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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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le
monument a subi des transformations et des agrandissements.
    L’ensemble comporte un tertre tumulaire de 70 mètres de long,
ce qui est considérable, avec deux parties différentes, juxtaposées et successives.
L’emplacement du monument est remarquable, au sommet d’un promontoire et
dominant un très large panorama. La partie primitive, dite « cairn primaire »,
se présentait extérieurement comme un massif de pierres orienté d’est en ouest,
avec une longueur de 35 mètres sur une largeur d’une vingtaine de mètres et une
hauteur de 8 mètres, limité par deux murs en pierres sèches étages en gradins. Ce
cairn primaire contenait cinq dolmens dont les entrées se trouvaient sur la
face sud, face à la rivière. Le couloir d’accès le plus court est de 7 mètres, le
plus long de 11 mètres. Ces couloirs sont étroits et bas de plafond : ils
conduisent à des chambres centrales. Une des dalles du plafond présente une
gravure en creux représentant la fameuse idole néolithique dite « en
écusson », telle qu’on la voit dans les pétroglyphes du Morbihan.
    Quelque deux cents ans après l’édification du cairn primaire,
six grands dolmens ont été ajoutés sur le côté occidental, sous un autre tertre
tumulaire qui fait suite au premier sans discontinuité apparente, mais qui, vu
la pente, a dû être étayé par des remblais. La construction est
sensiblement la même, avec couloirs étroits et voûtes en encorbellement, mais
avec des dallages au sol. Quelques pétroglyphes présentent des signes en U, comme
dans les dolmens de Locmariaquer. On a remarqué que ces fameux signes en U se
trouvent toujours à des emplacements qui pourraient être occupés par des
figurations de la déesse des tertres, l’idole en forme d’écusson. Ces signes
sont-ils les représentations symboliques de cette divinité ?
    Ce qui pose question, c’est le dolmen central du cairn
primaire. De toute évidence, il n’est pas comme les autres. Son couloir est
entièrement bordé de dalles granitiques surmontées par une muraille en pierre
sèche soutenant la couverture. À son extrémité, on débouche sur une première
chambre à peu près circulaire soutenue par de grosses dalles et recouverte par
un encorbellement de pierre sèche haut de trois mètres. Deux piliers, sur
lesquels se voient nettement les gravures de trois haches triangulaires et d’un
arc, déterminent un passage étroit vers une chambre terminale recouverte d’une
seule dalle soutenue par de gros blocs. On y aperçoit des gravures représentant
des triangles, des signes en U, une croix ou une hache emmanchée, et des lignes
ondulées.
    « Tout concourt pour faire de ce monument central une
sorte de sanctuaire dont les fonctions étaient sans doute différentes de la
banale fonction de tombe collective qu’on attribue généralement aux dolmens à
couloir… Ce dolmen était-il le lieu de cérémonies rituelles lors des inhumations
dans les dolmens voisins ? N’était-il pas plutôt la tombe réservée à une caste
sociale particulière et à ses chefs ? Faute de preuves, on ne peut qu’élaborer
des hypothèses. Mais il subsiste ce point fondamental qui est une différenciation
architecturale flagrante, indiscutable, au sein d’un même ensemble de monuments,
impliquant une différenciation fonctionnelle, malheureusement non précisée. Ce
fait a d’importantes répercussions sur la vision que l’on peut avoir des autres
ensembles mégalithiques d’Armorique » [20] . De
toute façon, on en vient à considérer les tertres mégalithiques non seulement
comme des tombeaux, mais également comme des lieux cérémoniels. Devant les
entrées des dolmens de Barnenez, des débris de poteries prouvent une activité
qui devait être essentiellement cultuelle. Et cette fréquentation a dû se
poursuivre tout au long des siècles jusqu’à perdurer dans le cadre d’autres
civilisations, à l’Âge du Bronze et pendant la période celtique de l’Âge du Fer,
comme en témoignent les croyances et traditions irlandaises concernant l’univers
du sidh, le terme sidh désignant l’intérieur des tertres
mégalithiques peuplés par les dieux et les héros de l’ancien temps.
    En dehors de la Bretagne armoricaine, on rencontre de grands
ensembles mégalithiques dans toute la France, mais avec une fréquence nettement
inférieure. Certes, le sud du Massif Central est riche en dolmens simples, mais
qui n’offrent pas l’ornementation si

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