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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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– d’une figuration divine.
Mais l’imprécision demeure totale. Il n’en reste pas moins vrai que la vision
que l’on a, en entrant dans le monument et en débouchant dans la chambre
centrale, est tout à fait exceptionnelle : la beauté de ce support ogival
est incontestable, et, au fond, peu importe de savoir ce que veulent dire les « hiéroglyphes »
inscrits dans la pierre, puisque le choc esthétique est celui qui emporte l’adhésion.
Plus près du bourg de Locmariaquer, mais un peu à l’écart au milieu de
paisibles jardins potagers, le Mané-Rutual n’est pas moins remarquable que les
précédents. Il s’agit d’un monument débarrassé de son tumulus et qui présente, de
ce fait, des formes étranges. Il comporte une table de 17 mètres sur 4,30
mètres, pour une épaisseur de 60 centimètres, malheureusement cassée en deux
parties. Cette table est supportée par une quarantaine de blocs. La plus grande
partie de la table porte, gravé en relief, un écusson qui occupe presque
intégralement la face intérieure. Un support de la galerie et une des tables de
couverture présentent également des figurations, mais gravées en creux. Ce sont
deux crosses qui sont disposées de telle sorte qu’on peut y voir des cornes de
bélier. Sur l’une des dalles, c’est une hache-charrue, type particulier d’objet,
vraisemblablement symbolique, qui comporte à la fois le manche, une sorte de
boucle, la hache proprement dite et, au bas du manche, une tige. On peut
imaginer une charrue primitive, analogue à l’araire. Mais une autre
représentation, sur le support, insiste sur l’aspect symbolique de la gravure :
ici, la hache proprement dite est incontestablement un phallus, et la tige qui
part du bas du manche évoque, bien qu’il soit présenté de façon proéminente, un
sexe féminin muni d’une commissure vaginale. Le sens profond de la
hache-charrue apparaît alors très nettement : il s’agit d’un symbole de
fécondité terrienne, et cette idée est renforcée par la gravure en
relief de la grande dalle, l’écusson, qui est la représentation d’une divinité.
On est en droit d’affirmer que cette divinité est de la catégorie des
Déesses-Mères, tant honorées aux époques préhistoriques où la Femme avait
encore une aura de mystère, puisqu’elle était détentrice du pouvoir de
procréation.
    Cette Déesse-Mère figure vraisemblablement dans la chambre
funéraire du Mané-er-Hroëck (Tertre de la Fée). Ce monument, situé au sud du
bourg de Locmariaquer, en direction de la pointe de Kerpenhir, est un galgal de
forme ovale, de 100 mètres de long, 60 mètres de large et 12 mètres de hauteur.
Il était autrefois surmonté d’un menhir de 9 mètres, ce qui était considérable,
et ce qui rendait le monument visible de très loin. D’ailleurs, une légende
locale prétend que cette butte fut construite par une fée pour permettre à une
pauvre veuve d’apercevoir le bateau de son fils quand il reviendrait des mers
lointaines. En tout cas, c’est un monument beaucoup plus récent que les autres,
probablement de 2 000 ans avant notre ère. En fait, il ne s’agit pas d’un
dolmen (bien que la voûte soit construite d’après la même technique) mais d’une
chambre funéraire sous tumulus. Il n’y a jamais eu de couloir d’accès, et lors
de la fouille, en 1863, on a dû y creuser une entrée parfaitement anachronique
et inauthentique par rapport au monument. On a découvert, dans cette chambre, une
grande quantité d’objets : du charbon, des cristaux de quartz, un très bel
anneau-disque en jade, une cinquantaine de perles et pendeloques en callaïs et
106 haches en pierre polie. Et surtout, à l’entrée actuelle de la chambre, un
superbe pilier gravé, en réemploi, et datant d’une époque bien
antérieure, probablement un support d’un ancien dolmen.
    La gravure de ce pilier est incontestablement l’un des
chefs-d’œuvre de l’art mégalithique dans le Morbihan. On y remarque d’abord l’idole
en forme d’écusson, qui contient deux signes serpentiformes, une hache, deux
crosses, une double corne de bélier et quelques signes indéfinissables. Au-dessus,
et en dessous, se trouvent différents types de haches. L’ensemble, conforme à
ce que l’on découvre dans les autres tertres, présente une grande harmonie dans
la facture et la concision. On peut se demander si cette pierre
n’a pas été choisie par les constructeurs du Mané-er-Hroëck en

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