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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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nouveau balader.
    — Moi aussi elle m’a appelé à l’aide. Mais de qui pouvait-elle avoir peur ? Qui lui en voulait à ce point ?
    — Tous ceux qui ont souffert des saloperies commises par les hauts fonctionnaires de Vichy comme son père, pardi ! Tous ceux qui ont perdu des proches, seulement coupables d’avoir lutté pour le pays. Tous ceux qui n’étaient pas nés dans la bonne religion.
    La réponse était exacte, mais elle constituait surtout une excellente manière de détourner la question posée par Le Bihan. L’historien insista :
    — Vous m’avez compris, Léon. Qui lui en voulait au point de la tuer ?
    Léon prit un bâton qui jonchait le sol en main et frappa un grand coup sur la terre.
    — Vous commencez à me fatiguer, jeune homme ! Mais en même temps, vous me paraissez honnête et c’est pour ça que je ne vous mets pas un coup de bâton au derrière. On raconte que certains moines ne sont pas tout blancs dans ces affaires. Allez voir du côté de Fontchaude, ajouta-t-il alors qu’il s’était déjà levé. Maintenant, rentrons ! J’ai à faire !
    Le retour à Ussat fut encore plus silencieux que l’ascension. Mais cela ne perturba pas Le Bihan. Il songeait à la rapide halte et aux explications, tout aussi rapides, que lui avait données Chenal devant l’abbaye.

 
    54
    Cette fois, il avait préféré utiliser un autre téléphone que l’éternel combiné de la réception de l’hôtel des Albigeois. Le Bihan n’avait aucun reproche à faire sur le chapitre de l’accueil, mais l’absence d’intimité commençait à lui peser. Il s’arrêta au petit bureau de poste de Saint-Paul-de-Jarrat et se prépara à recevoir un long sermon en composant le numéro de son ami Joyeux.
    — Allô ? Joyeux, c’est Pierre.
    — Voyez-vous ça ! s’écria Michel Joyeux sur un ton qui se voulait ironique. Monsieur Le Bihan me fait l’honneur d’un coup de téléphone. Attends un moment que je m’assoie. Je suis sous le coup de l’émotion !
    — Michel, sois gentil, répondit l’historien dont le ton sérieux tranchait avec celui de son ami. J’ai vraiment besoin de toi.
    — Le contraire m’aurait étonné puisque tu m’appelles ! Mais tu vois, là, je pense que je ne vais pas pouvoir faire grand-chose pour te sortir du merdier dans lequel tu t’es fourré. Le proviseur a dégoté une petite rousse un peu coincée pour donner ton cours et il ne tarit pas d’éloges à son sujet. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il a engagé une procédure à ton encontre.
    — Grand bien lui fasse ! On verra tout cela plus tard. J’aimerais que tu me rendes un service. Écoute, je vais avoir bientôt besoin d’argent. J’ai gardé une réserve à la maison et je voudrais que tu me la fasses parvenir ici par mandat postal.
    — Attends, répondit Joyeux après avoir émis un long sifflement. Je n’en crois pas mes oreilles ! Tu ne travailles plus, t’as besoin de fric, tu te fiches de savoir si tu vas retrouver ton boulot. Mon pauvre Pierre, tu files vraiment un mauvais coton.
    — Bon, tu m’aides ou pas ?
    — Il est où, ton pognon ?
    — Dans une boîte de biscuits en fer-blanc, dans la cuisine.
    — De mieux en mieux ! Même ma grand-mère n’aurait pas osé. Tu es au courant qu’on a inventé les banques ?
    — S’il te plaît, Michel. Bientôt, je pourrai t’expliquer. Je te demande seulement d’envoyer tout ce qu’il y a dans la boîte. Je peux te faire confiance ?
    Un court silence succéda d’abord à la question. Puis Joyeux consentit à le rassurer.
    — Tu sais très bien que je ne te laisserai jamais tomber, mais tu ne m’empêcheras pas d’être inquiet. Donne-moi l’adresse de ton bureau de poste.
    — Merci, mon pote, je te revaudrai cela. Envoie-le au bureau de poste de Saint-Paul-de-Jarrat. Et ne traîne pas, cela devient très urgent !
    — Pierre, ajouta Joyeux avec sérieux. Tu es vraiment sûr que je ne peux rien faire pour toi ?
    — Je te remercie, ajouta-t-il. Tu en fais déjà beaucoup !
    Le Bihan raccrocha et décrocha à nouveau le combiné. Il sortit de sa poche la photo de Philippa et composa le numéro qui se trouvait au verso. Il patienta pendant trois sonneries et puis entendit une voix masculine.
    — Allô, librairie des Chevaliers, Bertrand à l’appareil.
    — Pardonnez-moi, répondit Le Bihan qui en savait déjà assez. C’est une erreur !
    Le Bihan raccrocha à nouveau et prit le

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