, à l’emplacement du port actuel, à vrai dire bien déchu, un
mouillage en eau profonde bien à l’abri des vents du large et des violentes
marées, tout en étant très proche de la pleine mer. D’ailleurs, beaucoup plus
tard, en 1665, il sera question d’installer à Kerpenhir les chantiers de
construction navale de la Compagnie des Indes. On sait que le site de Lorient
fut préféré. Mais au XIX e  siècle , selon
l’opinion de l’ingénieur Ferdinand de Lesseps, il eût été possible de
construire « le port le plus complet du monde » à l’entrée du golfe
du Morbihan, donc à l’emplacement de Locmariaquer. Enfin, à la fin de la
Seconde Guerre mondiale, le site avait été retenu par les Américains pour un
éventuel débarquement, afin de doubler les opérations de Normandie.
    Tout cela montre l’importance du lieu. Certes, le bourg de
Locmariaquer est petit, très modeste, même si la population est décuplée
pendant deux mois d’été. Locmariaquer reste un village de pêcheurs et d’ostréiculteurs,
voire d’agriculteurs qui bénéficient d’un sol riche et facilement amendable
grâce aux algues. Mais le passé est là, et l’afflux des touristes ne fait qu’en
prouver la réalité.
    Dès qu’on s’engage sur la presqu’île, venant de Crach ou de
Saint-Philibert, de nombreux vestiges mégalithiques se présentent à l’attention
de l’observateur, mais c’est véritablement à l’entrée du bourg que tout commence.
Bien sûr, il faut savoir que dans un champ situé à gauche de la route, vers le
golfe, complètement recouvert de broussailles, se trouve le dolmen de
Kerveresse, dont certains supports sont gravés assez grossièrement. Il est sans
doute plus profitable d’aller sur le côté droit de la route pour visiter
facilement le Mané-Lud, monument fort bien restauré et aménagé.
    Le Mané-Lud (« Tertre de la Cendre ») est un
tumulus allongé formé de pierres, donc un galgal, et recouvert au sommet par de
la vase marine. La hauteur en est de 5,50 mètres, la longueur de 80 mètres et
la largeur de 50 mètres. Il recouvre un très beau dolmen à couloir dont
certains supports étaient surmontés de crânes de chevaux lors des fouilles qui
y ont été pratiquées en 1864. La chambre centrale, assez petite, était
complètement fermée et remplie d’ossements incinérés. On y a découvert de
nombreux objets, haches en fibrolite et en silex, poteries fragmentaires, perles
de callaïs, pendeloques et fusaïole de terre cuite. À l’ouest du galgal, la
chambre est assez vaste, recouverte d’un grand dallage et avec une galerie qui
s’ouvre vers le sud. Huit

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