Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
mégalithique.
    À cet égard, le menhir de Saint-Samson-sur-Rance (Côtes-du-Nord)
est très significatif. Cette pierre fait 7 mètres hors du sol, mais elle est actuellement
inclinée. Sur les faces latérales, on distingue le motif des crosses et celui
des haches emmanchées, représentées en relief. Mais, en observant les autres faces,
de nuit, et avec un éclairage frisant, on s’aperçoit que d’autres thèmes bien
connus, carrés, rectangles, cupules, signes indéchiffrables, sont gravés. Peut-on
supposer que tous les menhirs, du moins les menhirs isolés, aient été, lors
de leur érection, soigneusement travaillés et « sacralisés » ? Il
n’y a pas de réponse. Pourtant, on peut aller plus loin : « Si on se
laisse séduire par un parallèle ethnographique facile sinon trompeur, celui
avec les mâts totémiques, on peut imaginer que des peintures aux vives couleurs
pouvaient former la décoration de bien des menhirs. Ce ne peut être qu’une
hypothèse parmi tant d’autres » [18] . Et
il ne faudrait pas oublier qu’au Moyen Âge, surtout à l’époque romane, l’intérieur
des sanctuaires, que l’on s’acharne actuellement à reconstituer en insistant
sur les pierres apparentes, était entièrement recouvert de peintures. C’est une
réalité historique difficile à transposer sur des périodes préhistoriques, mais
tout de même…
    Mais ce qui parle le plus à l’imaginaire, ce sont évidemment
les dolmens et les allées couvertes sous tumulus des quatrième et troisième
millénaires avant notre ère. De nombreux monuments ont été détruits ou ne
subsistent qu’à l’état de ruines insignifiantes, mais il en est d’autres qui
sont particulièrement remarquables par leur architecture et leur disposition.
    Dans les Côtes-du-Nord, non loin du lac de Guerlédan, sur le
territoire du Quillio, se trouve une colline assez étrange, entourée de bois, sur
laquelle est érigée une chapelle relativement moderne dédiée à Notre-Dame de
Lorette. Mais, sur le terre-plein, parallèlement à la chapelle, on distingue
une série de menhirs rangés sur deux files. Réflexion faite, il s’agit d’une
allée couverte, de facture assez ancienne, dont les dalles de couverture et le
tertre tumulaire ont disparu. Et quand on pense que, dans la plupart des
tertres mégalithiques, le culte de la Déesse des Commencements est attesté, on
ne peut que remarquer l’admirable continuité qui s’établit entre ces époques
archaïques et les temps contemporains : la Vierge Marie de la religion
chrétienne, sous quelque vocable qu’on l’invoque, n’est-elle pas la même que
la Déesse des Commencements ? Bien entendu, il y a là de quoi faire frémir
d’indignation tous ceux qui usurpent le droit de parler au nom de la divinité
et qui s’interposent entre la créature et le créateur sans se rendre compte qu’ils
trahissent ainsi le message dont ils étaient les dépositaires.
    Non loin de cette colline dédiée à Notre-Dame de Lorette, toujours
dans les Côtes-du-Nord, sur le territoire de Laniscat, on peut remarquer le
très beau tertre de Liscuis avec ses trois dolmens fort bien conservés et qui
demeurent des modèles du genre. Le deuxième de ces dolmens est très spécifique,
car son sol est recouvert d’un dallage de schiste disposé sur deux files, et, à
l’entrée, on a retrouvé une dalle qui servait d’opercule dans l’entrée très
étroite du monument. Cette allée couverte, car c’en est une, est des plus
classiques : elle a 15 mètres de long et elle s’ouvre vers le nord. Elle
comprend une chambre principale de plus de 8 mètres de long sur 2 mètres de
large. Le « dolmen » de Liscuis I, lui, n’a que 13 mètres de
long. Quant à Liscuis III, c’est également une allée couverte du type
classique dit armoricain, mais ouverte à l’est. On y remarque un court
vestibule, une chambre principale de 8 mètres sur 2, et une petite cellule
terminale. Cet ensemble de Liscuis fait partie d’une vaste nécropole – ou d’un
vaste sanctuaire – qui s’étendait autrefois sur les collines surplombant le
Blavet, au centre même de la péninsule, dans un lieu assez aride et sauvage
mais marqué par le confluent du Blavet et du Daoulas. De nombreux vestiges
mégalithiques ont été repérés dans les environs immédiats. À Plélauff, toujours
dans les Côtes-du-Nord, on a redécouvert récemment une allée couverte, celle de
Kerivoelen, qui est assez

Weitere Kostenlose Bücher