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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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constamment modelé par les hommes, ne présente plus guère d’exemples
frappants. Au village d’Arbourg, près d’Herbignac, il y avait encore au siècle
dernier 57 pierres rangées sur sept files. Ce qui en restait a été détruit
après la dernière guerre. Au Verger, près de Guéméné-Penfao, on sait qu’il y
avait un important ensemble de menhirs, mais ceux-ci ont complètement disparu.
    Le site le plus étrange, et celui qui est peut-être le plus
caractéristique, est celui de la région de Langon (Ille-et-Vilaine), dans la
vallée de la Vilaine. C’est d’abord un groupe de menhirs appelés les « Demoiselles
de Langon ». Une légende locale y voit une petite troupe de jeunes filles pétrifiées
pour avoir préféré le bal aux prières des Vêpres. Il ne reste actuellement que
37 pierres rangées en six files parallèles, sur la lande du Moulin. Mais c’est
sur le territoire de Saint-Just que se situent les plus beaux ensembles, sur la
lande de Cojoux et celle de Tréal. Le lieu, dont le sol est très pauvre, est
resté assez sauvage et secret.
    Le site est très complexe : on y voit s’effilocher sur
plus d’un kilomètre de petites files de menhirs (les Demoiselles de Langon) en
avenue, avec des transversales, des groupes de grands menhirs (les Roches Piquées),
un arc de cromlech (la Croix Saint-Pierre), en association avec des tertres
tumulaires dont l’un a servi de support à d’autres menhirs. Ce tertre, nommé le
Château-Bû, est couronné en effet par huit pierres levées disposées en cercle. La
tradition locale prétend qu’on y accomplissait autrefois des sacrifices humains.
Vers la Croix Saint-Pierre, un autre tertre a pu être daté des environs de 2000
avant notre ère. À l’est de ce tertre, se trouve une allée couverte ruinée qu’on
appelle le Four Sarrazin. À Tréal, c’est le dolmen renversé de la Roche aux
Fées, et sur la lande de Gremel, au sud du nouveau bourg de Saint-Just, il y a
un ensemble de cinq tertres ronds en forme de Y ouvert vers le soleil levant :
sur chacune des buttes, de petits menhirs sont très profondément enfoncés. Au
lieu-dit Severoué, enfin, on a découvert un atelier néolithique où étaient
vraisemblablement travaillées les pierres qui ont servi sur ce site de Cojoux, et
non loin de là, on peut encore voir le dolmen ruiné de la Roche Mathelin. Cette
complexité de monuments, l’étendue de leur répartition, le nombre de pierres
ayant échappé aux destructions, tout cela nous amène à penser que le site de
Saint-Just devait être un immense sanctuaire mégalithique qui, sans atteindre
les dimensions exceptionnelles de Carnac, obéissait aux mêmes impératifs
religieux.
    Dans la forêt de Paimpont, qu’on considère comme un reste de
l’antique Brocéliande, un certain nombre de mégalithes ont survécu au temps. À
la lisière occidentale de la forêt, en pleine lande, sur le
territoire de Néant (Morbihan), non loin du lieu-dit la Butte aux Tombes – et
où il y a effectivement quelques tertres tumulaires, se trouve un curieux site
appelé le Jardin des Moines. Il n’y a jamais eu de monastère ou de prieuré aux
alentours, et l’appellation désigne probablement un sanctuaire remontant aux
époques celtiques : les druides, on le sait, avaient coutume de résider et
d’officier en pleine nature, au cœur des forêts ou dans des lieux écartés. Mais,
en l’occurrence, le Jardin des Moines est de facture mégalithique. Il s’agit de
trois enceintes de forme carrée, comprenant une cinquantaine de blocs posés
comme des menhirs, mais très rapprochés. Y avait-il autrefois une dalle de
couverture, ce qui supposerait un dolmen ? Probablement pas. Cela fait
davantage penser à une enceinte cultuelle en plein air. À l’autre extrémité de
la forêt existe un fragment de dolmen en schiste rouge qu’on dit être le
Tombeau de Merlin. L’appellation est récente, et liée à l’implantation des
légendes arthuriennes dans le pays. Mais il n’empêche que le Tombeau de Merlin
fait partie d’un tertre mégalithique fortement dégradé. Il en est de même pour
la dalle de granit, dite « Perron de Merlin », qui surplombe la
mystérieuse Fontaine de Barenton, centre de tant de légendes et de traditions :
c’est incontestablement un débris mégalithique en réemploi. Peut-être y
avait-il, près de la fontaine, un ancien tertre rituel ? L’emplacement, en
tout cas, est typique du nemeton gaulois, et l’on

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