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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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sait que la religion
druidique doit beaucoup aux rituels et croyances des peuples qui ont précédé
les Celtes en extrême Occident [14] .
    Mais en dehors de ces enceintes comprenant plusieurs menhirs,
enceintes qui semblent avoir été très nombreuses un peu partout en Europe, mais
particulièrement dans la péninsule armoricaine, il existe des menhirs
manifestement isolés, manifestement placés à certains endroits qui devaient
correspondre à des lieux sacrés ou qui étaient ressentis comme de véritables
points névralgiques du système des courants telluriques. On a parlé de « menhirs
indicateurs » : c’est vrai dans certains cas où la pierre levée
indique la présence, à proximité, d’un tertre tumulaire ou d’un simple dolmen. On
a prétendu que c’étaient des bornes, analogues à ce que feront plus tard les
Romains le long des grandes voies de communication. Mais cet aspect utilitaire
n’est aucunement contraire à l’aspect sacré, surtout dans une époque où l’on n’opérait
pas de distinction systématique entre le sacré et le profane. Quoi qu’il en
soit, ces menhirs isolés existent, et sont souvent l’objet d’une vénération
populaire, voire de pratiques superstitieuses qui en disent long sur le symbolisme,
lequel est évidemment phallique. Dans toute la Bretagne, fort nombreux sont les
menhirs où les femmes stériles – ou bien celles qui voulaient avoir très vite
un enfant – venaient se frotter le ventre ou les parties sexuelles les nuits
sans lune de préférence, et malgré les tonitruantes malédictions du clergé
chrétien. Ces rituels de fécondité remontent du fond des âges. On a beau avoir
détruit certaines pierres pour éviter aux fidèles de succomber au paganisme, le
paganisme s’est souvent montré plus fort, et les habitudes ancestrales
perdurent même dans une société industrielle vouée au rationalisme.
    Le menhir de Kerloas, qu’on appelle également Kervéatous, en
Plouarzel (Finistère), est actuellement la plus grande pierre levée restée
debout. Il y a 9 mètres 50 de son pied à son sommet, mais il est entouré d’une
plate-forme circulaire rehaussée qui n’est autre que le bourrage, par des
pierres de calage, du trou dans lequel il a été planté. On sait d’ailleurs qu’un
coup de foudre, au XVIII e  siècle, lui a fait perdre une partie
de son sommet. On pense qu’il avait donc, à l’origine, plus de dix mètres de
haut. Et il est situé à 123 mètres d’altitude, sur le plateau du Léon, dominant
à la fois la mer et les alentours. Cela pouvait être aussi bien un repère pour
la navigation côtière qu’un symbole sacré destiné, comme les
clochers et les calvaires, à rappeler aux fidèles le sens du divin.
    Toujours dans le Finistère, et sur le plateau du Léon, on
remarque un certain nombre de grands menhirs qui ont la particularité d’être
taillés avec soin, et même parfois presque polis, ce qui contraste avec la
forme fruste des pierres des alignements de Carnac. On peut noter le menhir de
Saint-Gonvarc’h en Landunvez, qui a six mètres de hauteur, celui de Kerenneur (ou
de Kerhouezel) en Porspoder, qui a 6 mètres 60. Sur le territoire de
Plourin-Floudalmézeau, on citera le menhir debout de Kergadiou, qui mesure 8
mètres 80, et à 80 mètres de distance, un autre bloc couché qui fait 10 mètres
50. Celui qui est debout est « de loin le menhir aux formes les plus
parfaites qui soient ; selon qu’il est regardé par une face ou par la
tranche, l’impression est différente, car sa section n’a point été rendue
circulaire et conserve, du bloc primitif, une symétrie à deux dimensions qui semble
un caractère intrinsèque de tout menhir. C’est vu à quelques dizaines de mètres
par la tranche que ce monument est le plus saisissant, et donne l’impression d’une
aiguille élancée (poids environ 40 tonnes) ». [15]
    Il y a bien d’autres menhirs tout aussi remarquables tant
par leur aspect que par leur taille. Non loin de Dol (Ille-et-Vilaine), le
menhir de Champ-Dolent est certainement l’exemple le plus caractéristique et le
mieux conservé actuellement de ce genre de monument. Il mesure 9 mètres 50, et
sa forme est très régulière. La légende locale raconte que cette pierre serait
tombée du ciel pour séparer deux frères ennemis qui allaient se battre à mort. Et
l’on ajoute que le menhir s’enfonce lentement dans le sol : quand il aura
disparu complètement, alors ce sera la

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