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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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particulière des monuments du Morbihan. On
découvre également un certain nombre de stèles en pierre dites « statues-menhirs »,
dont le caractère anthropomorphique est incontestable : mais ces stèles
appartiennent à une époque plus récente, constituant une évolution du
mégalithisme vers l’art celtique. Pourtant, on y reconnaît les grandes lignes
de la figuration de la déesse des tertres, cette mystérieuse divinité que nos
lointains ancêtres ont honorée pendant des millénaires. En Bretagne, seules
trois stèles anthropomorphiques nettement féminines ont été retrouvées, dont
celle de Kermené en Guidel (Morbihan) : elle était en plusieurs morceaux
sur un tertre néolithique, mais, en la reconstituant, on ne peut douter un seul
instant de sa forme, car les seins et le collier qu’elle porte sont
caractéristiques, ainsi que la tête stylisée tout à fait comparable à celle de
l’idole en écusson de Locmariaquer. Il y a là une remarquable continuité
dans la représentation de la divinité féminine des tertres. Et c’est au fond la
même que celle qu’on découvre dans les grottes de la vallée du Petit-Morin, en
Champagne, grottes taillées dans le calcaire, ainsi que sur tous les dolmens de
la région parisienne. Il y a eu une civilisation mégalithique sur l’ensemble
de l’Europe, avec de simples variantes dues à l’époque et aux différences de
terrain.
    On peut aisément s’en rendre compte en observant les
monuments des îles Britanniques, qui sont particulièrement nombreux et
intéressants dans le sud de l’Angleterre, en Cornwall, au Pays de Galles, en Écosse
et en Irlande. On comprend alors pourquoi, à l’époque romantique, les mégalithes
passaient pour des « pierres druidiques » : les plus beaux et
les plus caractéristiques se trouvent dans les zones à forte implantation
celtique, et il était normal d’établir une relation entre ces monuments
énigmatiques et la religion druidique, elle-même fort mystérieuse et peu connue.
    Le plus célèbre de tous les monuments préhistoriques de
Grande-Bretagne est Stonehenge, dans la partie sud de la plaine de Salisbury, environ
à douze kilomètres de cette ville et à trois kilomètres d’Amesbury. Le lieu est
remarquable par la concentration des vestiges du Néolithique et de l’Âge du
Bronze : de toute évidence, il s’agissait d’un immense sanctuaire analogue
à celui de la région de Carnac. Et le site de Stonehenge est impressionnant.
    En fait, comme pour les cathédrales chrétiennes dont la
construction s’est étalée sur des années, voire sur des siècles, le monument
mégalithique de Stonehenge a été construit en plusieurs périodes dont la plus
ancienne peut remonter à 2500 avant notre ère. Il représente donc une
architecture de la fin du Néolithique. D’ailleurs, le raffinement apporté à son
élaboration prouve une évolution dans l’art mégalithique : l’ordonnancement
a en effet de quoi surprendre ceux qui se sont habitués au caractère fruste et « barbare »
des alignements de Carnac. Stonehenge n’est pas un alignement. C’est un cercle,
ou plutôt une série de trois cercles, qu’on pourrait, en France, appeler un
cromlech, mais qui présente les caractéristiques d’un temple en plein air
entouré par une multitude de petits tertres funéraires qui font du monument un
centre symbolique incontestable. Ici, on se trouve au milieu de quelque
chose. Et si d’innombrables hypothèses ont été formulées à propos de
Stonehenge, l’une d’elles a toutes les chances d’être la meilleure, celle qui
consiste à voir un sanctuaire voué au culte solaire. L’architecture en
elle-même et les traditions qui se sont perpétuées au sujet de ce monument, tout
concorde à faire de Stonehenge un point cultuel central où le soleil, considéré
comme une divinité de la vie, se pose sur la terre à certaines époques de l’année
pour régénérer celle-ci et établir les grandes lignes de la délicate fusion
entre le visible et l’invisible, fusion qui demeure, quoi qu’on fasse, la
motivation de tous les systèmes religieux.
    Durant la première période, dite Stonehenge I, les
constructeurs ont commencé par établir une enceinte de terre de 91 mètres de
diamètre, bordée d’un fossé qui pouvait avoir à l’origine une profondeur de 180
centimètres. À l’entrée, vers le nord-est, se trouvaient deux blocs de pierre, et
tout autour, un cercle de 56 menhirs

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