Carnac ou l'énigme de l'Atlantide
s’agit de la plus large enceinte
mégalithique connue, si l’on excepte bien entendu les alignements de Carnac, lesquels
n’ont pas la forme circulaire. La surface occupée par l’ensemble occupe dix
hectares, ce qui est considérable. Comme à Stonehenge, l’enceinte consiste en
une levée de terre surplombant un fossé, avec, à l’intérieur, un cercle d’une
centaine de pierres. La longueur de la circonférence est de 1 350 mètres. Le
fossé devait avoir quelque neuf mètres de profondeur à l’origine. Le grand
cercle englobe deux autres cercles, beaucoup plus petits. Celui du nord pouvait comprendre
27 pierres sur un diamètre de 97 mètres. Celui du sud devait avoir 29 pierres
sur un diamètre de 100 mètres. Des avenues sont encore visibles pour parvenir
au centre même du sanctuaire, car il est évident qu’il s’agit, comme à Carnac
et comme à Stonehenge, d’un immense temple en plein air. Mais pour quelles
cérémonies ? C’est l’éternelle question qu’on se pose et qui risque fort
de demeurer sans réponse.
Tout ce qu’on sait, c’est que la construction d’Avebury
remonte à la dernière période du Néolithique. En ce sens, Avebury est presque
contemporain de Stonehenge, c’est-à-dire date de 2500 à 2000 ans avant notre
ère. Mais à Avebury, il n’y a pas eu intervention de ceux qui ont placé à Stonehenge
les fameux piliers avec leurs linteaux. L’aspect général est celui d’un
cromlech classique, bien que son extension le rende absolument unique en son
genre. Mais là aussi, seul demeure le temple, avec toutes les énigmes qu’il
propose. Cela laisse évidemment libre cours à l’imagination, parce qu’il est
impossible, pour nous, de ne pas tenter de donner une explication ou une
justification à ces travaux gigantesques. Et il faut bien reconnaître que sur
le plan pratique, de tels monuments ne servent à rien. Il est donc nécessaire
de supposer des raisons sinon religieuses ou métaphysiques, du moins scientifiques.
Dans la péninsule formée par le Devon et le Cornwell, région
demeurée très longtemps sous influence celtique, et pays d’origine de la tradition
du « roi » Arthur, on peut découvrir un nombre assez considérable de
monuments mégalithiques. Et il ne faut pas s’étonner si certains de ces monuments
portent des appellations en rapport avec la légende arthurienne, comme le « Tombeau
d’Arthur », la « Roche de Merlin » ou autres « piliers de
Tristan ». En France, dans ce genre d’appellation, c’est Gargantua qui
détient le record.
Ces monuments de l’extrême sud-ouest de l’Angleterre sont de
types très divers. On retrouve des cercles de pierre, comme ceux de Boscawen-Un
et de Merry Maidens en Saint-Buryan, celui de Tregeseal en Saint-Just , ou
celui de Boskenanan en Madron, dans la péninsule de Penwith (Cornwall). On
découvre de très beaux menhirs isolés un peu partout, des dolmens, comme ceux
de Zennor, de Madron et de Morvah, toujours dans la p é ninsule
de Penwith, ainsi que des all é es
couvertes sous des tertres tumulaires, notamment à Zennor. Mais ce qui paraît
sans doute le plus étrange, ce sont les « pierres trouées », comme
celle appelée Men-an-Tol (pierre de la Table) en Madron. Il s’agit d’une pierre
de forme circulaire, assez finement taillée et percée en son milieu d’un trou
qui fait environ le tiers de l’ensemble. Actuellement, cette pierre de Madron
se trouve entre deux petits menhirs, ce qui permet d’avoir une étrange
perspective lorsqu’on se place au dos d’un des menhirs et qu’on aperçoit le
second menhir à travers le trou. La légende locale prétend qu’on peut guérir de
certaines maladies lorsqu’on passe à travers le trou. Mais ici, tout semble
faussé, car il est probable que cette Men-an-Tol (que les Anglais traduisent faussement
par « holed stone », c’est-à-dire « pierre à trou », à
cause de la quasi-homophohie du comique et breton taol, « table »,
et toull, « trou ») n’est pas à sa place originale. Il s’agit
vraisemblablement d’une dalle d’entrée d’un dolmen ou d’une allée couverte
récupérée lors de la destruction du monument primitif. Cette pierre trouée fait
en effet penser à ces dalles qui obstruent le couloir d’entrée de certains
dolmens continentaux, notamment de la région du Vexin français, et qu’on
qualifie volontiers de « trou de l’âme », ou de « passage de l’âme ».
Il y a
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