Carnac ou l'énigme de l'Atlantide
l’industrialisation
de la Basse-Loire. On peut signaler le dolmen de Kerbourg, sur le territoire de
Saint-Lyphard, à proximité de la Grande Brière, et, de l’autre côté de l’estuaire,
à Saint-Brévin, le dolmen dit « allée des Rossignols ». Mais le monument
le plus remarquable, et maintenant entièrement restauré, demeure sans conteste,
celui de Dissignac en Saint-Nazaire. C’est un ensemble complexe appartenant à
différentes époques dont les plus anciennes remontent à l’an 4500 avant notre
ère. Il y a d’abord eu deux monuments parallèles, avec des chambres centrales
de forme et d’importance différentes. Celle de l’est est grande et
semi-circulaire ; celle de l’ouest, plus petite, devait être divisée en
deux parties séparées par un mur. Le couloir des deux tombes était d’une
longueur de sept mètres, et l’entrée se trouve au sud-est : ce qui est
remarquable, c’est que le couloir du dolmen occidental permet d’observer le
lever du soleil durant la période du solstice d’hiver, comme dans le tertre de
New-Grange, en Irlande, avec lequel, le monument de Dissignac présente des
affinités certaines. Au premier stade de construction, le tertre devait avoir
14 m de diamètre et comprendre deux murs, l’un en pierres sèches contenant le
tertre central autour des chambres, et l’autre pour ceinturer la base avec des
dalles de granit ou de quartz. Dans un deuxième temps, le monument fut agrandi.
Les couloirs d’accès furent allongés de quatre mètres chacun, et l’ensemble du
tertre dut être élargi, avec la construction de deux
enceintes complémentaires. La dalle de plafond de la chambre occidentale
présente de remarquables pétroglyphes où l’on reconnaît les motifs classiques
de l’art pariétal morbihannais, des crosses et des haches emmanchées notamment,
qui doivent probablement figurer symboliquement la Grande Déesse des Tertres.
Le plus grand monument mégalithique de Bretagne est sans
aucun doute la célèbre Roche-aux-Fées, près d’Essé (Ille-et-Vilaine), au
sud-est de Rennes. La longueur totale de cette allée couverte, actuellement
hors sol et débarrassée de son tertre tumulaire, est de 19,50 mètres. La
largeur en est de 6 mètres, et la hauteur de 4 mètres. Cela constitue un
monument impressionnant. Les pierres sont en schiste rouge cambrien, pierre
caractéristique du centre-est de la péninsule armoricaine. On s’accorde pour
rattacher la Roche aux Fées aux grands dolmens d’Anjou et des bords de la Loire,
dont la caractéristique est une propension au gigantisme. La chambre
rectangulaire est très vaste, avec 14 mètres de longueur, une largeur de 4
mètres en moyenne, et une hauteur sous voûte de 2 mètres. Elle est divisée en
quatre compartiments par trois piliers perpendiculaires à la paroi sud, et un
énorme bloc en ferme l’extrémité ouest : en face, se trouve un couloir
très bas de deux mètres de long. Le monument représente une certaine mode du
mégalithique sans commune mesure avec les allées couvertes « classiques »
du Morbihan. Il en est de même pour l’allée couverte du Mougau-Bihan en Commana
(Finistère), sur les contreforts des Monts d’Arrée. C’est l’un des mégalithes
les mieux conservés de toute la Bretagne. Il est long de 14 mètres, avec cinq
tables soutenues par 28 supports dont certains sont gravés en creux, présentant
des lances et des poignards, attributs probables de la toute-puissante divinité
des tertres. De l’autre côté de la crête, sur le versant qui tombe sur le
Yeun-Elez, ce marécage perdu au cœur des Monts d’Arrée, sur le territoire de
Brennilis, apparaît un dolmen d’une même longueur de
14 mètres, enfoui en grande partie sous son tertre tumulaire. Il est recouvert
de trois énormes dalles dont l’une peut peser 35 tonnes. Le nom de ce dolmen, ti-ar-Boudiked
(la maison des Nains), indique nettement à quelles espèces d’êtres surnaturels
la tradition populaire attribue la construction des mégalithes.
Cependant, le monument le plus impressionnant de toute la
péninsule armoricaine est le tumulus de Barnenez en Plouezoc’h (Finistère) sur
une presqu’île qui domine l’embouchure de la rivière de Morlaix. C’est en tout
cas le tertre tumulaire le plus vaste du monde, sauvé in extremis en
1954, alors qu’il était devenu une carrière, et restauré depuis en partie. Le
début de la construction remonterait à 4 500 ans avant notre ère, mais
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