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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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pas faire grand-chose. Je suis là pour l’aider. Une quinzaine de minutes se sont écoulées, et Ben Laden a largement eu le temps de se ceinturer d’explosifs ou simplement de prendre son fusil.
    Mes yeux scrutent le palier du dessus. Mes sens sont en alerte maximale. Mes oreilles se tendent dès qu’on fait jouer une culasse, dès qu’il y a un bruit de pas. Rien de neuf. Nous avons accompli des centaines de mission. D’une certaine manière, nous ne faisons que nettoyer des lieux comme on nous l’a appris à la Green Team. Ce qui donne un sens différent à l’opération : la cible et le fait d’opérer au Pakistan.
    Le palier ouvre sur un couloir étroit. Au bout, il y a la porte qui donne sur le balcon. À un mètre cinquante de la dernière marche, deux portes, une à gauche, une à droite.
    L’escalier est étroit, surtout avec l’équipement. On ne voit rien derrière l’homme de tête, et en plus l’escalier et le palier rétrécissent.
    Nous sommes à moins de cinq marches du couloir. J’entends les détonations étouffées d’un silencieux.
    PLOP.PLOP.
    L’homme de tête a vu une silhouette apparaître à une porte, côté droit du couloir, à trois mètres de lui. De ma position, impossible de dire s’il a atteint sa cible. L’homme a disparu dans la chambre plongée dans le noir.
    Le SEAL de tête atteint le palier et bouge lentement vers la porte. Contrairement à ce qu’on voit dans les films, on ne se met pas à courir pour se précipiter en tirant comme des fous. On prend le temps.
    L’homme de tête garde son fusil braqué sur la porte. On entre à pas de loup. On reste sur le seuil pour voir ce qui se passe dans la chambre. Deux femmes se tiennent à côté d’un homme allongé au pied d’un lit. Les deux femmes portent de longues chemises de nuit et ont les cheveux en désordre, comme si on les sortait du sommeil. Elles sont agitées de sanglots hystériques et gémissent en arabe. La plus jeune lève les yeux et nous voit à la porte.



Elle hurle et se précipite sur l’homme de tête. Moins de deux mètres nous séparent. Il met son arme de côté, saisit les deux femmes par le bras et les entraîne dans un coin de la pièce. Si elles avaient eu des explosifs sur elles, cette initiative nous aurait sauvé la vie. Au prix de la sienne. Une décision altruiste prise en un quart de seconde.
    Les femmes maîtrisées, j’entre dans la chambre avec un troisième SEAL. Tout de suite, nous voyons le corps au pied du lit. Il porte un débardeur blanc, un pantalon large et une tunique couleur fauve. Les balles tirées par l’homme de tête ont touché l’homme au côté droit du visage. Il y a du sang et de la matière cérébrale répandus à côté du crâne. Dans son agonie, il est encore agité de tressaillements et de convulsions. Avec l’autre SEAL, je pointe mon laser sur sa poitrine et tire plusieurs fois. Les balles plaquent le corps au sol et bientôt il ne bouge plus.
    Je scrute la pièce pour voir s’il reste un danger. Au moins trois enfants se serrent les uns contre les autres dans l’angle opposé, près de la porte-fenêtre coulissante qui donne sur le balcon. Les enfants – garçons ou filles, je ne saurais dire – restent pétrifiés pendant que je sécurise le reste de la chambre.
    Comme l’homme au sol est immobile et que plus rien ne présente de menace, nous nettoyons deux petites pièces contiguës à la chambre. En poussant la porte de la première, je découvre un bureau minuscule, encombré et en désordre. Des masses de papiers traînent sur un bureau. Derrière la seconde porte, je tombe sur une petite douche et des toilettes.
    Tout est une question de mémoire et d’entraînement maintenant. Mentalement, nous pensons à la check-list. La menace principale gît au pied du lit, morte. L’homme de tête surveille les femmes et les enfants. L’autre SEAL et moi avons sécurisé le petit bureau et la douche, pendant que le reste de l’équipe fait pareil dans les pièces de l’autre côté du couloir.
    De retour dans le couloir, je trouve Walt.
    « Tout est nettoyé de mon côté, dit-il.
    — Du mien aussi. »
    L’homme de tête fait passer les femmes et les enfants sur le balcon pour qu’ils restent tranquilles. Tom est au deuxième étage et constate que les deux chambres sont nettoyées.
    « Deuxième étage sécurisé », dit-il sur le réseau.

16
G ERONIMO
    Dans la chambre, la plus jeune femme, allongée sur le lit, hurle

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