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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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manier une arme à feu. Dans notre famille, un fusil était considéré comme un outil.
    « Tu dois respecter ton fusil et respecter ce qu’il peut faire », m’avait dit mon père.
    Il m’avait appris à tirer et initié aux règles de sécurité. Mais j’avais quand même eu besoin d’une leçon un peu plus brutale pour bien intégrer ces règles.
    Après une sortie de chasse avec mon père, on se gelait tellement qu’il était exclu de rester dehors pour vérifier nos armes. Toute la famille était dans la maison. Ma mère préparait le dîner dans la cuisine. Mes sœurs, assises autour de la table, jouaient à un jeu de société.
    Je retirai mes gants et entrepris de neutraliser mon fusil. Mon père m’avait appris à contrôler plusieurs fois la chambre, et avait bien insisté sur les règles de sécurité. Commencer par enlever le chargeur du magasin, puis manipuler la culasse pour éjecter une éventuelle cartouche qui serait dans la chambre ; examiner la chambre, la refermer, puis tirer à sec vers le sol où ça ne risquait rien.
    Cette fois-là, je n’avais pas fait assez attention et j’avais dû faire monter une cartouche dans la culasse avant de sortir le chargeur du magasin. J’avais pointé le canon par terre et appuyé sur la détente. La balle était allée se ficher dans le plancher, devant la cuisinière à bois. Si je n’avais pas fait attention, c’était que j’avais hâte de me réchauffer. La détonation avait retenti dans toute la maison.
    J’étais resté pétrifié.
    Mon cœur battait tellement fort que j’en avais mal dans la poitrine. Mes mains tremblaient. Je regardais mon père qui, lui, regardait le minuscule trou dans le sol. Ma mère et mes sœurs s’étaient précipitées pour voir ce qui se passait.
    « Ça va ? » m’avait demandé mon père.
    J’avais balbutié un « oui » et avais vérifié l’arme pour être sûr qu’elle n’était plus chargée. J’avais toujours les mains qui tremblaient quand j’avais posé la carabine de côté.
    « Je suis désolé. J’ai oublié de vérifier la chambre. »
    Avant tout, je me sentais humilié. Je savais manipuler ma carabine, mais je m’étais montré étourdi parce que je pensais surtout à me réchauffer. Mon père avait vérifié son propre fusil et accroché sa parka. Il n’était pas en colère. Il voulait simplement s’assurer que j’avais bien compris ce qui s’était passé.
    Agenouillé à côté de moi, il m’avait fait répéter toutes les étapes de la mise en sécurité d’une arme à feu.
    « Qu’est-ce que tu as mal fait ? Raconte-moi ce que tu aurais dû faire.
    — Enlever le chargeur du magasin. Manipuler la culasse. Vérifier la chambre. Enlever la sécurité et tirer dans une direction sans danger. »
    J’ai refait la manœuvre sous ses yeux et nous sommes allés raccrocher la carabine sur le râtelier, près de la porte. Il suffit d’une fois pour provoquer une catastrophe. J’avais appris une sacrée leçon, et depuis j’ai toujours respecté la procédure.
    De même que je n’ai plus jamais oublié le signal après l’incident survenu dans la kill house.
    Notre programme quotidien, pendant la période CQB de la Green Team, commençait à l’aube avec des exercices physiques en commun. Puis la moitié de la classe, c’est-à-dire quinze hommes, allait au champ de tir tandis que l’autre se rendait à la kill house. Après le déjeuner, on inversait.
    Les champs de tir du camp font partie des meilleurs du monde. On ne se contentait pas de se mettre en rang pour tirer sur une cible. Pas du tout. On courait au milieu d’obstacles, on ouvrait le feu sur le squelette carbonisé d’une voiture et il fallait faire un certain nombre de pompes avant de courir en tirant sur les cibles. Nous étions constamment en mouvement. Nous connaissions déjà le B-A-BA du tir : là, nous apprenions à tirer au combat. Les instructeurs faisaient tout pour accélérer nos rythmes cardiaques, afin de nous apprendre à contrôler notre respiration avant de tirer.
    Nous disposions de deux kill house. La première, comme je l’ai dit, était faite de traverses de chemin de fer. Elle comprenait de longs couloirs et de simples pièces carrées. L’autre, plus récente, était modulable. Les pièces étaient reconfigurées, selon les exercices, pour ressembler à des salles de conférence, des salles de bains – voire des salles de bal. On n’avait pratiquement jamais la même

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