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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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Toi, je n’en sais rien, mais moi, oui. Je vais me tailler ! Ici, le fond de l’air devient trop dangereux pour moi. Et si je pouvais te donner un conseil, ce serait de faire comme moi.
    — Non.
    — Pourquoi ? Toi aussi, tu es sur la piste d’un trésor ?
    — Non, je suis sur les tracés d’un homme qui poursuivait son Graal. Tout le monde pense qu’il ne l’a jamais trouvé, mais moi j’ai la preuve qu’il l’a atteint. Ou en tout cas, qu’il était tout près du but.
    — Tu parles de ton Boche ? Rahn le fêlé ?
    Le Bihan regarda Mireille. Soeur ou pas soeur, il se sentait bien avec elle. Il devait la convaincre de ne pas quitter la région.

 
    44
    Pour la troisième fois depuis le début de la journée, Chenal frappa à la porte de Le Bihan. Et pour la troisième fois, il ne reçut aucune réponse.
    — Monsieur Le Bihan ? tenta encore l’hôtelier. Je vous ai préparé quelque chose à manger. Je suis sûr que cela vous plaira. Vous verrez, c’est très simple. Il s’agit d’un petit morceau de pain grillé avec du confit d’oie que m’envoie mon cousin de Mirande. Vous m’en direz des nouvelles !
    Personne ne semblait bouger dans la chambre, mais Chenal refusa de s’avouer vaincu. Il se mit à tambouriner sur la porte.
    — Je sais que cela ne me regarde pas, mais vous devriez sortir ! poursuivit-il. Cela fait déjà deux jours que vous restez enfermé dans cette chambre ! Si je peux faire quelque chose, dites-le-moi ! On commence à s’inquiéter, ma femme et moi !
    Le bruit caractéristique de la clé tournant dans la serrure accompagné du choc du porte-clés en bois sculpté d’une croix albigeoise heurtant contre la porte, rassura l’hôtelier. Le Bihan apparut devant lui, les traits tirés et le bas du visage mangé par une barbe de deux jours. Chenal n’attendit pas d’y être invité pour rentrer dans la chambre et poser le plateau sur la table. La pièce était plongée dans la pénombre et il ouvrit les tentures en laissant entrer un franc soleil dans la pièce. Le Bihan, qui ne s’attendait pas à une telle intrusion de lumière, ferma les yeux et s’assit sur son lit.
    — Vous savez que vous avez inquiété notre brave femme de ménage ? poursuivit l’hôtelier sur un ton de faux reproche. Elle m’a dit que vous l’empêchiez de faire la chambre et elle a même ajouté qu’elle craignait de vous retrouver mort. Vous pouvez vous vanter de nous en avoir donné des émotions !
    — Pardon, répondit sans conviction l’historien.
    Chenal prit la chaise de bois placée devant la petite table qui faisait office de bureau. Il remarqua la pile de documents qui recouvrait le modeste meuble. Il y avait non seulement de nombreuses notes, des schémas représentant le plan de Montségur, mais aussi des livres qu’il avait empruntés à la bibliothèque et des articles de journaux. L’hôtelier plaça la chaise face au lit où s’était assis son client et s’assit en posant ses bras sur le dossier.
    — Pierre, je sais que ce que je vais vous demander ne me regarde pas, lui dit-il d’une voix amicale. Mais voilà, je ne vous considère pas comme un client normal. Vous vous intéressez à notre région et vous aurez compris que, moi, j’ai toujours été amoureux de notre beau pays. Je sens que vous allez mal et j’aimerais vous aider, mais vous ne me rendez pas la tâche facile en vous enfermant jour et nuit dans votre chambre et en refusant de nous parler. Pierre, vous n’êtes pas seul !
    Ce dernier mot rencontra une résonance particulière dans l’esprit de Le Bihan. Car c’était bien là que résidait le fond de son problème. Il se sentait seul, terriblement seul.
    — C’est une longue histoire, répondit Le Bihan. Mais le plus étrange, c’est que cette histoire, qui m’est a priori complètement étrangère, me renvoie sans cesse à mon passé.
    — Les Cathares ? demanda Chenal.
    — Oui. Au début, il y avait les Cathares, mais après, il y a eu d’autres découvertes. J’ai retrouvé mon père et puis ma soeur... enfin, ma demi-soeur.
    Chenal se leva et versa un verre de vin pour son client. Il revint vers lui de bonne humeur en lui tendant le verre.
    — Mais ce sont deux excellentes nouvelles ! s’exclama-t-il. Je ne vois pas pourquoi elles vous mettent dans un état pareil !
    — Disons que mon père a eu un grave accident et que ma soeur a décidé de partir.
    Pendant que Le Bihan buvait son verre de vin, Chenal

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