Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
Vom Netzwerk:
crois que je t’ai aimé tout court, même si je ne m’en étais pas aperçue. Mais ce n ‘est plus possible. »
    Comme il avait envie que cette histoire de fraternité révélée ne soit qu’une erreur, un stupide malentendu ! Après avoir rasé la barbe qui lui donnait un sérieux coup de vieux, il se dirigea vers la table où étaient étalés tous ses documents. Il en extrait une petite enveloppe blanche qui contenait une courte lettre. Pour la centième fois, il la relut.
    Cher Pierre,
    Ne m’en veux pas, mais cette histoire n’est pas la mienne. Je suis sûre que nos chemins finiront par se croiser à nouveau. Tu me plais, mais depuis que j’ai appris que tu étais mon frère, je sais que nous n’avons rien à attendre de cette histoire. J’ai réfléchi et je crois que tu dois aller au bout de ce que tu as entrepris. J’ai oublié de te donner un dernier filon concernant cette chère Betty. A l’occasion, parle-lui du bon Richard Fritz. Tu verras qu’elle a toujours aimé taquiner du Teuton.
    À bientôt,
    Mireille

 
    45
    Les coups de pioche n’avaient connu aucune trêve depuis des heures. L’étroit passage qui avait été dégagé quelques jours auparavant s’était progressivement transformé en galerie d’accès dans laquelle un homme pouvait facilement progresser à condition d’avancer courbé. Depuis la tombée du jour, une vingtaine d’hommes et de femmes s’affairaient pour mener à bien leur ouvrage. À cette heure déjà tardive, c’était à la lueur des torches qu’ils poursuivaient leur travail. Le Parfait revêtu d’un mantel blanc rehaussé d’un surcot armorié se tenait à l’entrée du couloir. Un Bon Homme s’était posté à l’accès de la cour principale. Un autre faisait un tour de ronde autour de la forteresse. Alors que ce dernier repassait devant l’entrée de la galerie, il s’arrêta un instant.
    — Je continue à me méfier, dit-il à son compère qui montait la garde. Nous n’aurions jamais dû faire appel à eux !
    — Cela fait des semaines que nous creusons et la tâche nous semblait sans fin. À présent, nous sommes enfin prêts de toucher au but. Nous avons besoin d’eux pour le moment. Après, nous verrons.
    Une jeune femme sortit du couloir. Elle portait un panier rempli de terre et de gravillons et passa entre les deux hommes sans leur adresser le moindre regard. Elle tenait la tête baissée en signe de respect ou de soumission. Après avoir fait quelques pas, elle alla jeter le contenu de son panier sur la pente du pog et puis elle revint avec son panier vide pour retourner dans le long conduit.
    — Tu vois, dit le Parfait qui montait la garde devant l’entrée. Même Philippa l’indomptable est rentrée dans le rang. Cela fait longtemps que j’ai appris à mater les fortes têtes. Crois-moi, il n’est pas toujours nécessaire de recourir à la force. À condition d’être bien appliquée, la pression psychologique peut aussi faire des merveilles.
    — Et vous pensez qu’ils s’en retourneront chez eux, par la suite, comme si de rien n’était ?
    Le Parfait plongea sa main dans sa tunique et en sortit un revolver. Il fit mine de viser l’entrée de la galerie et puis le rangea à nouveau dans son habit.
    — Nous les tenons par une arme bien meilleure que celle-ci : la peur ! Aucun d’entre eux ne peut nous échapper et s’il devait commettre une telle folie : Pang ! Il suffirait de faire appel aux moyens modernes pour s’en débarrasser.
    — Vous savez que les Cathares ont toujours considéré leur corps comme une simple tunique de peau. En d’autres mots, un vêtement que l’âme endosse le temps d’une vie, mais qui ne fait pas partie d’eux. Ils peuvent ne pas se préoccuper de cette enveloppe charnelle que vous menacez.
    — Crois-moi. Tous les Cathares ne se sont pas jetés de gaieté de coeur dans le bûcher. Les historiens ont tendance à glorifier le courage des hommes pour en faire d’honorables martyrs.
    Alors qu’il venait d’achever sa phrase, un étrange bruit se fit entendre au fond de la galerie. C’était comme un son sourd accompagné d’une résonance creuse. Quelques secondes plus tard, un homme sortit du couloir.
    — Nous y sommes ! s’exclama-t-il. Bon Homme, nous y sommes arrivés !
    — Fais sortir tes compères ! ordonna-t-il. Vite !
    Le Parfait sortit un sifflet et émit un petit son strident. Il répéta cette courte opération trois fois et le troisième compère

Weitere Kostenlose Bücher