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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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c’est le tumulus
Saint-Michel, situé à très peu de distance du bourg, et du sommet duquel on a
une très belle vue d’ensemble sur les alignements. Le monument est
impressionnant par sa taille : il a 12 mètres de hauteur, 125 mètres de
longueur et 60 mètres de largeur. Il est surmonté d’une chapelle moderne dédiée
à saint Michel, ce qui n’est pas pour surprendre : le grand Archange de
Lumière a souvent pris la place, dans la piété populaire, d’antiques divinités
solaires [7] , et
il est hors de doute que, depuis l’aube des temps, le tumulus Saint-Michel ait
été un lieu privilégié du culte de la Lumière, lumière éternelle bien sûr, celle
qui brille dans les yeux de la Déesse des Commencements, si souvent représentée
sur les pétroglyphes du Morbihan. Ce tumulus est évidemment un « Mont
Saint-Michel » comme il en existe un peu partout dans l’Europe occidentale
et qui constitue une sorte de phare spirituel sur les routes de pèlerinages.
    Le monument est complexe. En fait, il s’agit d’un galgal, donc
d’une butte artificielle construite avec des pierres et des cailloux. Le galgal
central, le plus impressionnant, a été fouillé vers 1864, ce qui a permis la
découverte de deux chambres funéraires. Ces
chambres contenaient 14 coffres remplis d’ossements humains, ainsi que 39
haches votives en pierre rare, jadéite ou fibrolithe, objets cultuels destinés
à accompagner l’âme des défunts dans leur voyage vers l’Autre Monde. Ces haches
votives n’ont jamais servi à autre chose, et l’on sait qu’il existait, dans la
région de Carnac, de nombreux ateliers spécialisés dans cette production, comparable
à celle qui peut être observée de nos jours aux abords des grands sanctuaires
et lieux de pèlerinage du Christianisme. On a également découvert dans ces deux
chambres quelque 136 pendeloques diverses et grains de colliers dont quelques
perles en ivoire, ainsi que des fragments de poteries. Et sur le côté oriental
de ce tumulus Saint-Michel, on a repéré un dolmen datant du Néolithique primaire,
ce qui prouve que le tertre a été aménagé à différentes époques, la
construction de l’ensemble du monument pouvant remonter à 4 000 ans avant
notre ère, avec toutes les réserves d’usage dans ce genre de datation.
    Le territoire de Carnac contient deux autres tertres du
modèle de Saint-Michel. L’un est situé au Moustoir, et il est beaucoup plus
petit : il a 13 mètres de hauteur, 85 mètres de longueur et 36 mètres de
largeur, et il est surmonté, ce qui est très rare, d’un menhir comportant une
gravure. Lors des fouilles qui y ont été entreprises en 1922, on y a découvert
trois squelettes, de nombreux fragments de poteries, des haches votives et
aussi une statuette gallo-romaine représentant Vénus : cela prouve avec
une évidence indiscutable que ce genre de monument mégalithique a été réutilisé
au cours des âges par des gens appartenant à des civilisations bien différentes.
Mais après tout, Vénus n’est-elle pas, à l’époque gallo-romaine, et
immédiatement avant la Vierge du Christianisme, la réplique logique de la
Déesse des Commencements ?
    Au village de Kercado se trouve également un tumulus de la
même taille et de la même facture, et qui recouvre un dolmen : un des
supports est gravé d’un motif vaguement anthropomorphe,
et l’on voit, sur le plafond une figuration de hache-charrue. Un peu plus au
nord, de part et d’autre de la route d’Auray à Quiberon, on découvre de
nombreux vestiges : le tumulus de Crucuny est lui aussi surmonté d’un
menhir, et les dolmens de Keriaval, à demi ruinés, offrent l’image d’un ancien
tertre bouleversé. Mais c’est à Mané-Kerioned que l’intérêt s’accroît. Il y a
là trois dolmens, aujourd’hui restaurés, qui faisaient partie d’un tumulus
allongé limité par une enceinte quadrilatère. Deux des dolmens sont à l’air
libre ; le troisième, qui est resté enfoui, porte des signes gravés assez
étranges. Mané-Kerioned, c’est le « Tertre des Kérions » , autrement
dit des « korrigans », ces êtres de petite taille qui, selon les
croyances populaires – mais aussi selon les textes mythologiques les plus
anciens –, hantent les demeures souterraines de l’Autre Monde.
    Plus à l’ouest, le territoire de Plouharnel, à la base de la
presqu’île de Quiberon, contient d’intéressants monuments. C’est d’abord le
dolmen de

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