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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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configuration, pour nous confronter chaque fois à un environnement inédit et pour tester nos réactions.
    Le rythme de l’entraînement était rapide. Les instructeurs n’attendaient pas les retardataires. C’était un train à grande vitesse, et si vous ne vous accrochiez pas dès le premier jour, vous aviez toutes les chances de regagner votre ancienne unité aussi sec. Comme dans un reality show, on éliminait des candidats toutes les semaines. Cela faisait partie de la préparation au monde réel et il fallait repérer « l’homme gris », le type passe-partout, ni trop bon ni trop mauvais, qui tourne toujours autour de la moyenne et ne se fait pas remarquer. Afin de le débusquer, les instructeurs nous donnaient quelques minutes, à la fin de la semaine, pour nous évaluer mutuellement.
    « Qui sont les cinq premiers, les cinq derniers, messieurs ? nous disait l’un des instructeurs. Vous avez cinq minutes. »
    Chacun établissait sa liste anonyme des cinq de la classe qui avaient le mieux réussi et des cinq à la traîne. Les instructeurs n’étaient pas avec nous tous les jours, si bien que la liste leur permettait de savoir qui était vraiment bon. Un candidat pouvait être un excellent tireur et faire un malheur dans la kill house , mais se révéler difficile à vivre dans les baraquements. Les instructeurs comparaient nos listes aux leurs. Les nôtres contribuaient au sort final des candidats, car elles permettaient de dessiner un tableau plus précis des gars.
    Au début, trouver les cinq derniers de la classe était assez évident. On n’avait pas de mal à voir les maillons faibles. Mais au fur et à mesure que ces types étaient éliminés, ça devenait difficile.
    Charlie a toujours fait partie de mes cinq premiers. Steve aussi. Steve et Charlie étaient des SEAL de la côte Est. Je traînais avec Charlie et Steve la plupart des week-ends et quand on se déplaçait.
    Quand Steve ne travaillait pas, il lisait, surtout des essais et des documents. Il aimait l’actualité et la politique. Il gérait aussi un honnête portefeuille d’actions depuis son ordinateur, pendant nos rares heures de repos. Steve n’était pas ordinaire. Non seulement c’était un SEAL hors normes, mais il était capable de parler aussi bien de politique, de Bourse que de sport.
    Il était du genre trapu et ressemblait plus à un pilier de rugby qu’à un nageur. En plaisantant Charlie traitait Steve de marmotte.
    Il était aussi l’un des rares à me battre au tir. À la fin de la journée, je consultais toujours ses scores pour voir s’il m’avait battu. Comme Charlie, Steve avait été instructeur en combat rapproché pour les équipes de la côte Est, avant de rejoindre la Green Team. Il avait effectué trois déploiements et il était l’un des rares de la côte Est à avoir une expérience des combats. À cette époque, seules les équipes de la côte Ouest avaient été déployées en Irak et en Afghanistan. Steve s’était retrouvé en Bosnie dans les années quatre-vingt-dix. Son unité avait subi le feu, lors de l’un des rares combats ayant précédé le 11 Septembre.
    Je mettais tout le temps Charlie et Steve en tête de ma liste. Mais, devant le nombre de types évincés, je ne savais plus qui mettre en dernier.
    « Trouver les cinq derniers me prend la tête », j’ai dit un soir à Steve.
    Nous étions tous les deux dans le bâtiment du champ de tir, occupés à nettoyer nos armes.
    « Il y avait qui sur ta liste, la semaine dernière ? »
    Je lui donnai quelques noms ; la plupart se trouvaient aussi sur la liste de Steve.
    « Je ne sais vraiment pas qui mettre, cette fois, dis-je à Steve.
    — T’as jamais pensé à mettre ton nom ?
    — J’ai déjà trois noms. Mais pour les deux derniers, je ne sais pas. Tu as raison, je pourrais mettre mon nom. Je n’ai pas envie d’envoyer quelqu’un d’autre se faire virer. »
    Cela dit, je n’avais pas l’impression que nous nous en sortions si mal que ça, tous les deux.
    « Je prends le risque, dit Steve. Il nous faut cinq noms. »
    Quelques semaines plus tôt, nous avions tenté de laisser la liste des cinq derniers noms en blanc. À l’unanimité, nous avions décidé de nous rebeller et de tenir tête aux instructeurs. Ça n’avait pas duré longtemps. Nous avons passé le reste de la nuit à courir et à pousser des voitures, au lieu de souffler après une longue semaine d’entraînement.
    Ce vendredi-là, j’ai mis

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