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C'était de Gaulle, tome 3

C'était de Gaulle, tome 3

Titel: C'était de Gaulle, tome 3 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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ses réformes pour la Nouvelle-Calédonie. Elles concernent l'exploitation du nickel, la fiscalité et aussi une réforme municipale, qui donnera aux Mélanésiens plus de moyens de gérer leurs affaires. L'assemblée territoriale n'a que trop tendance à négliger le problème mélanésien.
    GdG : « Les projets sont justifiés : fiscal, minier, municipal. Mais on ne pourra s'en tenir là. On ne peut laisser tout aller à la discrétion d'une assemblée locale. Et les Mélanésiens sont-ils bien représentés dans cette assemblée ? J'en doute. Ils sont sûrement dominés. Il ne faut pas laisser s'installer une situation de domination, comme c'était le cas en Algérie. Nous devrons aller à la départementalisation, mais une départementalisation honnête et équitable, pas une départementalisation en trompe-l'oeil. »

    « Djibouti : que faire avec cette boîte à chagrin ? »
    Conseil du 15 septembre 1966.
    En partant pour l'Asie et pour le Pacifique, de Gaulle s'était arrêté à Djibouti, et la visite s'était mal passée. Elle a été l'occasion, pour des groupes nationalistes noyautés et excités par des agitateurs venus de la Somalie indépendante, de se révéler, et dans la violence. Le gouverneur a été immédiatement changé, mais cela ne suffit pas. Déjà, sur place, de Gaulle avait dit : « Si, par une voie démocratique — votre conseil de gouvernement et votre assemblée — le territoire s'exprimait dans une nouvelle direction, la France en tiendrait compte. Mais ce n'est pas ce dont nous venons d'être témoins qui suffirait à établir la volonté démocratique des citoyensqui habitent ici. » Depuis, son idée de l'expression démocratique a avancé.
    GdG : « Djibouti, c'est un chaudron, une construction artificielle. Que faire avec cette boîte à chagrin ? Le coup avait été monté, mais les agitateurs ne savent pas ce qu'ils veulent. Il faudra qu'ils le disent démocratiquement. Que signifie l'indépendance ? Qu'ils veulent se passer de nous ? Oui ; eh bien, nous nous passerions d'eux volontiers. Ce sera alors une bataille interminable entre Afars, Issas et Éthiopiens. Si l'indépendance veut dire une autonomie un peu plus grande, comportant la protection de la France et une aide de notre part, on peut voir. Mais qu'ils prennent leurs responsabilités ; et d'abord, qu'ils les formulent. Nous avons vécu longtemps sans Djibouti. Nous avons des obligations à l'égard de nos compatriotes ; nous sommes prêts à les assumer. Mais si les populations veulent se séparer de nous, la France n'y fera nullement obstacle. Nous ne nous engluerons pas. »

    « Il y a lieu de consulter la population »
    Conseil du 21 septembre 1966.
    La semaine suivante, le Général a eu le temps de faire un point approfondi sur la question, lors d'un Conseil restreint dont Billotte rend compte. La décision du référendum a été prise, mais elle n'a pas encore été annoncée.
    GdG : « Il y a lieu de consulter la population, sans se précipiter pour la date. Il faut fixer une date limite et l'annoncer sans délai, pour faire tomber l'agitation. La Constitution, sans prévoir une telle procédure, ne l'exclut pas formellement. L'article 74 définit d'ailleurs que la matière est normalement régie par la loi ordinaire. Mais il n'y a pas d'inconvénient à adopter une loi référendaire. Qui peut le plus, peut le moins.
    « Au total : il faut d'ores et déjà annoncer le référendum ; saisir le Parlement d'une loi appropriée ; consulter les populations après une série de mesures de détente et de préparation, en vue d'éclairer le Parlement, qui aura qualité pour modifier le statut par la loi. »

    Conseil du 27 octobre 1966.
    Billotte expose la procédure complexe que l'on va suivre : une loi, qui devra être votée rapidement pendant la session en cours pour organiser la consultation ; un statut renouvelé, qui sera proposé au vote oui du référendum ; une loi qui prendra acte de l'avis exprimé. Un prochain Conseil restreint arrêtera le texte du projet de statut. Le Conseil d'État n'a pas fait d'objection à ce déroulement. Mais ce nihil obstat ne suffit pas au Général.
    GdG : « Le Conseil d'État n'a pas mis suffisamment en lumièrele caractère tranché de l'option offerte aux populations : rester dans la République ou en sortir. »
    Il ne s'étend pas plus. Demain, lors de sa conférence de presse, il s'expliquera davantage, mais cette seule phrase a tout dit.

    « Nous prenons et adoptons

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